Captain Harlock
Démocratie Participative
11 août 2019
Je savais que nous étions en voie de tiers-mondisation.
Mais je ne savais pas que c’était à ce point-là.
Les cadavres s’entassent dans les rues, pour ainsi dire.
Depuis vendredi soir, un camion frigorifique est stationné à l’entrée du CHU Lapeyronie, à Montpellier. À l’intérieur, des corps sont entreposés à cause du manque de place dans la morgue du centre hospitalier universitaire. L’institut médico-légal, qui compte actuellement 60 places, accueille les patients décédés et les corps nécessitant une prise en charge médico-légale.
Si des cadavres sont conservés actuellement dans un camion frigorifique, cela s’explique par le fait que le service fait face à une augmentation du nombre de cadavres qui demandent à passer par une autopsie en ce moment, mais aussi par l’évolution démographique de la région, qui s’accroît depuis plusieurs années. « Pour répondre à l’évolution des besoins de la population, la capacité de la morgue a été agrandie de 12 places en 2010 puis de 18 places en 2015 » nous indique-t-on du côté du CHU. Malgré cette augmentation, cela n’est pas suffisant pour la morgue du CHU Lapeyronie, dont les besoins sont de plus en plus grands.
Je me demande de quelle « évolution démographique » ils veulent parler.
« Face à un afflux exceptionnel de corps nécessitant une analyse médico-légale ces derniers jours, le CHU a recours à une chambre froide mobile pour continuer à assurer sa mission de service public dans des conditions d’hygiène et de sécurité optimale tout en respectant les délais de prises en charge de rigueur pour ce type de missions » déclare l’établissement public de santé. Tous les corps entreposés dans cette morgue mobile ont été autopsiés. Il s’agit de corps très spécifiques, présents à l’Institut médico-légal depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, en attente d’inhumation, nous précise le CHU.
Des corps nécessitant autopsie.
Des morts suspectes donc.
Un nouvel apport de cette vibrante société multiculturelle.
« Cette situation demeure exceptionnelle, assure le CHU de Montpellier. Elle n’a aucun impact sur l’accueil des familles et les conditions de présentation des corps qui respectent toujours les principes d’intimité et d’accompagnement indispensables dans ces moments difficiles pour tout proche d’une personne décédée ». Si les proches désirent voir le corps de la personne décédée, ils se rendent dans des salles spécifiques d’exposition des corps. Les dépouilles sont accessibles aux familles dans les deux ou trois heures suivant l’autopsie.
« Nous avons des corps qui arrivent tous les jours de l’Hérault, de l’Aude, des Pyrénées-Orientales. Face à cette situation, nous avons pris des mesures urgentes » explique de son côté Eric Baccino, le chef du service de médecine légale du CHU de Montpellier, à nos confrères de Métropolitain. Il assure que le service avait également connu une période de « crise estivale » l’année dernière.
J’ai hâte de voir les cadavres entassés au coin des hôpitaux, d’ici une vingtaine d’années sous le regard vide de grosses antillaises hébétées.
Enfin, quand je dis que j’ai hâte, c’est façon de parler.