La rédaction
Démocratie Participative
16 avril 2023
Manon était une jeune femme blanche, forte et indépendante, qui préférait les hommes basanés au sang chaud plutôt que les losers de souche.
Ce dimanche 16 avril, à 14 h 30, les Fabréguois et les Fabréguoises sont invités à rendre hommage à Manon Muller qui a perdu la vie le 24 janvier dernier à Digne-les-Bains. Selon l’enquête de police, elle a été tuée d’une balle de pistolet par son compagnon alors qu’elle souhaitait mettre fin à leur relation. Ce dernier, âgé de 23 ans, se serait ensuite donné la mort.
Manon aurait fêté ses 23 ans ce mercredi 12 avril. Le rassemblement aura lieu sur la place de la Mairie, pour une marche blanche. Le cortège se rendra à pied jusqu’au cimetière neuf, route de Saussan à Fabrègues. À cette occasion, familles et amis souhaitent saluer la mémoire de Manon mais également dénoncer son féminicide et les féminicides en général qui sont à déplorer, au nombre de 36 depuis le début de l’année en France.
Ce meurtre est le résultat du patriarcat blanc toxique prénommé Amir.
Alors qu’une marche blanche est programmée, ce dimanche 16 avril à partir de 14 h 30 à Fabrègues, pour honorer la mémoire de Manon Muller, jeune femme âgée de 22 ans, victime d’un homicide le 18 janvier dernier à Digne-les-Bains, son père a accepté de dresser son portrait. Témoignage…
Née le 12 avril 2000, Manon Muller aurait dû fêter ses 23 ans, ce mercredi. Fille de Corinne Pioch et de Yan Muller, deux Fabréguois, elle a effectué toute sa scolarité (maternelle, primaire et collège) à Fabrègues, cette commune de 6 000 âmes de la métropole de Montpellier. Elle a ensuite été admise au lycée Champollion à Lattes avant d’enchaîner avec l’école technique privée de coiffure et d’esthétique (Etec) à Montpellier.
Après des petits boulots à droite et à gauche, elle est partie vivre à Digne-les-Bains avec un jeune homme prénommé Amir, originaire de Salon-de-Provence et âgé de 23 ans qu’elle avait rencontré via les réseaux sociaux. En janvier 2022, ils se sont installés au dernier étage d’une petite résidence de trois étages “Le Balistere”, dans le quartier de la Grande-Fontaine, où a eu lieu le drame.
« Du haut de ses 1,77 m, Manon était une jeune femme pleine de vie, qui a fait de la danse, de la zumba, de la boxe, du jujitsu et qui avait un caractère bien trempé. Elle était “attachiante” comme on dit », confie son père.
Manon aimait la danse africaine et faisait de la boxe.
Mais Amir avait un flingue.
Bien que blanche à l’origine, Manon était lookée comme une influenceuse libanaise.
On attrape pas les rabzas avec du porc.
« Toujours prête à défendre ses copines. Elle ne se faisait pas marcher sur les pieds et n’avait peur de rien, ça, c’est sûr. Le soir du drame, elle aurait peut-être dû s’effacer et tourner les talons, elle serait sans doute encore auprès de nous à l’heure qu’il est.«
Sans doute, mais Manon aimait l’agressivité des Maghrébins, au point d’oublier qu’ils n’ont pas la patience des Blancs face aux crises ovariennes des femmes blanches.
Tant pis.
À l’initiative de ses amies proches (les deux Maéva, Agathe, Luna, Stella, Audrey, Mathilde, Olivia, Manuela, Meghan et Betty), une marche blanche en l’honneur de Manon Muller sera organisée ce dimanche 16 avril, à partir de 14 h 30, à Fabrègues.
Le rassemblement est prévu sur la place de la Mairie. Le cortège se rendra ensuite jusqu’au cimetière neuf, route de Saussan, où un lâcher de ballons et des discours sont prévus.
« L’idée à laquelle nous nous sommes associés, sa mère et moi, c’est de lui rendre un dernier hommage mais aussi dénoncer les féminicides ainsi que les violences faites aux femmes en recrudescence. Faire prendre conscience que ça n’arrive pas qu’aux autres », confie Yan Muller, le père de Manon.
« On souhaite aussi pointer du doigt le fait qu’on puisse mourir pour une dispute ou à l’annonce d’une séparation. C’est dramatique mais ça arrive plus qu’on ne le croit. Tout un chacun peut être concerné. Il faut se battre contre cela. »
Et faire ainsi reculer ce postulat ancré chez certains hommes qui considèrent que les femmes sont leur propriété, tel un objet, jusqu’à penser avoir le droit de vie ou de mort sur elles.
Ces gens ont compris l’origine du problème.
Il faut beaucoup plus de féminisme pour que les femmes blanches puissent faire ce qu’elles veulent, surtout de la boxe pour apprendre aux hommes à se tenir à leur place. Elles doivent coucher avec n’importe qui, n’importe quand, surtout avec des bougnoules, et larguer leur mec quand bon leur semble comme toute femme émancipée qui se respecte.
Bref, il faut que les femmes fassent exactement ce qu’a fait Manon pour que cela ne se reproduise jamais.