Leutnant
Démocratie Participative
09 août 2023
Senlis, Bangladesh
Il n’avait pas les codes culturels.
Âgée de 15 ans et demi, elle voulait quitter la misère. Cette jeune fille, qui venait, selon nos informations, de sortir un foyer d’accueil pour mineurs, s’est retrouvée à la recherche d’un hébergement. À Creil, elle rencontre une femme qui dit pouvoir l’aider et lui donne l’adresse «d’un ami».
Par ses propres moyens, l’adolescente parvient à rejoindre le Compiégnois et se rend à l’adresse indiquée, une petite maison située au 132 rue Louis-Barthou, en face d’une pizzeria de Margny-lès-Compiègne. On est alors jeudi 2 août. L’endroit n’éveille a priori pas la méfiance de la jeune fille. Elle frappe à la porte, se fait ouvrir. Commence ainsi son cauchemar.
«L’homme qui lui ouvre, verrouille aussitôt la porte derrière elle et lui saute dessus», indique une source proche du dossier. Dans ce logement, une colocation, résident deux hommes. Difficile pour l’heure de savoir si les deux sont présents à ce moment-là.
Après avoir sauté sur sa victime, l’homme l’aurait violée. Des faits qui se seraient produits à plusieurs reprises du mercredi 2 août ou jeudi 3 août. Le parquet criminel dit soupçonner le suspect «d’un ou plusieurs actes de pénétration sexuelle».
Au lendemain de son arrivée dans cette maison de Margny-lès-Compiègne, la victime parvient finalement à prévenir une amie, qui alerte aussitôt les secours jeudi 3 août en fin de matinée.
La police de Compiègne se rend immédiatement à l’adresse désignée par la victime, frappe à la porte et se fait ouvrir. Sur place, les policiers découvrent «la victime et deux hommes», confirme le parquet de Compiègne, alors en charge du dossier. Selon un autre témoignage, lorsque les agents retrouvent la victime, celle-ci se tient «prostrée dans un coin de la maison».
La très jeune victime est aussitôt prise en charge. Son témoignage est ensuite recueilli. Les deux hommes sont également entendus. L’homme suspecté du viol est placé en garde à vue et interrogé au sujet du viol rapporté par la victime. Pour le second, il s’agira de déterminer lors de l’instruction quel aurait pu être son rôle : était-il présent, a-t-il laissé faire (complicité passive) ? À ce stade, son implication n’est pas établie.
Le suspect de ce viol est un homme de 31 ans, né au Bangladesh. Son identité n’est pour l’heure pas connue. Il n’a, selon le pôle d’instruction criminelle de Senlis, «pas de titre de séjour». Le suspect n’a pas non plus d’antécédents judiciaires connus.
Du parquet de Compiègne, le dossier a été transmis samedi 5 août au pôle criminel de Senlis qui a ouvert une information judiciaire des chefs de “viol sur mineur de plus de 15 ans” et “enlèvement, séquestration et agression sexuelle sur mineur de plus de 15 ans”. La Justice pense que les faits de viols et d’agressions sexuelles se sont répétés pendant ces deux jours de séquestration et de calvaire. Ce sera au juge d’instruction qui vient d’être nommé de déterminer et qualifier plus précisément les faits.
Le suspect a été mis en examen, et placé en détention provisoire. Il encourt jusqu’à 15 ans de prison devant la cour criminelle de l’Oise.
L’immigration du Bangladesh est une chance pour la France.