Marine Le Pen a réussi à transformer l’or en plomb

La Rédaction
Démocratie Participative
22 juillet 2024

 

Marine Le Pen a fait élire des mélenchonistes aux postes-clefs de l’Assemblée, pensant qu’on lui rendrait la pareille, avant de recevoir une leçon de politique par ceux qui venaient de la sortir des législatives en faisant alliance contre le RN.

Son parti s’est fait dégager.

Partout et pas seulement des vice-présidences.

La gauche a profité de l’absence des macronistes pour s’emparer du contrôle du bureau de l’assemblée. Elle pourra sanctionner n’importe quel député RN pour des broutilles tout en organisant son impunité dans l’hémicycle.

La catastrophique Le Pen a beuglé à propos des conséquences de ses choix stupides.

Peu importe la configuration, il n’y a pas une opportunité en or qu’elle ne transformera en fiasco intégral.

C’est tout simplement unique dans la vie politique française.

Le Pen a donné une interview à Valeurs Actuelles il y a quelques jours.

C’est passé inaperçu, à tort.

Valeurs Actuelles :

J’ai toujours considéré que nous gagnerions contre la quasi intégralité du monde médiatique et face à une extrême gauche hégémonique dans les milieux associatifs ou culturels.

Pour gagner, j’insiste, le RN doit obtenir 55 % des voix et être irréprochable. Aucun autre parti ne fait face à de telles conditions. Il faut l’accepter.

Pour gagner, il faut 50,1% des voix.

Marine Le Pen en veut 55%.

On ne sait pas pourquoi.

Elle ne le sait probablement pas non plus.

Pour le RN, par rapport à 2022, cela suppose de réaliser une progression de 14%, pour passer de 41% à 55%, et de récolter plus de 4 millions de voix supplémentaires pour atteindre 17 millions d’électeurs en 2027.

La forte mobilisation de l’électorat lors des législatives n’a pas modifié le rapport de force fondamental en faveur du RN, les abstentionnistes ne seront donc pas la solution miracle.

Les électeurs centristes ou de centre-droit autour de Wauquiez ne pourraient voter RN qu’en cas de duel entre Mélenchon et Le Pen. C’est la seule configuration où le RN peut espérer gagner.

Le destin du RN ne dépend donc pas de Marine Le Pen, mais de Mélenchon et de sa performance en 2027.

Personne ne peut être sûr que Mélenchon sera au second tour.

Il est possible que Glucksmann se présente pour s’assurer qu’il n’y soit pas.

Pour le Pen, en se remettant à de telles hypothèses, c’est admettre que son mouvement est dans l’impasse stratégique.

En attendant, elle promet un alignement encore plus implacable sur la ligne de gauche dictée par les médias, avec une traque de tout élément vaguement nationaliste qui pourrait être présent dans le mouvement.

Quant à ce qu’il pouvait rester de timidement utile dans son programme, on sait déjà que ce sera retiré.

Marine Le Pen n’a de toute façon pas de programme.

Le programme de Marine Le Pen se résume à Marine Le Pen.

La destruction de Reconquête a démontré que ce parti devenu électoralement pachidermique interdit l’apparition d’une alternative de nature à le contraindre à une alliance, ce qui condamne tout le monde à subir Le Pen à perpétuité.

Il n’y a donc pas d’échappatoire à la lente dérive vers la gauche que cette femme veut imposer à tout le monde pour les besoins de son plan retraite.

Nous sommes enfermés dans un labyrinthe avec le Minotaure de Nanterre.

C’est atroce.

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