Thionville : le père devient menaçant contre un prof en raison du « manque de savants musulmans » dans le programme

Leutnant
Démocratie Participative
13 Février 2021

Samuel Paty n’est que le premier d’une longue liste.

Républicain Lorrain :

Le tribunal judiciaire de Thionville se réserve le temps de la réflexion. Un mois pour se prononcer sur l’affaire. Evoqué cette semaine en audience, ce dossier implique un père de famille qui a manifesté, en 2019, son désaccord à propos de l’enseignement inculqué à sa fille alors en classe de CM2, dans une école thionvilloise. Le papa, de confession musulmane, est poursuivi pour des faits présumés d’acte d’intimidation et de harcèlement envers l’instituteur.

Au président Gantois de retracer la genèse de cette affaire, laquelle prend racine à la rentrée 2019. Cette rentrée pose questionnement au papa. Il s’aperçoit que sa fille est installée en classe à côté d’un garçon. En octobre, autre réalité : le professeur des écoles constate que l’élève manque les premières sessions de piscine. Le père justifie l’absence de sa fille en expliquant qu’elle souffre de problèmes d’oreille. Et de rappeler au passage que seul lui est titulaire de l’autorité parentale.

Il y a également cette fois où sa fille, lors d’une séance de sport sous la pluie, est rentrée mouillée. Pas du goût non plus du Thionvillois, qui le fait savoir au corps enseignant et à la directrice, laissant entendre que cette succession de faits depuis septembre et que le programme jusque-là déroulé en classe lui apparaissent « incompatibles avec sa religion ».

Il déplore enfin le manque de mise en lumière de savants musulmans dans les cours et la présence d’un peu trop de cathédrales dans le cahier de son enfant, des constructions au demeurant « remarquables », précise-t-il.

Quels savants musulmans ?

Pour se défendre, à la barre, face au président, le mis en cause opte pour la possibilité de s’exprimer par déclaration. Pas si courante. A savoir la lecture de sa version des faits, prenant la forme d’un long monologue d’une dizaine minutes. Lequel, on peut le dire, a eu le don d’agacer les magistrats.

Quant au professeur, souvent interpellé par le père, il a pris peur et a déposé plainte. Le père, lui, avait assuré à l’inspectrice d’académie qu’il allait rester « à l’affût du moindre écart » de l’enseignant.

En guise de réparation, le professeur demande l’euro symbolique. Quant au parquet, il réclame à l’encontre du père dix mois de prison avec sursis probatoire durant deux ans, l’interdiction de tout contact avec l’enseignant, l’interdiction de paraître à l’école élémentaire, et l’obligation d’un suivi médical et psychologique.

Le tribunal judiciaire de Thionville rendra sa décision le 9 mars prochain.

Inchallah !

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