Leutnant
Démocratie Participative
15 mars 2024
L’immigration congolaise enrichit la France
Si vous êtes contre l’immigration, cette affaire va vous rassurer.
Voilà un prédateur qui ne s’encombre ni de dénégations, ni de regrets. Mais Ali Gandega a-t-il vraiment toute sa tête ? « Sa santé mentale sera nécessairement au cœur des discussions lors du procès », euphémise Me Philippe Herbeaux, son avocat, au sujet de ce client très particulier, SDF passé par les cases prison et psychiatrie, triple violeur en trois jours, et désormais reclus dans sa cellule.
À l’été 2022, ce Franco-congolais de 28 ans avait donné quelques sueurs froides à la PJ des Hauts-de-Seine. Il faisait l’objet d’un double mandat de recherche après avoir imposé ses pulsions sexuelles à deux vieilles dames en l’espace de quelques minutes au sein de l’hôpital Max-Fourestier, le 27 juillet. Deux jours plus tard, il s’en était pris à une enfant de 12 ans, chez elle, toujours à Nanterre.
Cette inquiétante répétition, son mode opératoire et la variété de ses cibles laissaient craindre une récidive à tout moment. Introuvable, il avait finalement été interpellé par hasard le 9 septembre 2022, alors qu’il tentait de frauder dans le RER à la gare de Lyon.
Un soulagement, nous confiait Agnès (le prénom a été modifié), sa première victime. Cette dame de 78 ans était hospitalisée depuis deux semaines quand Ali Gandega s’était introduit vers 9h15 dans sa chambre et avait forcé son intimité, continuant même alors qu’une infirmière, alertée par les cris, tentait de l’agripper. Il avait frappé la soignante et réussi à s’enfuir par une porte restée ouverte, l’une des négligences qui avait conduit Agnès et sa fille à porter plainte contre l’établissement pour « mise en danger de la vie d’autrui ».
Leur colère était d’autant plus grande que cet homme avait ensuite violemment projeté au sol et violé, vingt minutes plus tard, une femme de 68 ans souffrant d’une maladie neurodégénérative qui rejoignait son Ehpad, situé dans l’enceinte de l’établissement. Sur les images de vidéosurveillance, on le distingue abuser de sa proie, prendre son sac à main, le fouiller en vain, et le jeter dans sa direction.
Ses empreintes génétiques avaient permis de lui attribuer un troisième viol, commis deux jours plus tard à moins de 3 km à vol d’oiseau. En montant sur un plot de chantier, il était entré par la fenêtre dans la chambre d’une enfant de 12 ans, l’avait enfermée à clé, étranglée et lui avait imposé des gestes sexuels intrusifs et violents. La petite et son père expliqueront l’avoir vu rôder devant la fenêtre quelques minutes plus tôt. Exactement comme Agnès, qui s’était plaint d’un individu la fixant à travers la vitre les jours précédents.
Placé en garde à vue, Ali Gandega va tout reconnaître d’emblée, devançant même les questions sur la fillette. Une franchise qui va vite tourner au malaise, tant l’homme apparaît sans filtre : s’il a agi ainsi, justifie-t-il, c’est parce qu’il voulait « faire l’amour ». Il en a souvent envie, d’ailleurs. Y compris là, en garde à vue, explique-t-il. Et comme il n’a pas de petite amie, il est bien « obligé » de violer.
L’enquête a établi que le 26 juillet, veille des agressions sur les deux dames, il s’était rendu chez une connaissance où il avait tenté d’abuser d’une jeune fille de 16 ans, qui l’avait repoussé. Lui présente cela plutôt comme une proposition. Il en a tiré cette conclusion : « j’ai décidé de ne plus demander (…) et de faire ce que j’avais à faire ».
Il ajoute de lui-même qu’initialement, il cherchait à entrer dans la maternité de Max-Fourestier pour y violer… Des bébés. La vidéosurveillance confirme sa présence sur le site, notamment devant les urgences, dès 7h30 ce matin-là.
Depuis, Ali Gandega a été transféré à la prison parisienne de la Santé et placé à l’isolement pour protéger les personnels féminins. Une situation dont il ne se plaint pas, vivant tel un ermite dans sa cellule. Il n’en sort jamais, pas même pour se doucher ou s’entretenir avec son avocat. Ni l’enquêteur de personnalité, ni l’expert psychiatre, n’ont donc pu le rencontrer.
L’enquête a toutefois permis de dresser le portrait d’un homme à la dérive, alcoolique, toxicomane et visiblement perturbé. Né en république du Congo, il aurait été ballotté de proche en proche après le divorce de ses parents, pour rejoindre finalement une partie de sa fratrie en France à l’âge de 18 ans. Mais son addiction aux drogues et son refus de travailler ont eu raison de la solidarité familiale, ses sœurs finissant par le mettre à la porte l’une après l’autre.
Leur inquiétude avait grandi après un séjour d’Ali derrière les barreaux en 2021, dont il serait ressorti changé, tantôt mutique, tantôt parlant seul, en tenant des propos incohérents. Son comportement équivoque avec sa cadette – il a reconnu, là encore, avoir eu des pulsions – avait achevé de convaincre sa sœur de le faire interner à l’hôpital psychiatrique de Montauban (Tarn-et-Garonne).
Une structure où, apprend-on, il a également tenté de violer une patiente, sans que personne ne juge bon de déposer plainte. Et d’où il est ressorti après trois mois, bien que diagnostiqué psychotique et non réinsérable puisque refusant de prendre tout traitement. Il avait ensuite erré en région parisienne, dormant dans la rue jusqu’à son arrestation.
Depuis, il semble se désintéresser de son propre sort. « Il est en mesure de comprendre les enjeux et a répondu aux questions de la juge d’instruction, relève Me Herbeaux, qui l’a assisté lors de son interrogatoire à l’été 2023, réalisé en visioconférence, ce dernier refusant de quitter sa prison. Mais c’est une situation inhabituelle pour tout le monde. »
Ali Gandega est en tout cas en mesure d’être jugé, selon le psychiatre, qui faute de mieux, a réalisé son expertise sur dossier. Prudent, celui-ci penche toutefois pour une altération — et non abolition — de son discernement. Il reviendra à la cour criminelle des Hauts-de-Seine, saisie par l’ordonnance de mise en accusation datant du 30 janvier, de trancher. Pour ces trois viols aggravés, il encourt vingt ans de prison.
Quant à Agnès, sa plainte contre l’hôpital Max-Fourestier n’a rien donné, à son grand regret. « Elle a l’impression qu’on se retranche derrière la responsabilité d’un seul individu, alors que son désir était de dénoncer l’état de l’hôpital public et de protéger d’autres qu’elle, notamment les soignants », commente Me Amelle Bouchareb, son avocate.
L’hôpital Max-Fourestier n’a plus d’argent pour la sécurité. Les patientes devront composer avec la nouvelle population.
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