Leutnant
Démocratie Participative
24 Janvier 2020
Une étudiante a été enrichie culturellement.
«Ma cliente est très choquée par ce qu’elle a vécu. Elle est clairement traumatisée par les faits ». Me Arnaud de Saint Remy défend les intérêts d’une étudiante de 22 ans, victime d’un viol commis en fin de semaine dernière à Rouen. Un viol survenu dans l’hypercentre de la capitale normande, dans le parking de la place du Vieux-Marché.
« Cela s’est passé dans la nuit de vendredi à samedi, entre 5 h et 6 h. La jeune femme, confie une source judiciaire, a passé une bonne partie de la soirée avec des amis dans la discothèque plutôt sélecte « Le 33 », située place du Vieux-Marché. À l’intérieur, elle s’est alcoolisée et, au moment de partir, au petit matin, elle était ivre et ne savait plus où se trouvait sa voiture. Un agent de sécurité de la boîte de nuit et une autre personne qui était dans l’établissement lui ont alors proposé de l’accompagner pour l’aider à chercher son véhicule. C’est ainsi qu’ils se sont retrouvés tous les trois dans le parking du Vieux-Marché. »
Alors que le vigile a emprunté la clef de voiture de l’étudiante pour tenter de retrouver son véhicule dans les différents étages, le second homme a profité de son état d’alcoolisation pour abuser d’elle. « Elle était fragilisée, elle était dans l’incapacité de se défendre », précise le bâtonnier de Saint Remy. D’après nos informations, la scène enregistrée par la vidéosurveillance a duré plusieurs minutes.
« Le gars s’est rapproché de la victime, s’est montré de plus en plus oppressant avec elle et l’a pénétrée avec ses doigts », affirme une autre source proche des investigations. Jusqu’au moment où l’agent de sécurité du « 33 » est revenu et que le gardien du parking a alerté les secours. C’est alors que le violeur s’est enfui. L’étudiante, elle, a été prise en charge par les sapeurs-pompiers.
Se sachant recherché, le suspect s’est présenté de lui-même au commissariat de police quelques heures plus tard, dimanche en début d’après-midi. Il a été auditionné par les enquêteurs de la Sûreté départementale. « En garde à vue, il a reconnu totalement les faits », indique son avocate Me Mathilde Sanson. Il regrette sincèrement ce qu’il a fait, de s’être comporté ainsi, il regrette d’avoir fait du mal à cette jeune femme. Il a pleuré ». En France depuis novembre 2017, ce Camerounais de 31 ans n’a aucun antécédent judiciaire. « Il n’a jamais fait parler de lui », déclare Me Sanson. Jusqu’à ce week-end, il vivait de « petits boulots », sans vraiment avoir de contrat de travail : il a été notamment portier en boîte de nuit de temps à autre. Gérald Leudière, le gérant du « 33 » – qui était absent la nuit des faits – affirme que le suspect n’était pas employé par son établissement : « Il est client. C’est quelqu’un que je connais, qu’on a pris en sympathie… Mais il n’a jamais travaillé ici ».
À l’issue de sa garde à vue, le parquet de Rouen a ordonné qu’il soit jugé dans le cadre d’une comparution immédiate, mais le tribunal correctionnel de Rouen s’est déclaré incompétent. « Ce choix procédural du parquet pouvait se comprendre par la volonté d’une réponse pénale rapide, mais la victime très choquée, à peine quelques heures après les faits, était hésitante dans l’acceptation de la « correctionnalisation » de son dossier. Sa position n’était pas tranchée. Dans ces conditions, les magistrats ont décidé qu’ils ne pouvaient pas juger ce dossier », explique Me de Saint Remy.
Une information judiciaire a donc été ouverte par le ministère public. Le ressortissant camerounais a été mis en examen pour « viol aggravé » par un juge d’instruction et incarcéré sur décision du juge des libertés et de la détention. S’il est reconnu coupable, il encourt jusqu’à vingt années de réclusion criminelle.
N’oublions pas l’essentiel : la lutte contre l’antisémitisme.