La rédaction
Démocratie Participative
16 février 2023
Depuis des mois la propagande occidentale annonce la pénurie imminente de munitions en Russie.
À présent, ils admettent que la totalité de l’Occident ne parvient à produire que 25% des besoins en munitions de l’Ukraine tandis que l’armée russe écrase l’armée ukrainienne sous les bombes.
Au cours d’une journée moyenne en Ukraine, les armées adverses se lancent jusqu’à 30 000 obus. Cela représente plus de 200 000 par semaine, près d’un million par mois, sans compter les balles, les mines terrestres, les grenades à main et autres munitions déployées alors que l’invasion de Vladimir Poutine entre dans sa deuxième année.
Alors que les troupes russes tirent généralement deux fois plus de cartouches que les forces ukrainiennes, les stocks des deux côtés diminuent. Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré à la presse à Bruxelles le 13 février que la consommation de munitions de l’Ukraine était « plusieurs fois supérieure » au taux de production actuel de ses alliés.
Il en résulte une course effrénée pour acheminer davantage de munitions et d’armes sur le front, faisant de la guerre une bataille d’usines autant que de troupes. Aucun des deux camps ne risque d’épuiser totalement ses stocks, mais la diminution des réserves restreint les options d’une armée, explique Mark Cancian, ancien colonel des Marines américains, aujourd’hui conseiller au Center for Strategic & International Studies de Washington. « À un certain point, cela devient un problème », dit-il. « Si cela devient trop contraignant, vous ne pouvez pas tirer sur de très bonnes cibles ».
Selon certains analystes, le conflit présente des parallèles gênants avec la Première Guerre mondiale, lorsque les combattants se sont installés dans des positions retranchées et ont tiré d’innombrables obus, dans l’espoir de sortir de l’impasse. À mesure que le conflit s’éternisait, les deux camps ont souffert d’une pénurie d’obus d’artillerie et, en 1915, le gouvernement britannique a été chassé du pouvoir après avoir échoué à livrer suffisamment de munitions dans ce qui est devenu la « crise des obus ».
La société allemande Rheinmetall AG investit plus de 10 millions d’euros (10,7 millions de dollars) dans une nouvelle chaîne de production près de Hambourg pour fabriquer des munitions pour les canons antiaériens Gepard que Berlin a fournis à l’Ukraine. La société slovaque ZVS Holding annonce qu’elle va quintupler sa production annuelle d’obus de 155 mm, pour la porter à 100 000 unités, d’ici l’année prochaine. La France et l’Australie s’associent pour produire des quantités non précisées d’obus de 155 mm. Quant à l’Ukraine, elle affirme avoir convenu avec les membres de l’OTAN de produire divers types de munitions dans des usines situées en dehors du pays.
Bien qu’il y ait peu d’informations publiques sur les efforts déployés par la Russie pour renforcer son approvisionnement en munitions, il est clair que le Kremlin se concentre sur la production de défense. Les responsables gouvernementaux rencontrent régulièrement les représentants de l’industrie pour coordonner les plans, et la télévision d’État affirme que les usines d’armement ont continué à travailler à plein régime pendant les vacances du Nouvel An, alors que la majeure partie du reste de la Russie a pris 10 jours de congé. Le ministre de la Défense, Sergueï Shoigu, a déclaré que l’armée avait à peu près doublé ses achats de munitions en 2022 et que les dépenses en systèmes d’armes augmenteraient de 50 % cette année. « Nous n’avons aucune restriction de financement », a déclaré Poutine au personnel du ministère de la Défense en décembre. « Le pays, le gouvernement fournira tout ce que l’armée demande. N’importe quoi. »
Comment se passe ta production de munitions, Jo ?
En février, l’agence de presse d’État a signalé une augmentation de la production d’obus d’artillerie guidés de Krasnopol. Le Centre d’analyse de la stratégie et de la technologie de Moscou estime que la production d’avions de combat a bondi de moitié l’année dernière, même si elle était encore inférieure de 70 % au niveau de 2014. Uraltransmash, qui fabrique des obusiers autopropulsés, a annoncé une forte poussée d’embauche. Et Uralvagonzavod, le principal fabricant de chars de combat russes, affirme qu’il fonctionne 24 heures sur 24. « Nous devons nous moderniser et produire des milliers de chars supplémentaires », a déclaré l’ancien président Dmitri Medvedev, qui supervise aujourd’hui les achats d’armes, lors de la visite d’une usine d’armement dans la ville sibérienne d’Omsk le 9 février.
Les Russes sont occupés à produire des milliers de tanks.
Pendant ce temps-là, la France dispose de 200 chars vaguement opérationnels.
L’approche russe est assez classique : submerger l’ennemi grâce à sa puissance de production. Les Russes partent du principe que perdre 9 tanks sur 10 est acceptable si ce tank est le dernier en état de marche qui reste sur le champ de bataille.
L’approche occidentale est différente. Elle consiste à produire des gadgets hyper sophistiqués en nombre limité qu’on ne peut remplacer qu’en deux ans.
Un type qui roule en Lada ira toujours plus loin qu’un type qui a une Porsche dans son garage.
L’Europe de l’Ouest, en revanche, a été lente à augmenter sa production, selon Tomas Kopecny, vice-ministre de la défense de la République tchèque chargé de la coopération industrielle. Les ministres de la défense de plus d’une douzaine de pays de l’OTAN se sont réunis l’été dernier pour discuter du problème, mais de nombreux gouvernements n’ont pas encore décidé où et comment investir. « Si nous laissons l’économie russe passer entièrement en mode de production de guerre et que nous ne lançons pas ces projets, dit M. Kopecny, ils produiront plus de munitions que ceux qui livrent l’Ukraine. »
Sans le soutien de l’Amérique et de l’Union Européenne, l’armée ukrainienne aurait disparu l’an dernier. Malgré ce soutien massif, ce n’est pas encore assez pour soutenir la cadence imposée par la Russie.