La rédaction
Démocratie Participative
26 novembre 2022
Selon que vous soyez un maire wokiste ou un simple quidam, votre coloriage de statue sera considéré comme vertueux ou criminel.
« 10 ans de prison », les médias français aiment rappeler leur rang aux plébéiens dès lors qu’il est question de politique.
Deux membres de l’association « La Cocarde étudiante » ont reconnu être les auteurs des dégradations de la statue de Victor Hugo à Besançon, a annoncé vendredi 25 novembre le parquet, et encourent jusqu’à 10 ans de prison. Poursuivis pour « dégradations graves, en réunion, au détriment d’un bien d’utilité public, et à finalité raciste », les deux jeunes hommes de 20 et 22 ans seront jugés le 26 décembre, a déclaré Étienne Manteaux, le procureur de la République de Besançon. « Durant ces trois semaines (avant le procès, ndlr), on souhaite diligenter une enquête de personnalité pour déterminer qui ils sont et ce qui a pu les conduire à adopter ce comportement », a précisé le magistrat.
En effet, c’est mystérieux.
Ils sont peut-être fous. Victor Hugo était noir. Tout le monde sait ça.
Imaginez un peu les gros titres en France si des opposants politiques russes risquaient dix ans de prison pour avoir repeint une statue.
Poutine serait traité d’ogre.
Lundi, 21 novembre la statue de Victor Hugo, signée par l’artiste sénégalais Ousmane Sow, avait été découverte vandalisée : une couche de peinture blanche avait été déposée sur le visage de l’écrivain dont l’effigie trône sur l’Esplanade des Droits de l’homme à Besançon. La statue était en cours de restauration, et une polémique s’était développée sur la couleur, jugée trop sombre par certains, du visage de l’auteur, bien que la restauration ne soit pas terminée.
« Alors comme ça, vous la trouvez trop sombre ? »
Jean Journaliste, démocrate
« A l’initiative des nationalistes locaux, la statue de Victor Hugo (…) a été restaurée et arbore désormais une belle couleur blanche, bien française, bien bisontine, bien XIXe siècle », annonçait peu de temps après un message de revendication, posté sur le site internet de La Cocarde Etudiante, a indiqué le procureur de la République de Besançon.
Selon Etienne Manteaux, les auteurs des dégradations ont « contesté toute finalité raciste à leur acte », mais se sont dits « heurtés » par la couleur du visage sur la statue qu’ils trouvaient « trop foncée ». Le jeune homme de 22 ans, qui a admis avoir lui-même apposé la peinture sur la statue et préparé la pancarte « White Power », est le responsable local de l’association La Cocarde. Etudiant en histoire, il a déclaré avoir été membre du Front National, devenu Rassemblement National, de 2015 à 2021. L’autre mis en cause s’est présenté comme le responsable adjoint de l’antenne locale de l’association, et comme ancien adhérent du Rassemblement National. Lui aussi est étudiant en histoire.
Repeinte en marron, bien.
Repeinte en blanc, pas bien.