La rédaction
Démocratie Participative
28 juillet 2022
Pour vous, j’ai découvert la parade anale de la ruralité.
C’est dans la Vienne, dans le village de Chenevelles. Le journal « La République du Centre » était sur place pour cet évènement majeur.
Beaucoup de joie et de variole du singe au programme.
Monument aux morts de Chenevelles :
Au hasard :
Eugène Audinet, mort pour la France le 18-10-1916 (Morval, 80 – Somme, France), à 29 ans, 11 mois et 15 jours. Soldat de 2e classe, 32e régiment d’infanterie.
Extrait de « Ce que nous avons fait« , historique de la campagne du 32e régiment d’infanterie de 1914-1919 :
( 1er octobre 1916 — 3 février 1917 ).
Le ravin de Morval. — Une offensive expirante. — Corbie et Fouilloy.
— Entre Sailly-Saillisel et le Transloy. — Repos dans la Seine-Inférieure. — Bouchavesnes. — La 10e brigade anglaise. — Une contrée que nous avons revue.
La bataille de la Somme, qui depuis le début de juillet, avec des succès variables, faisait pression sur l’armée allemande et dégageait Verdun, traversait une phase critique au moment où le 9e corps, y fut engagé. L’ennemi s’était ressaisi, avait envoyé là du matériel et des hommes, et avait décidé de résister à tout prix. Nous ne devions plus avancer l’arme à la bretelle comme les zouaves de Maurepas. Toute cette zone de l’ancien front, qui au début de l’offensive avait été bouleversée, écrasée, pulvérisée par les obus, était un champ de désolation lugubre : ferme Bronfay, Maricourt, Hardecourt, Maurepas et Combles, villages plus ou moins nivelés qui dressent encore vers le ciel, — pour indiquer qu’autrefois il y avait là de la vie, — quelques troncs d’arbres déchiquetés.
Maurepas, 1916
Maurepas, 1916
Troupes françaises près de Bronfay, 23 septembre 1916
Ambulanciers britanniques, près de Bronfay
Cimetière militaire de la ferme de Bronfay
Le 9, nous continuions, à notre tour, cette œuvre nécessaire de destruction. Au nord-est de Morval, s’étendait devant nous le grand désert de la terre dévastée : le Transloy et Sailly-Saillisel, qui volaient en éclat sous le martèlement des obus; la route de Bapaume et sa ligne de grands arbres qui se drossaient comme une barrière sur le ciel gris.
Soldats français repliés dans la carrière de Sailly-Saillisel, une heure avant que leur position ne soit bombardée
Les deux jours de préparation d’attaque furent pénibles : l’artillerie ennemie, très nerveuse, répondait à nos tirs de destruction par de violents barrages. Le 12 octobre à 14 heures 15, toute la division attaqua. Le 2e bataillon partit d’un bond à l’heure H dans un élan superbe. Certains éléments avaient déjà fait plus de trois cents mètres sous les balles et les obus quand, le barrage devenant plus intense, il fallut se terrer. Parmi ceux qui s’étaient avancés trop loin, certains furent capturés, comme le soldat MAUCLERK, qui réussit quelques semaines après à s’évader par la Hollande; d’autres gagnèrent leur compagnie à la tombée de la nuit. Il y avait un grand blessé qui râlait entre les deux lignes. Le caporal Lançon, en plein jour, méprisant tout danger, alla le chercher et le rapporta sur son dos dans nos lignes.
Ni le 66e à notre droite, ni les Anglais à notre gauche ne purent progresser. Ces derniers attaquèrent encore, le 14 et le 18, avec courage et sans succès. Nous avions tous l’impression que la bataille n’était plus possible dans ce coin de la Somme, où nous arrivions trop tard pour cueillir des lauriers. Le 18 octobre cependant, les 1er et 30 bataillons, qui pendant les jours précédents avaient subi dans le ravin de Morval des bombardements de 210 égaux à ceux de Verdun, devaient attaquer à leur tour. Ils n’eurent pas plus de chance et s’usèrent les dents sur un bloc d’acier. Quelles pertes cruelles dans ces jours angoissants d’une bataille sans issue!
Le capitaine TUOMAS, en partant à l’attaque avec sa section de mitrailleuses, fut tué, ainsi que les lieutenants JAMET, IIUSTAILLON, CICET et DESCOMBES. Ce fut aussi une triste hécatombe d’aspirants. Nous perdions des jeunes camarades pleins d’entrain et d’avenir : MUFFANG, LESTANG, COURONNE ; SIEKLUCKI et BRUNO étaient grièvement blessés en entraînant leurs hommes, qui laissaient sur le terrain 517 de leurs camarades.
Le régiment fut relevé le 20 et se reforma à Fouilloy et au Camp 10. Ces derniers jours d’octobre furent tristes.
Assaut français sur Sailly-Saillisel, 16 novembre 1916
Eugène Audinet était de toute façon un homophobe.
Plus de 106 ans après sa mort, le village d’Eugène est devenu pleinement républicain.