Le lance-pierre est un truc génial et les gosses blancs devraient s’amuser avec

Captain Harlock
Démocratie Participative
05 juillet 2021

L’homme blanc n’est heureux qu’au milieu des bois

J’étais encore un jeune adolescent quand un jour un ami à moi me présenta son lance-pierre.

J’avais l’habitude de partir dans les sous-bois avec lui. Nous avions pour atomes crochus d’avoir l’imaginaire qui s’enflammait à la moindre évocation de tout ce qui pouvait toucher aux armes, aux bois et à la guerre.

Donc, un jour, mon jeune compagnon me présente le lance-pierre que son père avait réalisé pour lui. C’était un truc bricolé avec des tuyaux de plomberie soudés ensemble, des serre cols et un élastique carré très ample et très résistant. Il y avait aussi du fil de fer, etc..

« Ce truc t’arrache n’importe quoi » me dit triomphalement le collègue. Je ne me représentais pas la chose. « Attends, je vais te montrer ». Il attrape une caillasse et ajuste un tir sur un genre de moineau, qu’il loupe. Mais la caillasse arracha des branchages et me fit le meilleur effet.

J’essaye la machine et reste admiratif devant la brutalité de ce truc bricolé et je reste secrètement envieux devant l’habilité du padre de l’ami.

Je commence à cogiter, m’imagine les dégâts potentiels que je pourrais faire et j’en conclus que je veux un lance-pierre personnel.

J’en bricole un, raisonnable, mais suis un peu déçu du manque de frite.

De ce genre-là :

Trop mou.

Je finis par en acheter un dans le commerce qui, à l’usage, s’avéra limité à cause de la faiblesse de la durée de vie de l’élastique.

Le plus drôle, c’est qu’ils n’ont pas changé.

En revanche, la violence du tir était proprement fascinante. Tir tendu, la pierre pouvait mettre KO n’importe qui à 25 mètres. Probablement fracturer un crâne aussi et a minima faire éclater un œil. Un truc que font souvent les flics de nos jours avec leurs LBD.

Le dimanche matin, dans la brume, j’allais harceler les corbeaux. Typiquement, j’ajustais et lâchait un tir sur un de ces oiseaux. Ils avaient l’air de douiller.

J’adorais marcher des heures dans la brume et la bruine, en tenue camouflée.

Une fois que je crapahutais avec mon ami dans un bois, il me dit que le nec plus ultra pour un lance-pierre, c’est la bille de plomb.

Un truc à buter une chèvre. La perspective met mon cerveau en incandescence et j’envisage de mettre la main sur des projectiles dignes de ce nom. Tout spécialement des projectiles en acier.

Ce fut un outil extraordinaire pour multiplier les conneries.

Je cherchais toujours une connerie à faire. Sans connerie à faire, la vie est chiante, c’est un fait.

Plus tard, se greffa un autre ami, d’une autre commune, qui était au collège avec nous. Lui aussi était un crack du lance-pierre. Son truc, c’était de défoncer les portières de bagnoles qui roulaient à pleine vitesse sur la nationale qui passait non loin de la ferme de ses parents. Il se postait tranquillement dans un fossé, en treillis et cagoule, guettant une voiture. Quand le son d’un véhicule l’annonçait, il ajustait, le poing fixe, l’élastique tendu au maximum, avant de lâcher la décharge sur la cible.

« BLAAAAAM »

Suivi d’un coup de frein énorme.

Le type regardait sa bagnole sous tous les angles. Il se demandait s’il avait tué un chien, un cerf, s’il avait perdu une roue, si le moteur avait serré.

Le collègue multipliait les bagnoles comme ça, avec une virtuosité extraordinaire. Parfois, c’est une vitre qui prenait la bille.

[Ne pas reproduire chez soi, NDLR]

Quand il ne ruinait pas des caisses, on ne se faisait des batailles et on se tirait des rafales de caillasses dans la tête. Il fallait travailler les déplacements, le silence, le visé. C’était d’autant plus exaltant que la moindre se terminait par un sale bleu.

Il y avait aussi le tir en cloche – ma spécialité. En 14-18, les mitrailleurs faisaient la même chose : du tir en cloche au dessus des collines. En train de fumer une cigarette, dix types pouvaient se faire buter en deuxième ligne par une pluie d’acier sortie de nulle part déchargée par un mitrailleur hors pair.

On pense souvent tir tendu mais le tir en cloche, pour qui sait le maîtriser, est un truc particulièrement perfide.

Tout ça pour dire qu’un lance-pierre est un truc génial.

Les gosses blancs devraient apprendre à jouer avec des lance-pierres – qui sont en vente libre.

Ils devraient aussi être dans les bois, plutôt qu’à écouter des nègres faire du bruit sur des écrans.

La forêt est le meilleur chemin vers la voie intérieure de l’homme blanc.

Je vous parlerais de paintball une autre fois.

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