Le Libre Panzer
Démocratie Participative
24 avril 2019
La bête juive a à nouveau frappé. Cette fois-ci, à Marseille.
Entre le 10 et le 12 novembre 2015, David Fraenkel est accusé de s’être livré à une série de crimes, semant la psychose dans un quartier résidentiel de Marseille (8e). On lui reproche plusieurs effractions, violences, séquestrations et agressions sexuelles allant jusqu’au viol.
D’abord, il ne réagit pas quand le président l’invite à se lever. Soudain, il déplie comme un ressort son impressionnante stature et dodeline d’un air las comme un ado récalcitrant. Qu’on comprenne bien que tout cela ne l’intéresse pas.
« – J’ai pas dormi de la nuit, je suis fatigué… – Vous reconnaissez les faits ? – Ouais, je reconnais ouais… » Le président Guichard tente d’obtenir un peu plus de précisions sur les faits qu’il vient d’énoncer. « C’était y’a longtemps, je me souviens plus bien », soupire l’accusé. Vendredi dernier, le médecin a assuré qu’il était en état de comparaître devant la cour d’assises, mais aussitôt que la séance est suspendue, David Fraenkel s’allonge de tout son long sur le banc devant les trois policiers d’escorte, se dérobant aux regards de ses juges comme de ses victimes. Il ne prend même pas la peine de descendre dans les geôles pendant la pause. Lorsque la cour pénètre à nouveau dans la salle du palais Verdun, il ne fait pas non plus l’effort de se lever, ainsi que l’exige le protocole. Des regards interrogateurs s’échangent, le président s’enquiert. « Oui, il est bien là », lui répond-on.
On n’entend plus parler de lui tandis qu’à la barre, les enquêteurs de la brigade criminelle font revivre ces 48 heures pendant lesquelles ce délinquant sans envergure va se ruer dans ce quartier où jadis il a vécu et se mettre à agresser, séquestrer, menacer, battre et même violer. Alors qu’à plusieurs reprises le suspect file entre les doigts des policiers, une véritable chasse à l’homme avec chiens et hélicoptère est engagée dans ce quartier saisi d’effroi.
Agacé, le président lui demande de se relever. Une tête hirsute émerge du box, un visage émacié, une noirceur sauvage au fond des prunelles. Hagard. Dix minutes plus tard, il somnole à nouveau, allongé sur le côté tandis qu’une femme raconte comment il a tenté d’entrer chez elle après l’avoir repérée sur son balcon. Il est passé sur le ventre lorsque les trois personnes qu’il a séquestrées dans leur cave viennent livrer leur calvaire sans qu’il ait à soutenir leur dignité de victime.
L’homme a été sévèrement blessé à la main en empoignant la lame à poing américain de son agresseur, il s’est battu, démené, a « tenté le tout pour le tout », parce qu’il s’est « vu mourir » et qu’il craignait pour sa compagne. Elle parle de sa terreur d’être enlevée quand l’homme lui a dit qu’il prenait sa voiture et qu’elle partait avec lui. Le projet a échoué grâce à l’arrivée de la police, mais le traumatisme est toujours là. Cette appréhension latente, la peur qui rôde dans le quotidien, le couple qui vacille mais tient bon.
Ce procès dont l’accusé somnole de tout son long commence sur une note de grotesque. Dans la salle des pas perdus, certains avocats des parties civiles, dépités, prédisent, à ce train-là, un renvoi de l’audience.
Ou alors ça sera trois jours de débats hachés, pénibles, dont on se demande ce qu’ils apporteront aussi bien aux victimes, dont la souffrance se heurte à un box vide, qu’aux jurés qui auront bien du mal à évaluer les ressorts de ce personnage inquiétant dont les experts ont déclaré qu’il avait perdu une partie de son discernement au moment des faits.
Atteint de « psychose schizophrénique », David Fraenkel a, depuis son arrestation, effectué un séjour en hôpital psychiatrique en « unité des malades difficiles » et agressé des soignants avec un couteau artisanal.
Le démon juif avait faim. Il est repu.
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