Leutnant
Démocratie Participative
04 mars 2022
Un Fronssé né en Fronsse parle aux Fronssés.
« Vous êtes des sous-m…, vous ne valez pas plus que des videurs de boîte de nuit, vous aimez les garçons, vous êtes des pédés», s’est il plu à lancer en détention.
« Bandes de colonisateurs… Les ventres des françaises appartiennent à l’Algérie … Les attentats vengeront l’Algérie… Votre pays ne vous appartient plus. »
Le prévenu, poursuivi pour apologie publique d’un acte de terrorisme, a le sens du vent. Nul hasard dans ces propos, propos qu’il conteste, comme tout ce qu’on a pu lui reprocher jusqu’ici. Chacune de ses comparutions est devenue, et c’est triste, un petit spectacle qu’il met en scène et dont il essaie de jouer le premier rôle.
Il est né au Creusot en 1981. Il y vivait à nouveau depuis sa séparation d’avec sa compagne. Il vit chez ses parents et ne travaillait plus. Ainsi il avait tout le temps de ruminer et il aura commencé par petites touches. Calomnies, diffamations, dénonciations tous azimuts.
Il se servait de son compte Facebook comme d’une tribune, filmait, enregistrait, mettait en public tout ce qui permettait de salir les autres, et ils étaient nombreux. Piégé par son propre système, il a fini par passer d’autres bornes et le cumul l’a emporté. Jugé et condamné plusieurs fois pour appels malveillants, harcèlement, outrages, violence, etc., l’homme de 40 ans est à nouveau dans le box, ce jeudi 3 mars.
Il est incarcéré, libérable en mai prochain. Le 3 février dernier il exigeait l’avocat qui l’a assisté en prison, mais celui-ci est retenu à la cour d’Assises de Côte d’Or, le tribunal ordonne donc un nouveau renvoi. Outre les propos relevés contre lui qualifiés d’apologie publique d’un acte de terrorisme, on lui reproche d’avoir insulté trois surveillants de l’administration pénitentiaire, dépositaires de l’autorité publique.
« Vous êtes des sous-m…, vous ne valez pas plus que des videurs de boîte de nuit, vous aimez les garçons, vous êtes des pédés. » Il est déjà en détention provisoire pour ce dossier, en pense-t-il quelque chose, lui demande le président Dufour ?
Le prévenu dit ne pas comprendre sa question, puis : « Les accusations sont mensongères. Pour moi, je suis innocent. C’est des surveillants… C’est toujours la même histoire, celle du pot de fer contre le pot de terre. » Et c’est toujours le même discours qu’il sort : il s’appuie sur l’existence d’injustices d’une manière générale pour faire de lui celui qui les subit toutes, sans la moindre reconnaissance des lois qui encadrent nos possibilités de vivre ensemble. Il est pervers, et salit tout ce qu’il touche, sans la moindre vergogne.
La substitut du procureur demande son maintien en détention provisoire. Il prend la parole pour lui dire que franchement ça ne sert à rien, il se présentera, il n’a pas l’habitude de se soustraire (sauf qu’il se soustrait systématiquement, il n’est jamais responsable de rien, ndlr). Le tribunal sort délibérer puis revient. Tout le monde se lève à l’arrivée du tribunal. Tout le monde, sauf lui. Il ne se lève pas et n’accorde pas un regard aux juges.
Le tribunal renvoie au 10 mars prochain, ordonne son maintien en détention, le prévenu regarde ses ongles. « Voilà, vous pouvez y aller », lui dit le président. Et, forcément, c’est là que le prévenu décide de prendre la parole. « Euh… J’ai récemment été convoqué par le juge de l’application des peines mais je ne l’ai pas vu. »
Le tribunal n’est ni au courant, ni concerné, mais peu importe, car égal à lui-même, cet homme qui s’enfonce tout seul désormais dans son propre labyrinthe, lance : « C’est pas poli, comme d’habitude. » Et là, il se lève enfin, et sort du box avec l’escorte pénitentiaire. Fin de la représentation, mais c’est lui, et seulement lui, qui veut décider du moment où le rideau peut tomber.
Le problème, c’est que les Françaises sont d’accord avec cet algérien.
EELB sera bientôt de retour⏳
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