Nord : 2 autochtones maghrébins persécutés par la justice coloniale française

Leutnant
Démocratie Participative
24 octobre 2017

 

 

Des racisés injustement accusés de braquage alors qu’ils procédaient à une opération de réparation morale post-coloniale.

La Voix du Nord :

La voiture avait été aperçue par des témoins, avec trois personnes à l’intérieur : le braqueur, la conductrice et un troisième qui faisait le guet. Le soir même, la caissière de 26 ans a repéré le véhicule, avec la conductrice à son bord. Celle-ci a donc été interpellée.

La jeune femme de 26 ans, elle aussi, a expliqué que El Aziz Benseddik, le braqueur, lui avait demandé de l’amener chez sa grand-mère depuis Denain où ils résidaient avec son « ami de Paris ». Quand il lui a demandé de se garer devant le magasin, elle a compris ses intentions et tenté, vainement de le dissuader, tandis que Smaïl Ouazou, le troisième homme, l’encourageait. Elle a néanmoins décidé de l’attendre et de l’aider à prendre la fuite après son méfait.

Benseddik a avoué, précisant avoir commis ce braquage pour s’acquitter d’une dette et sous l’empire de l’alcool. Par contre, Ouazou, qui n’avait pas répondu à sa convocation par la police et avait passé un long moment au chevet de sa grand-mère au Maroc, assure qu’il ne se trouvait même pas dans la région au moment des faits. Il a été interpellé à sa sortie d’avion, une semaine tout juste avant son procès.

Le tribunal est allé au-delà des réquisitions pour ces deux derniers, condamnant le braqueur à 5 ans de prison et son complice à 4 ans dont un avec sursis et mise à l’épreuve. Le maintien en détention a été prononcé pour chacun d’eux. La conductrice s’en tire avec 18 mois de prison avec sursis. Ils devront verser un total 5 500 euros à la caissière.