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Sigmar Polaris
Démocratie Participative
22 novembre 2023
Lire : Le pape anal autorise le baptême des transexuels
C’est une avancée pour l’Église Catholique. Le Pape François reçoit un bus entier de travestis pour plus d’inclusivité.
Le récent geste d’accueil du pape François à l’égard des catholiques transgenres a eu une forte résonance dans cette ville ouvrière du bord de mer, au sud de Rome, où une communauté de femmes transgenres a trouvé aide et espoir grâce à une relation remarquable avec le pontife, forgée pendant les périodes les plus sombres de la pandémie.
Grâce au prêtre de la paroisse locale, ces femmes se rendent désormais tous les mois aux audiences générales du mercredi de François, où elles bénéficient de places VIP. Chaque jour, elles reçoivent des médicaments, de l’argent et du shampoing. Lorsque le COVID-19 a frappé, le Vatican les a transportées en bus dans son centre de santé afin qu’elles puissent être vaccinées avant la plupart des Italiens.
Dimanche, les femmes – dont beaucoup sont des migrantes latino-américaines et travaillent comme prostituées – ont rejoint plus de 1 000 autres pauvres et sans-abri dans l’auditorium du Vatican en tant qu’invitées de François pour un déjeuner à l’occasion de la Journée mondiale des pauvres de l’Église catholique.
Le menu témoignait de la conviction de François que les personnes les plus marginalisées doivent être traitées avec la plus grande dignité : pâtes cannelloni fourrées aux épinards et à la ricotta pour commencer, boulettes de viande dans une sauce tomate-basilic et purée de chou-fleur, et tiramisu accompagné de petits fours pour le dessert.
Pour la communauté transgenre marginalisée de Torvaianica, ce n’est que le dernier geste d’inclusion de la part d’un pape qui a fait de l’ouverture à la communauté LGBTQ+ une caractéristique de son pontificat, en paroles et en actes.
« Avant, l’Église nous était fermée. Ils ne nous considéraient pas comme des personnes normales, ils nous voyaient comme le diable », a déclaré Andrea Paola Torres Lopez, une femme transgenre colombienne connue sous le nom de Consuelo, dont la cuisine est décorée d’images de Jésus. « Puis le pape François est arrivé et les portes de l’Église se sont ouvertes pour nous. »
La dernière initiative de François a été un document du bureau de la doctrine du Vatican affirmant que, dans certaines circonstances, les personnes transgenres peuvent être baptisées et peuvent servir de parrains et de témoins dans les mariages. Cette initiative fait suite à une autre déclaration récente du pape lui-même, qui laissait entendre que les couples de même sexe pouvaient recevoir les bénédictions de l’Église.
Dans les deux cas, les nouvelles déclarations ont annulé l’interdiction absolue faite aux transgenres de servir de parrains par le bureau de la doctrine du Vatican en 2015, et l’interdiction des bénédictions homosexuelles annoncée en 2021.
D’éminentes organisations LGBTQ+ ont accueilli favorablement le message d’inclusivité de François, étant donné que les gays et les transgenres se sont longtemps sentis ostracisés et discriminés par une Église qui enseigne officiellement que les actes homosexuels sont « intrinsèquement désordonnés ».
Depuis son célèbre commentaire « Qui suis-je pour juger ? » en 2013 à propos d’un prêtre prétendument gay, jusqu’à son affirmation en janvier « qu’être homosexuel n’est pas un crime », François a fait évoluer sa position pour affirmer de plus en plus clairement que tout le monde – « todos, todos, todos » – est un enfant de Dieu, est aimé de Dieu et est le bienvenu dans l’Église.
Cette position sans jugement n’est pas nécessairement partagée par le reste de l’Église catholique. Le récent rassemblement d’évêques et de laïcs au Vatican, connu sous le nom de « synode », a renoncé à formuler un appel explicite en faveur de l’accueil des catholiques LGBTQ+. Des catholiques conservateurs, y compris des cardinaux, ont fortement remis en question son approche.
Après sa dernière déclaration sur la participation des transgenres aux sacrements de l’église, GLAAD et DignityUSA ont déclaré que le ton d’inclusion de François enverrait un message aux dirigeants politiques et culturels pour qu’ils mettent fin à la persécution, à l’exclusion et à la discrimination à l’encontre des transgenres.
Pour la communauté transgenre de Torvaianica, il s’agissait d’un message plus personnel, d’un signe concret que le pape les connaissait, qu’il avait entendu leurs histoires et qu’il voulait leur faire savoir qu’ils faisaient partie de son Église.
Carla Segovia, une travailleuse du sexe argentine de 46 ans, a déclaré que pour les femmes transgenres comme elle, être marraine est la chose la plus proche d’avoir un enfant. Elle a déclaré que les nouvelles normes la rassuraient quant à la possibilité de revenir un jour à la foi dans laquelle elle a été baptisée, mais dont elle s’est éloignée après s’être révélée transgenre.
« Cette norme du pape François me rapproche de cette sérénité absolue », a-t-elle déclaré, estimant qu’elle est nécessaire pour se réconcilier pleinement avec la foi.
Claudia Vittoria Salas, une couturière et femme de ménage transgenre de 55 ans, a déclaré qu’elle avait déjà servi de marraine à trois de ses nièces et neveux à Jujuy, dans le nord de l’Argentine. Elle s’est étranglée en rappelant que les revenus qu’elle tirait de son ancien travail de prostituée permettaient à ses filleuls d’aller à l’école.
« Être parrain ou marraine est une grande responsabilité, c’est prendre la place de la mère ou du père, ce n’est pas un jeu », dit-elle alors que sa voix se brise. « Il faut choisir les bonnes personnes qui seront responsables et capables, lorsque les parents ne sont pas là, d’envoyer les enfants à l’école et de leur fournir de la nourriture et des vêtements.
L’amitié inhabituelle de Francis avec la communauté transgenre de Torvaianica a commencé pendant le strict confinement du COVID-19 en Italie, lorsqu’une, puis deux, puis davantage de travailleuses du sexe se sont présentées à l’église du révérend Andrea Conocchia, sur la place principale de la ville, pour demander de la nourriture, parce qu’elles avaient perdu toutes leurs sources de revenus.
Au fil du temps, Conocchia a appris à connaître ces femmes et, alors que la pandémie et les difficultés économiques se poursuivaient, il les a encouragées à écrire à François pour lui demander ce dont elles avaient besoin. Un soir, elles se sont assises autour d’une table et ont composé leurs lettres.
« Les pages des lettres des quatre premières étaient baignées de larmes », se souvient-il. Pourquoi ? parce qu’ils me disaient : « Père, j’ai honte, je ne peux pas dire au pape ce que j’ai fait, comment j’ai vécu ».
Mais elles l’ont fait, et la première aide est venue de l’aumônier en chef du pape, qui a ensuite accompagné les femmes pour leurs vaccins COVID-19 un an plus tard. Au moment de la pandémie, nombre de ces femmes n’étaient pas légalement autorisées à vivre en Italie et n’avaient pas accès au vaccin.
Grâce au Pape Français, l’inclusion sera totale.
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