Leutnant
Démocratie Participative
06 août 2019
Les habitants de Chartres abusent.
Un Chartrain a été condamné à cinq mois de prison ferme pour des vols et des dégradations sur vingt-cinq véhicules du parking de sa résidence.
« Je n’étais pas bien dans ma tête ! », répète, à plusieurs reprises, le prévenu, pour expliquer ce que le tribunal lui reproche : des dégradations et des vols dans vingt-cinq véhicules, qui ont eu lieu dans la nuit du 11 au 12 juillet, dans le parking de sa résidence, à Chartres.
Après avoir bu de la vodka, ce Marocain de 22 ans, en situation irrégulière, a brisé les vitres ou les pare-brise de ces vingt-cinq voitures et fourgons, à l’aide d’une brique.
Il s’est emparé de tout ce que les propriétaires avaient laissé dans les habitacles : des lunettes de soleil, un ordinateur, des cartes bancaires, des bijoux, des montres, une pince multiprise, un sac de couchage, des rasoirs, des chèques repas, etc. Quand le président lui demande ce qu’il comptait faire de ce butin, le prévenu ne s’en cache pas : « Je voulais vendre ces objets sur Internet. Je ne travaille pas et j’ai besoin d’argent. »
Au cours de cette nuit, il a été repéré par le propriétaire d’un des véhicules vandalisés. La victime a tenté de s’interposer. Le président poursuit : « Vous l’avez frappé au cou avec la brique. Les conséquences auraient pu être graves. Il a quand même trois jours d’interruption temporaire de travail. »
Le prévenu conteste l’agression puis précise qu’il ne s’en souvient pas. Blessé aux mains par des éclats de verre, en brisant les vitres des voitures, il a laissé des traces de sang jusqu’à son domicile, où il a été interpellé par les policiers. Les objets dérobés ont été retrouvés chez lui. Le président joue la partition de la prise de conscience : « Vous ne vous rendez pas compte des incidents que génère votre comportement. Cela représente un coût pour les assurances et des pertes de salaire pour ceux qui n’ont pas pu se rendre au travail. »
Le prévenu « regrette ». La procureure de la République, dans ses réquisitions, s’étonne du lieu où ont été commises ces infractions : « Sur votre lieu de résidence ! C’est dérangeant. »
Un manque de considération pour les autres locataires. « Je me demande comment vous allez pouvoir continuer à vivre dans cette résidence, avec vos voisins, dont vous avez dégradé les véhicules. »
Elle requiert dix mois d’emprisonnement, dont cinq ferme, une obligation de travail et un maintien en détention. L’avocat du prévenu, Jean-Gabriel Martin, s’étonne des réquisitions de la procureure. Son client, explique-t-il, n’a jamais été condamné : « Il est en cours de régularisation de ses papiers. Il attend sa carte de résident. Il est locataire et en couple depuis un an. Sa compagne travaille. »
Le conseil du prévenu poursuit : « Il est coiffeur. Mais vous êtes face à un homme démuni, avec un obstacle, qui est la langue française. Il veut retrouver sa dignité et s’intégrer. Sa place n’est pas en prison, s’il veut y parvenir. Il n’a pas besoin d’une matraque pour comprendre. »
Les juges n’ont pas jugé utile d’évoquer l’expulsion de ce clandestin du territoire.
Priorité à la lutte contre l’extrême-droite.