La rédaction
Démocratie Participative
06 novembre 2022
Le gang macroniste prépare une dissolution de l’Assemblée.
La question n’est plus de savoir s’il y aura une dissolution, mais quand. Six mois après la réélection d’Emmanuel Macron , et un peu plus de quatre après son échec à conserver une majorité absolue à l’Assemblée nationale , le caractère inéluctable, à moyen terme, d’une telle opération, ne fait plus aucun doute. « Dans l’écosystème majoritaire, c’est dans l’air », confirme un habitué de l’Élysée. Délicat euphémisme. Car du côté de Renaissance, tout est prêt. Dans les moindres détails.
Le sujet a d’ailleurs été abordé jeudi au bureau exécutif du mouvement présidentiel. « Le parti est préparé à toute éventualité », a assuré le numéro un, Stéphane Séjourné, avant d’indiquer que ses équipes travaillaient depuis un mois « pour aboutir à quelque chose d’opérationnel ». Un « protocole de dissolution », avec « rétroplanning détaillé » indiquant précisément, jour par jour, les étapes de l’opération, est même déjà établi.
En voici des extraits : au lendemain de l’annonce de la dissolution, échanges avec les partenaires de la majorité, le MoDem de François Bayrou et le mouvement Horizons d’Édouard Philippe . À J+3, investiture des candidats, qu’il y ait eu, ou non, accord avec les alliés, par une commission nationale. À J+4, conférences de presse locales de tous les candidats, partout en France. À J+5, séminaire de formation des candidats.
Les petites mains du parti se sont également assurées que le mouvement pourrait financer, sans perdre une minute, les campagnes des candidats dépêchés sur le terrain, afin de leur éviter d’avoir recours à des emprunts personnels. Les futurs prétendants Renaissance peuvent dormir tranquille : « On a plus de 40 millions d’euros d’immobilier, détaille un dirigeant. Si nécessaire, on aurait un emprunt très rapidement sans problème. Peu de partis sont dans ce cas-là. »
Tout a été étudié, donc. Stéphane Séjourné, qui a entamé un tour de France, ambitionne de voir nommé, en février, un délégué dans chaque circonscription dont le député n’est pas un élu du mouvement présidentiel, pour « avoir une présence politique de Renaissance partout sur le territoire », explique un poids lourd. Et pouvoir, le moment venu, désigner tout de suite des candidats opérationnels et connaissant leurs territoires.
Si Séjourné, proche historique du Président, a pris les devants, ce n’est pas tout à fait un hasard. Ces dernières semaines, la réflexion d’Emmanuel Macron a mûri. Il avait déjà brandi cette menace le 28 septembre, devant les cadres de la majorité conviés à dîner à l’Élysée, assurant qu’il dégainerait l’arme de la dissolution si les oppositions votaient de concert une motion de censure, faisant ainsi tomber le gouvernement d’Élisabeth Borne . Lors de son passage sur France 2, le 26 octobre, il l’a réitérée : « Il y a des instruments qui sont dans la main du président de la République. »
Emmanuel Macron, à l’évidence, prépare les esprits. « C’est le rôle du Président de colorer l’opinion », confirme un de ses visiteurs du soir. Le Président et plusieurs de ses conseillers ont ainsi revisité l’histoire des dissolutions. À commencer par celle, ratée, de Jacques Chirac en 1997, qui avait vu ce dernier perdre sa majorité au profit des socialistes. Diagnostic d’un proche : « Une dissolution, ça se prépare. Pour celle de Chirac, les esprits n’étaient absolument pas préparés. Elle avait été perçue comme une dissolution de confort. »
Voilà pourquoi, sur France 2, le chef de l’État a commencé à baliser le terrain de l’affrontement. Et, visant au premier chef Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen , fustigé « celles et ceux qui croient dans le désordre ». Sous-titre d’un habitué de l’Élysée : « Aller à une dissolution ou à un référendum en disant “c’est l’ordre ou le chaos, le travail ou le désordre”, c’est un enjeu clair. Pour nous, c’est le clivage des mois qui viennent. Et on demandera aux Français de choisir. » Un autre proche de Macron confirme : « Celui qui gagne, c’est celui qui arrivera à être du côté de l’ordre et du mouvement, contre ceux qui sont du côté de la chienlit et du blocage. Mais ce sera aussi ceux qui sont les mieux préparés. À nous de faire en sorte que la pièce tombe de notre côté… »
Macron va faire campagne sur un seul thème : la défense des boomers et le maintien du versement des retraites.
C’est qu’il appelle être « contre le blocage » de ceux qui refusent d’être saignés pour ces sangsues.
Reste la question du moment. Après que le texte sur le pouvoir d’achat a été voté sans encombre au mois de juillet, et alors que les textes budgétaires vont être adoptés grâce au 49-3, « on sent bien qu’on rentre vraiment dans le dur : il sera plus difficile de trouver une majorité », poursuit ce proche. Certes, le projet de loi pour accélérer les énergies renouvelables a été adopté par le Sénat dans la nuit de vendredi à samedi. Mais il n’est pas sûr que l’Assemblée nationale suive. Le projet de loi sur l’immigration ou celui sur la réforme des retraites, programmés pour le début 2023, pourraient occasionner le blocage politique insoluble ou l’explosion sociale justifiant l’opération dissolution. L’« expérimentation hasardeuse » de 1997, selon le mot de l’ex-Premier ministre Lionel Jospin, restant dans les esprits, « un grand danger est de paraître politicien, prévient un habitué de l’Élysée. Il faut toujours une justification compréhensible par tous sur un clivage important. »
Autre bénéfice politique, interne celui-là, et moins avouable : resserrer les rangs d’une majorité au sein de laquelle le MoDem et Horizons ont montré des tendances à l’émancipation vis-à-vis de l’Élysée. « Il y a un sujet de gestion de la majorité, et la dissolution permet de rappeler qui est le chef, soutient un proche d’Emmanuel Macron. Le message, c’est : si vous continuez à déconner avec des amendements perçus par l’Élysée comme orthogonaux avec la doctrine macroniste, ça peut devenir un problème. » Reste l’essentiel : les chances des macronistes de reconquérir la majorité absolue. Leurs stratèges espèrent que dans nombre de circonscriptions où des duels très serrés contre les candidats de la gauche unie derrière la bannière de la Nupes avaient vu ces derniers s’imposer en juin, il en ira différemment. Ce que rien, à ce stade, ne garantit.
Macron est aux abois car la France est en faillite et les créanciers veulent presser le citron.
Sa « réforme des retraites », qui consiste à faire trimer éternellement les goyim, est le genre de concessions que la finance internationale, les banquiers juifs Black Rock en tête, exigent pour que les lignes de crédit soient maintenues.
Son parti est conçu sur ce paradigme.
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