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Leutnant
Démocratie Participative
13 avril 2023
L’OQTF du jour.
L’Union :
« Depuis que je suis en France, je n’ai jamais volé », assure Khaled Bouhafa, un Tunisien de 28 ans décidément malchanceux puisqu’il s’est fait prendre pour son premier larcin commis dans une petite rue située derrière le commissariat de Reims…
La maison qu’il a visitée est inoccupée depuis l’hospitalisation de sa propriétaire âgée de 90 ans, mais elle n’est pas sans surveillance. Vers 10 heures du matin, jeudi dernier, la téléalarme se déclenche : quelqu’un vient de fracturer la porte-fenêtre après avoir accédé au balcon en grimpant sur une poubelle.
Les policiers arrivent. Après avoir ouvert la porte grâce aux clés remises par un voisin, ils progressent dans l’obscurité en se guidant au bruit (tous les volets sont fermés), ce qui les amène dans une chambre où ils découvrent Khaled Bouhafa allongé sur le lit. Plusieurs boîtes à bijoux sont ouvertes à côté de lui.
« Au départ, je suis entré pour dormir », affirme-t-il au tribunal via l’interprète, lors de son procès en comparution immédiate. « Je pensais que ce n’était pas habité. J’ai été surpris de voir que tout était bien rangé. J’ai fouillé. J’ai vu de l’or et ça m’a attiré. Je n’avais pas mangé depuis trois jours.
– Parce que dans les boîtes à bijoux, vous pensiez trouver du pain ? »
Aucun bijou n’est découvert sur lui. Après inventaire, le fils de la victime a déploré la disparition des alliances de ses parents, et d’une bague de sa mère. « Je les ai déposées sur une chaise », croit se souvenir Khaled Bouhafa. L’hypothèse d’un complice en fuite ne peut être retenue : la vidéosurveillance intérieure de la maison prouve qu’il était seul.
Hébergé dans un foyer de Reims, sous le coup d’une obligation de quitter le territoire, l’homme serait arrivé en France en 2020. « Ça fait trois ans que je galère. » La justice française ne le connaît que pour un usage de stupéfiants et la remise illicite d’un objet à un détenu, l’été dernier (deux mois de prison avec sursis). Cette fois-ci, le tribunal a révoqué le sursis et prononcé deux mois de prison pour la tentative de cambriolage. Laissé libre, le prévenu pourra purger ses quatre mois ferme ultérieurement, sachant que dans le même temps, les juges l’ont condamné à dix ans d’interdiction du territoire français.
C’est sûr, Khaled sera bientôt expulsé, si quelqu’un le retrouve un jour.
