La Rédaction
Démocratie Participative
10 juin 2024
Les résultats des élections européennes sont déjà oubliés.
Macron opte pour le chaos général.
J’ai dissous ce soir l’Assemblée nationale. Une décision grave, lourde, mais avant tout un acte de confiance en vous, mes chers compatriotes. pic.twitter.com/EFeVCDzrlb
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) June 9, 2024
Macron est stratégiquement passé à la défensive, mais celui lui offre de nouvelles options.
Des élections législatives ne sont pas des élections européennes. La participation sera nettement plus élevée, les partis bien moins nombreux et les électeurs se détermineront dans une logique de vote utile.
Macron veut reformer autour de lui un « front républicain » contre le RN, mais aussi contre LFI. Il propose aux socialistes de faire alliance, moyennant un rejet catégorique des mélenchonistes.
Dissolution de l’Assemblée nationale: la majorité « ne présentera pas de candidat » aux élections législatives contre des députés sortants « faisant partie du champ républicain », annonce le ministre Stéphane Séjourné à l’#AFP pic.twitter.com/KOJ95wgZHs
— Agence France-Presse (@afpfr) June 9, 2024
Mélenchon veut l’inverse et reconduire la NUPES.
Je lance un appel à mes amis de gauche et aux forces politiques de la #NUPES : Nous devons rester unis ! L’extrême droite peut gagner par les urnes, c’est un moment Historique grave. Le seul chemin vers la victoire est le rassemblement de la gauche ! ##ElectionsEuropéennes2024 pic.twitter.com/dHvko5MD76
— Alexis Corbière (@alexiscorbiere) June 9, 2024
Tout dépend de Faure. Sur le principe, il est d’accord avec Mélenchon, mais devient gourmand.
Il faut une coalition à gauche qui permette de rassembler des gens capables de s’accorder de manière démocratique, dans un dialogue permanent et dans le respect de chaque identité politique. C’est indispensable pour battre l’extrême-droite, créer un espoir et l’emporter en 2027. pic.twitter.com/XKnzrcmMf1
— Olivier Faure (@faureolivier) June 9, 2024
Macron va certainement débaucher quelques députés socialistes et ensuite se retrancher dans l’opposition au RN à l’Assemblée.
Si le RN emporte une majorité absolue, Marine Le Pen deviendrait premier ministre et elle devrait en conséquence gérer la bombe à retardement qu’est la dette souveraine. C’est assez simple, il lui faudrait soit baisser les dépenses, soit augmenter les impôts. Il n’y aurait pas de miracle en termes de niveau de vie ou d’inflation. Macron pourrait bénéficier de l’aide de la finance internationale pour mettre Marine Le Pen en difficulté grâce à l’augmentation des taux d’intérêts.
ALERTE : #France : La dissolution aura évidemment des conséquences notables sur l’activité économique, déjà en berne, et ce dès demain, avec certainement une tension sur les taux d’intérêt des obligations d’Etat, donc sur les taux d’intérêt des crédits.
Bon courage !— Marc Touati (@MarcTouati) June 9, 2024
Ensuite, sur l’immigration, les juges feraient de la résistance passive, ce qui limiterait les possibilités d’expulsions. Marine Le Pen ne pourrait rien faire de significatif d’ici à 2027 car elle n’aurait pas l’initiative du référendum pour en finir avec le pouvoir des juges, qui est réservé au président. Ce serait donc du bricolage et redonnerait de la marge à Macron pour dénoncer « la démagogie » et « l’incompétence » du RN sur l’immigration. En revanche le RN pourrait virtuellement stopper l’immigration légale dans les 24 heures.
Mieux : la police, aux ordres d’un ministre RN, serait accusée d’être une police « fasciste ». Le moindre incident entre des flics et des maghrébins ou des noirs serait exploité par les médias et la gauche. De graves émeutes raciales pourraient éclater à tout instant, avec une radicalisation très forte de part et d’autre.
Ensuite, Macron s’activerait principalement sur les affaires extérieures et accroîtrait ses provocations en Ukraine afin d’utiliser la guerre comme moyen de reprendre l’initiative. Marine Le Pen ne pourrait que suivre car toutes les questions de défense sont le domaine réservé du président.
Si Marine Le Pen obtient une majorité relative, elle ne pourrait rien faire voter sans Les Républicains, comme c’est le cas aujourd’hui pour Macron. Les partis feraient de l’obstruction sur tous les sujets, ce qui laisserait le RN sans capacité de réellement gouverner.
Compte tenu de la situation financière, faire voter le budget deviendrait très difficile. Cette paralysie permettrait aux opposants de dénoncer l’incompétence économique et sociale du RN.
Que pourrait-il se passer en cas de législatives anticipées ? Voici ce que donnait un sondage en décembre dernier :
• de 243 à 305 sièges pour le RN
• de 117 à 165 sièges pour la majorité
• de 55 à 79 sièges pour la Nupes
• de 44 à 60 sièges pour LRhttps://t.co/TRzDMNlN6R— Le Parisien (@le_Parisien) June 9, 2024
La stratégie de Macron consiste donc à discréditer suffisamment Marine Le Pen d’ici à 2027 afin de dégonfler le vote RN.
Historiquement, cela a toujours fonctionné. C’est comme ça que Mitterrand a neutralisé Chirac entre 1986 et 1988, puis que Chirac a neutralisé Jospin entre 1997 et 2002. Quand Chirac a voulu stopper Sarközy il a désigné Dominique de Villepin premier ministre, ce qui a au contraire précipité le discrédit de ce dernier, débordé par un mouvement étudiant.
Paradoxalement, c’est le meilleur scénario. La crise politique va aller en s’accélérant, l’État va s’affaiblir toujours plus, avec des espaces toujours plus larges pour les forces radicales, à droite comme à gauche.
Les antifas en particulier auront carte blanche pour recourir à la violence politique partout dans les villes.
On ne va pas s’ennuyer.
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