Leutnant
Démocratie Participative
19 juillet 2018
Après toutes ses persécutions, il faut encore devoir répondre d’une insignifiante histoire de viol.
Le 5 juillet dernier, à minuit et demi, le commissariat de police de Poitiers reçoit un appel affolé d’une jeune habitante du quartier de la gare qui dit être victime d’un agresseur qui tente de la violer.
Une patrouille arrive rapidement sur place, à proximité du parking de la gare, juste à temps pour voir un individu qui s’enfuit en courant, passe sur la passerelle Léon-Blum et se débarrasse d’un certain nombre d’objets.
Quelques secondes plus tard, le fuyard est interpellé. Il s’agit d’un dénommé Muhammad N., ressortissant syrien, bénéficiant d’un titre de séjour d’un an. L’homme porte des traces de griffures, celles que lui a infligées la jeune femme de 23 ans pour l’empêcher d’arriver à ses fins.
Interrogé, le Syrien reconnaît avoir abordé la jeune femme mais « juste pour lui parler ». Telle n’est pas la version de la victime. Elle explique aux policiers avoir été abordée par le garçon qui lui a proposé du cannabis. Devant son refus, l’individu est devenu agressif, l’a empoignée et a glissé une main dans sa culotte. L’homme semble avoir été gêné dans son projet par la résistance de sa victime mais aussi parce qu’elle portait un jean serré.
Dans la bagarre, la jeune femme parvient à saisir son téléphone, à composer le 17 et à lancer son appel à l’aide.
Présenté deux jours plus tard à un juge d’instruction, Muhammad N. a été mis en examen pour tentative de viol par personne sous l’emprise de stupéfiants et placé en détention. C’est ce placement qu’il contestait hier devant la chambre de l’instruction, laquelle a confirmé la décision compte tenu de la gravité des faits, de la probabilité pour qu’ils se reproduisent si l’agresseur était remis en liberté, et des risques de le voir disparaître dans la nature avant son procès.
Fort heureusement ce réfugié politique pourra non seulement éviter la prison mais encore rester en France.