Leutnant
Démocratie Participative
28 octobre 2020
Le repos des guerriers d’Allah.
Un quadragénaire était jugé mardi par le tribunal correctionnel de Libourne. Il a été reconnu coupable et condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis pour avoir enlevé un adolescent et l’avoir contraint à des attouchements sexuels.
Une audience pesante s’est déroulée mardi devant le tribunal correctionnel de Libourne. Saïd Oumalek, 43 ans, y était jugé pour l’enlèvement, la séquestration et l’agression sexuelle de Thibault (1), mineur au moment des faits.
« Ce jeune homme s’est fait voler son insouciance de la manière la plus arbitraire qui soit », résume le procureur Olivier Kern.
La nuit du 12 mars 2016, alors qu’ils se promènent dans Sainte-Foy-la-Grande, Thibault et son ami remarquent qu’une voiture les suit. Les deux compères s’enfuient, sont pris en chasse, et se séparent pour semer leur poursuivant. Le véhicule rattrape Thibault, 16 ans. Le conducteur le saisit par le bras et le force à monter à bord. L’horreur commence pour l’adolescent.
Son kidnappeur le menace de mort, lui promet qu’il va l’enfermer dans une cabane. Le tortionnaire arrête sa voiture sur un parking et contraint sa victime à un acte sexuel.
« Je l’ai supplié, je pleurais, je ne savais pas jusqu’où il pouvait aller », expliquera Thibault aux enquêteurs.
« La première expérience sexuelle qu’il a connue, c’est celle d’un homme qui l’oblige à le masturber », rappelle l’avocate de l’adolescent, Me Sophie Clavel.
Si le jeune homme est traumatisé par cette nuit du 12 mars, il se souvient de plusieurs éléments qui vont permettre d’interpeller un suspect, Saïd Oumalek. Ce dernier lui aurait désigné le domicile de ses parents alors qu’il roulait à proximité.
Le quadragénaire est défavorablement connu de la justice, notamment pour agression sexuelle. Il a effectué plusieurs séjours en hôpital psychiatrique et est décrit comme souffrant de « troubles psychiatriques aigus et de tendances schizophrènes ». Il est d’ailleurs absent à l’audience, car interné en psychiatrie à Libourne. Un profil qui, pour les gendarmes, correspond à celui de l’agresseur.
Des éléments pas assez probants pour l’avocat de Saïd Oumalek : « J’ai tendance à penser qu’un agresseur ne donne pas sa véritable adresse », soulève Me Pierre-Luc Receveur. Pointant une « instruction insuffisante », il plaide la relaxe. Ni le domicile des parents du prévenu, ni la voiture de sa sœur, qu’il aurait utilisée le soir des faits, n’ont été perquisitionnés.
Les juges sont persuadés de la culpabilité de Saïd Oumalek et le condamnent à trois ans de prison, dont deux avec sursis, et à un suivi sociojudiciaire de cinq ans avec injonction de soins.
La justice républicaine a été exemplaire. Cette fois-ci c’est sûr, libre dans 9 mois au maximum, Saïd aura compris et ne recommencera plus.