La rédaction
Démocratie Participative
11 janvier 2024
Mohammed Guerroumi, alias Jean-Pierre Guérin
Et moi qui croyais, à l’instar de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour, que l’assimilation des allogènes était la seule solution réaliste à tous les problèmes posés par leur présence.
Si Mohammed devait rédiger ses mémoires, le nom de son ouvrage serait tout trouvé : « J’ai une gueule d’arabe et un nom français » ! À 70 ans, ce Strasbourgeois se bat depuis 46 ans pour retrouver son identité.
« Je suis né en Algérie et je suis arrivé en France à l’âge de 13 ans, en 1966. Ma mère est restée de l’autre côté de la Méditerranée et mon père est un harki, blessé gravement au combat. Lorsque nous sommes arrivés en France avec mes deux frères, nous avons alors été placés dans un foyer et avons été adoptés par l’État en tant que pupilles de la Nation », raconte le septuagénaire.
Une fois placés à l’Assistance sociale, Mohammed et ses frères se voient intimer l’ordre de choisir un prénom français pour faciliter leur intégration. « J’ai choisi Jean-Pierre, car c’était le prénom de mon éducateur de handball que j’aimais beaucoup. Guérin, c’est le nom que l’État avait donné à mon père à son arrivée en France, quatre ans plus tôt, donc j’en ai logiquement hérité », témoigne Mohammed Guerroumi. Ou plutôt Jean-Pierre Guérin pour l’État français à partir de 1967.
Ce maghrébin descend d’un harki, s’appelle Jean-Pierre Guérin et a été adopté par l’État français qui l’a nourri, élevé, blanchi, logé, scolarisé.
On ne peut pas faire plus « assimilé ».
Il a le profil du maghrébin idéal des patriotes saucisson pinard du RN pour qui n’importe quel métèque qui agite un drapeau tricolore est un Français.
Et pourtant, rien n’y a fait.
Mohammed, alias Jean-Pierre, ne veut rien à voir à faire avec les gaouris, pas même à l’état-civil.
« Cela a été un crève-cœur pour moi de devoir renoncer à Mohammed, d’autant que j’adore mon prénom et tout le monde m’a toujours appelé comme ça ensuite », poursuit celui qui a joué aux côtés de Branko Karabatic (le père de Nikola) au club de handball de la Robertsau. Mohammed Guerroumi pour ses quatre enfants, sa famille et ses amis, mais Jean-Pierre Guérin sur sa carte d’identité… une situation ubuesque qui lui a causé bien des tracas.
« Je me suis fait arrêter par la police pour diverses raisons et, plusieurs fois, on a pensé que j’avais volé mes papiers d’identité en regardant ma tête d’arabe », se rappelle le natif d’Algérie. Dès 1978, à l’âge de 25 ans, il va engager une procédure pour « reprise de nom ». « Je tiens à l’exactitude de cette formulation, car il s’agit pour moi de reprendre mon nom et non d’une requête d’effacement de nom », précise-t-il.
Débouté à plusieurs reprises de ses demandes par le ministère de la Justice, le tribunal administratif et le Conseil d’État, il a dû attendre 2007 pour obtenir une première victoire. « Cette année-là, l’Algérie m’a accordé un passeport avec mon prénom et mon nom de naissance. Cela a été l’occasion pour moi de retourner voir ma mère au bled, 45 ans après l’avoir quittée », s’émeut Mohammed.
Cet algérien a donc été abandonné par sa mère et son père, puis mis à la charge de l’État français et ses généreux contribuables. La seule chose qu’en conserve Mohammed, c’est une volonté farouche d’effacer tout ce qui pourrait laisser penser qu’il est français.
Si Mohammed en est venu à cette conclusion dès les années 1970 où la société française était autrement plus homogène, donc susceptible de servir de modèle dominant à un maghrébin, que dire de l’état d’esprit de ceux qui débarquent en 2024 depuis leur bled pour arriver dans des villes où les Français de sang se sont évaporés ?
Prôner l’assimilation de ces masses relève de la pathologie mentale.
Mais ce n’est que seize ans plus tard que l’ancien serrurier-mécanicien obtient en partie gain de cause auprès des autorités françaises. « En juin dernier, le ministre de la Justice a facilité la procédure de changement en nom en déposant un simple dossier en mairie. Cette nouveauté m’a permis de régler mon problème de reprise de prénom en seulement quelques semaines », explique l’Alsacien.
Depuis le 26 juin 2023, Jean-Pierre Guérin est redevenu Mohammed Guérin sur sa carte d’identité. « Retrouver mon prénom était le plus important pour moi. C’est comme cela que je me suis appelé à la naissance », confie le septuagénaire. Il lui reste désormais à retrouver son nom de famille initial. « Mon dossier est entre les mains du ministère de la Justice. Jusqu’à présent, l’État m’a expliqué qu’on ne pouvait pas déjuger la loi autorisant la francisation des noms des pupilles de la Nation. Je souhaite que le garde des Sceaux entende mon histoire et m’accorde une réparation. »
Mohammed a bien entendu raison. Jamais il n’aurait dû être « francisé », car on ne francise pas la génétique.
Il n’aurait pas non plus dû débarquer en France en 1966. En lieu et place, il aurait dû rester dans son Algérie natale à végéter, comme tous ses compatriotes.
Cette histoire démontre que transformer un âne en pur sang est une absurdité, mais que pour évidente que soit cette absurdité jamais l’État français n’en a eu le soupçon, bien au contraire.
L’égalité raciale n’existe pas, les blocs ethniques, raciaux et religieux sont le résultat d’une sédimentation millénaire qui rendent les fossés infranchissables.
Cette absurdité est pourtant le programme officiel du RN ou du parti de Zemmour.
La seule solution est l’expulsion massive des allogènes.
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