Leutnant
Démocratie Participative
16 septembre 2019
Une religion de pets et d’amour.
Barbe fournie, il avait promis d’asséner un coup de couteau à un agent de Tam « dans le dos, quand le ramadan sera terminé. Tu ne t’y attendras pas… » Fin mai, cet usager du tram, habitué de la station Sabines, avait intimé aussi l’ordre à une contrôleuse de baisser « les yeux, tu es une femme… » Puis à un autre salarié de Tam : « Je vais te tuer, tu es le chien des Blancs. » Ce vendredi, devant le prévenu vêtu de rouge, deux agents ont livré leur témoignage à la barre du TGI.
« Je n’avais jamais rencontré une personne comme ça qui a autant de haine dans les yeux. Il provoquait les contrôleurs pour les faire sortir de leurs gonds », dévoile l’employé de la compagnie de transports. Le prévenu circulait régulièrement sans titre. Une broutille au regard des menaces proférées. Le rapport psychiatrique du détenu pour autre cause est sans équivoque : ces « propos haineux traduisent le fond de sa pensée ». « Ce n’est pas vrai, je suis moi-même choqué de ces mots« , rétorque le suspect. Sa réadaptation serait aléatoire, juge le psychiatre.
Au commissariat, il aurait signé un document administratif « Dieu est grand », en arabe. Un détail relevé par son interprète. « Ces agents ne se sentaient plus en sécurité, ils venaient travailler avec la peur au ventre, craignaient qu’il mette ses menaces à exécution« , analyse le conseil des parties civiles. Il réclame 500 € de dommage et intérêt pour chacun et 400 € chacun de frais de justice ainsi qu’un euro symbolique pour Tam.
Le suspect est également prévenu de plusieurs vols de carburant commis aux dépens de stations-service. Il explique qu’il n’avait pas d’argent pour aller voir ses enfants ou qu’il aurait produit une reconnaissance de dette, puis omis de régler la douloureuse. « Ce n’est pas de la filouterie, c’est du vol », cingle le représentant du parquet.
Quant aux menaces, « les propos haineux proférés par monsieur ne sont pas anodins, ils sont réitérés, de façon totalement gratuite. Quand on a entendu ce qu’il a dit, on a honte pour lui », rapporte Nicolas Brignol. Il requiert deux ans de prison, dont six mois mis à l’épreuve avec interdiction de paraître dans le tramway, obligation de soins, obligation d’indemniser les victimes et mandat de dépôt.
La défense commence sa plaidoirie par un mot d’empathie pour les parties civiles, « dont je peux comprendre l’effroi ». Mais dans ce dossier, « nous n’avons pas les moyens de sonder les cœurs et les âmes », estime Me Olivier Rapini en référence à une expertise psychiatrique dont il se dit surpris.
« Sa souffrance doit être entendue, comprise, je demande d’infléchir nettement la partie ferme. […] Je ne pense pas qu’il n’y ait pas de restauration possible dans le champ social. Il faut faire en sorte qu’il ne soit pas définitivement exclu de la société. » Le principal intéressé renouvelle ses excuses : « Oui, j’ai honte, je regrette mes gestes. »
Reconnu coupable, il a été condamné à deux ans de détention, dont six mois mis à l’épreuve pendant deux ans, assortis des conditions requises par le parquet. Avec maintien en détention. Il devra indemniser les victimes : 400 € chacune de dommages et intérêt et 150 € de frais de justice au titre de l’article 475-1. Tam bénéficiera d’un euro symbolique de dédommagement.
Mohamed a changé, désormais il aime les kouffars.