« mama na ngayo »

La rédaction
Démocratie Participative
24 février 2023

 

Stalingrad n’a jamais aussi bien porté son nom.

Les Français, si jamais il en reste, veulent formidablement crever et ils nous tirent une très vilaine tête avec notre entêtement à troubler leur penchant à se foutre en l’air.

Nous leur faisons l’effet, dans leur suicide, du type qui retire un morceau de bidoche à un clébard.

Désormais, les chiens, les chats, les oiseaux et quelques rares copains d’avant furent ses compagnons. Il avait appris à son perroquet à siffler  » Dans les steppes de l’Asie Centrale « , terminus du convoi des Français. De son coteau il explorait Paris à la lorgnette, se demandant par quelle porte les Chinois entreraient dans la ville… c’était pour rire, bien sûr.

En l’aidant à éplucher ses pommes de terre, au sous-sol, j’entends encore sa voix et l’entendrai tant que je vivrai : « La révolution »… mais nous y assistons tous les jours… la seule, la vraie révolution, c’est le facteur nègre qui saute la bonne… dans quelques générations, la France sera métissée complètement, et nos mots ne voudront plus rien dire… que ça plaise ou pas, l’homme blanc est mort à Stalingrad. »

L’on a souvent dit de Céline qu’il était un visionnaire : c’est le plus mauvais adjectif que l’on puisse accoler à son nom… le visionnaire a des communications surnaturelles, c’est la bergère simple d’esprit, ou un pape avant son trépas. Lui, avec sa tête qui dépassait, il était épouvantablement lucide, il avait diagnostiqué son époque malade, et pour sa guérison, avait conseillé des remèdes à des sourds volontaires. Les conséquences venaient d’elles-même… il le savait et les attendait… simple bon sens. Socialement il n’était pas assuré… il a payé comptant la maladie des autres. La guerre de 1914, ce massacre forcené et imbécile entre gens de qualité l’avait marqué à jamais. Avec un égoïsme normal et standard, il aurait vécu heureux dans l’opulence et la réussite respectée. A tirer sans cesse la sonnette d’alarme, il a fait un bruit ennuyeux qui venait troubler les digestions.

Il ne faut jamais s’occuper de ses compatriotes surtout pour leur bien. Ce conseil, souvent donné, j’aurais mieux fait de le suivre, mais c’est agaçant ces gens qui ont toujours raison.

Pierre Duverger, témoignage donné au Magazine littéraire, mars 1967, BC n°25, sept. 1984

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