La rédaction
Démocratie Participative
25 septembre 2023
Après deux mois, Emmanuel Macron a accepté de redescendre sur terre.
L’armée française va évacuer le Niger.
Sous la contrainte, Emmanuel Macron a changé d’avis. Alors qu’il martèle depuis des semaines que seul le président Mohamed Bazoum, renversé fin juillet par des militaires, représente « l’autorité légitime » au Niger, il a annoncé, dimanche 24 septembre, le retour « dans les prochaines heures » de l’ambassadeur de France à Niamey, Sylvain Itté, dont les putschistes demandait le départ. Invité des journaux de 20 heures de France 2 et TF1, le chef de l’Etat a ajouté que les troupes françaises quitteraient également le pays : « Nous mettons fin à notre coopération militaire avec le Niger », a déclaré Emmanuel Macron. Les 1 500 militaires français présents sur place partiront « dans les semaines et les mois qui viennent », et leur retrait sera totalement achevé « d’ici à la fin de l’année », a-t-il assuré.
Le Mozart de la diplomatie.
Depuis le coup d’Etat, Paris refuse de reconnaître la légitimité de la junte qui dirige désormais le pays. Et avait, jusqu’ici, fait la sourde oreille aux exigences des généraux de Niamey, qui ont placé la France dans leur collimateur dès leur arrivée au pouvoir. Ils ont d’abord dénoncé des accords de coopération militaire, début août, et ont qualifié d' »illégale » la présence des soldats français déployés au Niger dans le cadre dans la lutte contre les jihadistes au Sahel. De nombreuses manifestations en faveur du départ de ces troupes ont eu lieu ces dernières semaines à Niamey. Les militaires ont ensuite exigé, fin août, l’expulsion de l’ambassadeur de France, Sylvain Itté. Deux demandes auxquelles Paris a finalement accédé dimanche.
En ordonnant le retour de son ambassadeur, Emmanuel Macron met fin à une situation intenable. Sylvain Itté et son équipe, qui étaient enfermés dans l’ambassade française, ne bénéficiaient plus de l’immunité diplomatique et risquaient l’expulsion dès lors qu’ils en sortiraient. Ils voyaient en outre leurs réserves s’épuiser : « On empêche de livrer la nourriture. [Sylvain Itté] mange avec des rations militaires », rapportait Emmanuel Macron lui-même, le 15 septembre. Le président de la République décrivait le diplomate comme « pris en otage », affirmant qu’il n’avait « plus la possibilité de sortir » et était « persona non grata » au Niger. Joint par TF1/LCI, Sylvain Itté avait néanmoins assuré que lui et son équipe étaient « en sécurité à l’intérieur de l’ambassade ».
Sylvain Itté
Entre les putschistes et l’ambassadeur de France, la situation s’était fortement dégradée. Le 25 août, la junte lui avait donné 48 heures pour quitter le pays. Un ultimatum rejeté par Paris. La tension était montée d’un cran, le 31 août, lorsque les autorités militaires ont demandé à la police de procéder à son expulsion et ont levé son immunité diplomatique. Les véhicules qui circulaient à proximité de l’ambassade de France étaient fouillés, y compris les véhicules diplomatiques. Grâce à l’article 22 de la Convention de Vienne, un traité de l’ONU sur les relations diplomatiques, les locaux de l’ambassade sont cependant « inviolables ».
« Nous n’avons pas, spontanément, le désir d’obéir aux injonctions d’autorités putschistes, que nous ne reconnaissons pas. Nous n’avons aucune raison de le faire », avait réaffirmé la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, le 15 septembre sur LCI. Mais Paris, qui comptait sur une intervention de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour rétablir l’ordre constitutionnel et rendre le pouvoir au président déchu Mohamed Bazoum, n’avait plus guère d’options pour se maintenir au Niger.
Être encerclé dans un pays hostile paraissait pourtant une très bonne raison d’obéir.
Reste que le retrait des troupes françaises du Niger représente un défi logistique important : il faut rapatrier les militaires, mais aussi les véhicules de combat et autres moyens matériels lourds. En 2022, il avait fallu six mois à la force Barkhane pour quitter le Mali. Au Niger, la France se donne moitié moins de temps.
De leur côté, les militaires au pouvoir à Niamey ont célébré, dimanche soir, « une nouvelle étape vers la souveraineté ». « Les troupes françaises ainsi que l’ambassadeur de France quitteront le sol nigérien d’ici à la fin de l’année. C’est un moment historique qui témoigne de la détermination et de la volonté du peuple nigérien », ont-ils réagi dans un communiqué lu à la télévision nationale. « Toute personne, toute institution ou structure dont la présence menace les intérêts et les projections de notre pays devront quitter la terre de nos ancêtres qu’ils le veuillent ou non », poursuit le texte. Autre preuve des tensions très vives entre Paris et Niamey, le régime militaire avait interdit, quelques heures avant l’interview d’Emmanuel Macron, son espace aérien aux avions français.
Je suis un peu déçu.
Macron aurait pu tenter un coup de force, inutile mais divertissant, et déclencher une tuerie près de l’ambassade pour « libérer » son ambassadeur. Toute l’Afrique se serait embrasée. Quelqu’un de suffisamment lucide est parvenu à l’en empêcher.
Reste le Tchad voisin dont il faut espérer qu’il suive le même chemin.
Ensuite, la France ne pourra plus se mêler de ces invraisemblables embrouilles de noirs. Par contre, le flot de ces noirs ne tarira pas et ira même en s’intensifiant.
Reste donc l’Ukraine à l’armée française.
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