Loiret : Khoubaib est interdit par le maire d’installer son camp bédouin, une nuée d’arabes menace de mort la mairie

Leutnant
Démocratie Participative
20 août 2020

La région de Montargis accueille depuis une vibrante communauté bédouine mais les suprémacistes blancs continuent de persécuter les racisés. Explications.

La République du Centre :

Un conflit entre le maire de Conflans-sur-Loing (Montargois) et un citoyen a dégénéré le 29 juillet. Ce locataire d’un terrain sur la commune a filmé une partie de l’altercation, et accuse le maire de racisme.

La scène, captée sur un smartphone, est assez confuse. On distingue une altercation verbale entre le propriétaire du téléphone et Jérôme Ricardou, le maire de Conflans-sur-Loing (Montargois), entouré de deux agents de la police intercommunale. L’auteur de la vidéo, Khoubaib Riahi, un Châlettois de 35 ans, dénonce, tout en filmant, l’agression raciste dont, explique-t-il, il viendrait d’être victime.

Le conflit a pour origine le terrain dont il est locataire sur la commune. Un espace que le père de famille utilise sur son temps libre. « J’habite à Châlette (dans l’agglo montargoise) et je n’ai pas de jardin. Ici, j’ai des poules, des pigeons, un bouc, et mon chien. J’ai construit une petite cabane et j’y viens pour mes loisirs, j’y campe. » Khoubaib Riahi se dit harcelé par la mairie depuis plusieurs mois : « Le maire vient à chaque fois pour me dire que je n’ai rien à faire là. Mais j’avais un bail. »

Que lui reproche la mairie, alors ? « Ce monsieur avait entrepris une construction qui ne respecte pas le code de l’urbanisme. Et le voisinage s’est plaint à plusieurs reprises de nuisances sonores, notamment du chien qui aboyait 24 heures sur 24 en son absence », plaide Jérôme Ricardou.

« J’étais là, tout seul, face à un maire et des policiers, je n’allais pas les frapper, qu’est-ce que je pouvais faire ? »

La situation a fini par dégénérer, le 29 juillet, lors d’une ultime intervention municipale, pour, selon l’élu, attraper le chien qui divaguait hors du terrain. Et le ton est monté. « J’ai décidé de filmer après que le maire m’a mis des gifles et des coups de pieds. J’étais là, tout seul, face à un maire et des policiers, je n’allais pas les frapper, qu’est-ce que je pouvais faire ? Alors j’ai enregistré, pour me protéger. »

Selon le maire, Khoubaib Riahi, lui, se serait auparavant montré insultant envers l’une de ses adjointes : « Il lui a dit “Tu n’es qu’une femme, tu n’as pas le droit de parler” ». Depuis la publication de la vidéo sur les réseaux sociaux, la mairie du village serait, selon Jérôme Ricardou, assaillie de coups de fils vindicatifs provenant « de la communauté tunisienne ».

Si le propriétaire du terrain s’est, semble-t-il, résigné à mettre fin à son bail, le locataire a décidé de ne pas en rester là. Une plainte a été déposée contre le maire de Conflans-sur-Loing pour plusieurs motifs, dont abus de pouvoir, coups et blessures, propos racistes et entrave à la circulation.

Le parquet de Montargis a confirmé que l’élu avait également porté plainte, et qu’une enquête avait été ouverte. Les enregistrements des caméras-piétons des agents de la police intercommunale, qui n’ont elles pas été rendues publiques, ont été versés au dossier.

La vidéo où le bédouin se défend contre une incursion franque :

Une débauche de violences racistes inacceptables dans la République.

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