N’applaudissez pas à votre fenêtre, c’est pour les sous-hommes

Captain Harlock
Démocratie Participative
20 mars 2020

 

Nihilisme festif oblige, la populace urbaine ne pouvait pas ne pas faire d’une pandémie mondiale l’occasion de nouvelles réjouissances spectaculaires.

Les drones applaudissent désormais, fenêtres ouvertes, ce show international.

Je dis merci aux soignants en applaudissant

J’en avais déjà parlé, cette pathologie sociale du festif morbide est la meilleure expression du nihilisme de masse en France.

Rien ne doit échapper au divertissement spectaculaire, pas un millimètre carré d’espace temps, surtout quand la mort rôde.

J’avais également cité l’origine de ce comportement de névrosé.

Cahiers de Littérature Orale :

Les premières manifestations d’applaudissements lors de funérailles semblent attestées au tout début des années 1970 dans de nombreux pays occidentaux. D’abord réservée aux gens du spectacle comme un ultime hommage à leur vie sur la scène, cette pratique s’étend rapidement aux personnalités publiques pour être vite reprise lors des enterrements de citoyens anonymes, surtout semble‑t‑il si leur décès a quelque chose de brutal, de prématuré ou d’injuste.

Mais ces applaudissements opèrent une révolution symbolique dans le rapport au mort, à la mort. En effet, l’homologie que crée ou concrétise l’imaginaire de la langue [silence de mort versus silence pour le mort] établissait un lien voire un continuum entre le silence des vifs et l’éternel silence des au‑delà. Les vivants se plaçaient ainsi en situation de communion symbolique avec leurs morts. Cette présence au monde des morts s’inverse avec les applaudissements funéraires qui introduisent précisément une dissymétrie manifeste entre le silence ontologique du mort et le bruit rituel produit par le corps social et cérémoniel. Cette vitalité des vifs à l’adresse du mort est à la fois une théâtralisation de la langue – on salue l’artiste qui tire sa révérence, s’éloigne définitivement du théâtre du monde et des feux de la rampe, etc. – et une mise à distance du corps défunt et son détachement ultime du monde présent.

Ce que les connards qui applaudissent font, inconsciemment, c’est précisément de marquer une bruyante distinction entre acteurs (le personnel soignant) et spectateurs (les veaux).

Comme au théâtre ou au cirque.

C’est leur façon de dresser une barrière de protection entre l’épidémie et eux. Pas de remercier je ne sais qui. Il ne s’agit pas de « solidarité » mais au contraire de se distancer psychologiquement des médecins et des hôpitaux pour exorciser le mal.

Tout ça, évidemment, sous une couche de fausse empathie.

Si vous n’êtes pas un sous-homme, n’applaudissez pas

N’applaudissez pas au risque de devenir comme ces bobos psychotiques, c’est-à-dire des sous-hommes sans âme du spectacle juif.

Quand on remercie quelqu’un formellement, on se comporte comme des Blancs civilisés : en écrivant une lettre de remerciements avec un présent, comme une boîte de chocolats ou quelque chose d’équivalent. Bref, par un geste personnel tangible adressé à quelqu’un de réel qui vous a effectivement aidé.

Pas en applaudissant comme un déficient mental, dans le vide de sa rue.

En tout cas, cela m’a convaincu de la mission de Coronachan : éradiquer boboland et ses métropoles.