Captain Harlock
Démocratie Participative
11 mai 2021
Le vampire de Nanterre résiste à la lumière du jour grâce à une peau hyper mélanisée
Les lecteurs de Democratie Participative l’ignoraient peut-être mais les vampires existent vraiment.
Cependant, contrairement à une idée reçue, ils ne viennent pas des Carpathes mais du Canada.
Et ils sont noirs.
Le « vampire » de Nanterre est dans la nature. Jeudi 6 mai, Jean-Pierre R. s’est échappé de l’unité psychiatrique dans laquelle il était enfermé depuis bientôt dix-sept ans. Depuis, son signalement est diffusé dans tous les services de police du pays, même si c’est le commissariat de Nanterre qui reste saisi de l’enquête sur cette « fugue » qualifiée de « disparition inquiétante ».
Les recherches ne sont pas évidentes à orienter. « Il n’a aucun point de chute, ni famille ni amis en France », confie un gradé de la police des Hauts-de-Seine, où l’on n’a jamais oublié le crime.
La nuit du 3 octobre 2004, Rémy M., jeune homme de 20 ans, rejoint la gare RER Nanterre-Université pour aller faire la fête en boîte de nuit. Mais il croise Jean-Pierre R. À l’époque, ce jeune homme de 23 ans, fraîchement arrivé du Canada, vit seul dans un petit appartement de la cité des Provinces-Françaises.
Il aurait eu pour projet de s’inscrire à la fac de Nanterre toute proche mais passait l’essentiel de ses journées cloîtré dans son petit logement. Quand ses voisins croisaient parfois celui qu’ils surnommaient l’Américain, il ne décrochait pas un mot.
Cette nuit d’octobre 2004, entre la cité des Provinces-Françaises et la gare, Jean-Pierre R. est assis sur son banc quand arrive Rémy. Il bondit sur le jeune homme et le massacre au couteau. L’arme sera plantée dans la gorge de la victime, dans sa bouche, à l’arrière du crâne. Une scène d’horreur à laquelle assistent deux témoins qui ont assuré avoir vu le meurtrier se pencher sur le corps de la victime pour boire son sang.
Trois ans plus tard, devant les juges chargés de se prononcer sur son irresponsabilité pénale, Jean-Pierre R. avait raconté qu’il cherchait un endroit pour enterrer son chat lorsqu’il a croisé Rémy. « Il avait du sang sur les mains, il a hurlé. Je suis tombé et il m’a frappé », selon l’invraisemblable récit du « vampire ».
Arrêté dès la nuit du crime, il avait évidemment été placé en détention provisoire. Une première expertise psychiatrique avait conclu à l’altération de son discernement, la personnalité de Jean-Pierre R. présentant des « tendances schizophréniques ». D’autres expertises, cinq en tout, ont conclu ensuite à l’abolition du discernement du meurtrier, qui souffre en fait d’une réelle schizophrénie. Dès lors, le juge d’instruction a rendu, en 2007, une ordonnance de non-lieu, dont la famille de la victime a fait appel.
C’est ainsi que Jean-Pierre R. a comparu devant la chambre de l’instruction, en présence des proches de celui dont il avait pris la vie. D’abord incapables d’admettre que le meurtrier ne serait jamais jugé à cause de sa « folie », les proches l’avaient compris au cours de cette audience, confiant alors que le plus important était de savoir le tueur de Rémy « enfermé toute sa vie »…
Dès l’ordonnance de non-lieu rendue à cause de son irresponsabilité pénale, Jean-Pierre R. avait l’objet d’un internement d’office ordonné par le préfet. Il avait aussitôt été interné à l’hôpital Max-Fourestier, à Nanterre, à moins de trois kilomètres du lieu du crime. Et c’est là qu’il se trouvait encore la semaine dernière. Tous les six mois, comme l’exige la loi, le juge des libertés et de la détention s’est penché sur son cas en examinant les certificats médicaux que l’unité psychiatrique de l’hôpital doit lui fournir tous les mois. Jamais le juge n’a tranché pour la mainlevée de l’hospitalisation. Jean-Pierre R. a manifestement décidé de l’appliquer tout seul.
Ce jeudi soir, il aurait « fugué » au moment de la « prise de médicaments » selon ce qui est inscrit sur la fiche de signalement de l’établissement de soins. Le document précise le risque de comportement agressif de Jean-Pierre R. à son endroit ou à l’encontre d’autrui. Curieusement, le commissariat de Nanterre n’a été alerté de la disparition que samedi, assure un proche de l’enquête.
Ce lundi, la police n’avait pas retrouvé trace de cet homme que l’hôpital décrit comme mince, vêtu d’un pantalon noir, d’une veste de sport de la même couleur et chaussé de baskets au moment où il a échappé aux soignants. Les enquêteurs sont perplexes. Ils cherchent tous azimuts sans disposer d’une piste sérieuse. « Où peut-il aller ? Le monde a changé depuis 2004, cet homme n’a aucun repère dans le monde de 2021 », relève un proche de l’affaire. Même la cité des Provinces-Françaises, où il vivait, s’est complètement métamorphosée.
Le vampire noir a finalement été capturé.
Ce mardi, la police a indiqué avoir retrouvé Jean-Pierre R. : les enquêteurs sont allés le chercher tôt ce matin dans un hôtel du 18e arrondissement de Paris.
Combien de Blancs a-t-il eu le temps de vider de leur sang ?