Le glorieux système pénitentiaire français : le bougne escroque des vieux Gaulois pour 8 millions d’euros depuis sa cellule

Capitaine Harlock
Démocratie Participative
15 avril 2018

Je tiens à rappeler que nous allons rétablir l’ordre et la loi en Syrie.

Le Parisien :

Un détenu a été condamné mardi soir pour avoir piégé des vieilles dames par téléphone depuis la prison de Meaux-Chauconin. Le butin s’élève au bas mot à 800 000 €.

« C’est un gourou. Il téléphone aux gens faibles. Il fait ça en détention. Même en quartier disciplinaire. » Ce mardi soir, Me Caroline Desré, une avocate d’une des cinquante-deux victimes officielles, décrivait ainsi le suspect. Achref, 39 ans, était jugé en son absence. Il n’a pas voulu assister à l’audience, qui s’est terminée à 23 h 30. Ce qui ne l’a pas empêché d’être lourdement condamné : 10 ans de prison, dont six années de sûreté.

Ce détenu a escroqué par téléphone portable depuis sa cellule de la prison de Meaux-Chauconin cinquante-deux personnes âgées. Au bas mot, car selon la substitute du procureur Hélène Griffoul, « ce n’est rien à côté des plaintes qu’on continue à recevoir ». Le préjudice a été évalué à 800 000 €. Minimum là encore. Car ce pro de l’arnaque se serait vanté d’avoir engrangé 8 M€ depuis qu’il a commencé ses manœuvres, en 2014. « Il a contacté mille personnes depuis cette date. Rien ne l’arrête », a lâché la juge Joëlle Nahon. Et peu importe la prison où il dort, il reprend du service. Quatre juges distincts dans autant de tribunaux enquêtent sur ses agissements.

La France est dans un tel état qu’elle n’est plus foutu d’empêcher un brouteur coincé entre quatre murs d’agir.

Avec sept complices libres, Achref a monté tout un réseau qui blanchit et investit son magot à tout-va. « C’est un circuit bien rodé et bien orchestré », a expliqué Hélène Griffoul. « Rien n’est laissé au hasard. Il sait toujours où est l’argent. Il dit à chacun ce qu’il doit faire et quand il doit le faire. »

Achref a choisi ses proies sur l’annuaire sur Internet. Il ciblait des personnes « avec de vieux prénoms », a dit la juge. Et il avait des journées voire des semaines dédiées à tel ou tel prénom. Pendant l’année de janvier 2017 à janvier 2018 où il a été surveillé par la Police judiciaire de Meaux, il a contacté 368 personnes. Deux perquisitions ont été menées en août et septembre 2017 dans sa cellule de Meaux-Chauconin. Quatre téléphones portables et sept cartes SIM ont été saisis, ainsi qu’un cahier où étaient consignés les gains.

Avec sa faconde, Achref se fait passer au téléphone pour un magistrat ou un policier auprès de ses victimes octogénaires. Il invente le personnage du lieutenant David Morel. Il parvient à obtenir les codes des cartes bancaires ou à se faire faire des virements se chiffrant parfois à plusieurs centaines de milliers d’euros sur les différents comptes en banque ouverts sous de faux noms.

Lassine, 50 ans, qui a partagé la cellule d’Achref pendant quarante jours et dont il est devenu le complice, a pu observer le maître à l’œuvre. « Il fait ça toute la journée. Il ne dort même pas la nuit. Il met la pression aux victimes. »

Avec ses quarante-quatre condamnations au compteur, Achref est en prison depuis 1997. Il était libérable avant cette condamnation en 2022. L’essentiel des peines prononcées porte sur des escroqueries. Mais il a été condamné à six reprises pour évasion.

Malgré la prison, il a eu plusieurs compagnes rencontrées sur Internet. Avec la dernière en date, Laura, une Marseillaise de 27 ans, il s’est marié. Elle a monté pour lui une société d’investissement et avec l’argent qu’il a volé, elle lui a acheté un restaurant à Marseille. La jeune femme, absente à l’audience, a écopé de deux ans de prison ferme et autant avec sursis. Les six autres complices ont été condamnés à de peines allant de deux ans et demi jusqu’à quatre ans de prison. Une septième complice sera jugée le 26 juin.

Ok.