Loudun : Le centre pour migrants devient un bordel nigérian

Leutnant
Démocratie Participative
08 juin 2017

 

L’inexorable montée du niveau culturel en France.

La Nouvelle République :

Loudun. Il s’en passait de belles au centre des demandeurs d’asile. Une mama organisait la venue de prostituées parisiennes pour réconforter les résidants.

Not prostitution, just african food. Pas de prostitution, juste de la nourriture africaine. C’était la ligne de défense d’Obehi Olu, une mama nigériane poursuivie pour proxénétisme aggravé, jeudi après-midi, devant le tribunal correctionnel de Poitiers.

Elle était suspectée d’avoir organisé la venue de prostituées parisiennes, entre janvier 2016 et mars 2017. Pas n’importe où : dans le centre pour demandeurs d’asile Adoma de Loudun, où elle résidait ! La préfecture avait été alertée par des bénévoles des Restos du cœur qui avait remarqué que les péripatéticiennes venaient le week-end, quand la surveillance des lieux était relâchée.

Selon le témoignage de résidants recueillis par les enquêteurs, la mama organisait la venue des prostituées nigérianes, informait les demandeurs d’asile, précisait les tarifs et laissait sa chambre, le temps du « séjour ». Sans oublier la fourniture des préservatifs : 144 ont été retrouvés dans un tiroir !

L’écoute de sa ligne téléphonique a confirmé les échanges autour du proxénétisme. Mais à la barre, épaulée par une traductrice anglophone, Obehi Olu dément catégoriquement sa participation aux faits : « Je n’ai jamais pris de l’argent de qui que ce soit. Moi, je voulais acheter de la nourriture africaine. »

La présidente ne peut retenir un rictus d’exaspération. « Mais dans votre déposition, vous avez indiqué que vous saviez ce qu’elles faisaient. Et vous touchiez de l’argent pour ça ? » Même réponse de la prévenue : « Not prostitution, just african food. »

Le procureur fait les gros yeux : « La prostitution, c’est aussi la fourniture de moyens et c’est justement ce qui est reproché à madame. Le système était assez bien rôdé : les prostituées ne venaient pas en fin de mois mais au moment où les résidants du centre touchaient leur allocation (330 € par mois, N.D.L.R.). » Et les tarifs pratiqués étaient adaptés au centre pour demandeurs d’asile : 20 € la passe ; 60 € la nuit.

« Cette maman de trois enfants est venue en France pour les protéger à cause d’un conflit armé dans son pays. Elle a invité ces femmes à Loudun sans savoir qui elles étaient. Elle souhaite juste travailler », a plaidé son avocate. Sans vraiment convaincre les juges : six mois de prison avec sursis. Adoma, ancienne Sonacotra, Société nationale de construction de logements pour les travailleurs algériens, n’est pas partie civile dans cette affaire.

Six mois de prison avec sursis pour l’établissement d’un bordel nigérian.