Leutnant
Démocratie Participative
09 octobre 2019
L’église catholique enrichit culturellement la France.
Ce lundi 7 octobre, le prêtre Raymond Mbélé, curé de la paroisse de Wormhout comparaissait devant le tribunal correctionnel de Dunkerque.
À la suite d’une plainte déposée par une paroissienne de 18 ans, le prêtre devait répondre de fait d’agression sexuelle sur la jeune femme.
Les faits remontent au 29 avril dernier et avaient eu lieu au presbytère de Wormhout, où résidait le prêtre à l’époque.
Alors que la jeune femme, en proie à des difficultés personnelles et victime de violences conjugales, passe la journée du dimanche 28 avril chez le curé, elle décide de passer la nuit chez lui.
« Elle ne m’a pas repoussé, a souri et avait une attitude attirante. Il n’y avait pas d’ambiguïté, quand elle a dit arrête, je me suis arrêté net. »
Dans sa déposition, la plaignante a expliqué qu’il lui était déjà arrivé de dormir au presbytère précédemment. Parfois dans la chambre d’amis, voire dans le lit du prêtre, sans qu’il se soit passé quoi que ce soit.
Le lundi 29 avril, vers 9 h 30 alors que le père MBélé et la plaignante ont dormi dans le même lit, l’homme d’église se lève.
« Je ne me suis pas débattue et je me suis laissé faire. Je n’avais pas la force morale pour lutter. »
Selon la plaignante, il aurait contourné le lit pour venir l’embrasser et pour lui toucher la poitrine. Surprise et encore à moitié endormie, la victime le repousse.
Le père quitte alors la pièce et va se préparer. Quelques minutes plus tard, il revient dans la pièce. Là, les versions discordent.
Lui estime que la jeune paroissienne l’aurait aguiché. Dans « un moment de passion », dixit Raymond Mbélé, l’homme caresse le sexe de la jeune femme, puis pratique un cunnilingus pendant plusieurs minutes jusqu’à ce qu’elle le repousse. La scène s’arrête là.
Pour la plaignante, ce rapport n’était absolument pas consenti. Elle explique ne pas avoir réagi immédiatement sous l’effet de surprise.
« Je ne me suis pas débattue et je me suis laissé faire. Je n’avais pas la force morale pour lutter », a-t-elle indiqué aux gendarmes en déposant plainte pour viol.
Devant les juges, Raymond Mbélé reconnaît les faits « mais pas tels qu’ils ont été décrits. Elle ne m’a pas repoussé, a souri et avait une attitude attirante. Il n’y avait pas d’ambiguïté, quand elle a dit arrête, je me suis arrêté net. »
Pour le procureur de la République, Sébastien Piève, la position du prévenu, « en qui la victime avait toute confiance », aggrave sa situation. 18 mois de prison, dont 9 avec sursis sont requis à l’encontre du prêtre.
Pour maître Blandine Lejeune, avocate du curé, il faut rappeler une chose : « On juge ici un homme, devant un tribunal laïc et non pas un prêtre. »
Selon l’avocate, la jeune plaignante ne pouvait pas ne pas s’attendre à une telle scène.
« Cette jeune femme de 18 ans, qui a des relations sexuelles depuis qu’elle a 14 ans, passe au moins deux nuits avec cet homme, dans son lit. Monsieur était en droit d’avoir une attirance pour elle et, un matin, d’avoir une main qui s’égare. »
La défense rappelle que selon elle, il n’y a pas eu de contrainte physique ou de violences lors de cette scène et que les faits ne tiennent pas de l’agression sexuelle.
Le tribunal a reconnu coupable l’homme d’église en retenant notamment l’agression par surprise de la victime.
Raymond Mbélé a été condamné à 12 mois de prison, dont 6 avec sursis.
Loué soit le Seigneur.