Captain Harlock
Démocratie Participative
28 septembre 2019
Le visage enjoué caractéristique des tueurs de masse communistes
Les Boomers semblent avoir trouvé un nouveau champ d’activité pour leur vice : continuer de tirer les marrons du feu en montant de toutes pièces une explication plausible pour justifier l’enfer qui va s’abattre sur nous.
Le millénarisme éco-apocalyptique tombe à point nommé.
Le Point :
En le retrouvant dans un café du 14e arrondissement parisien, on ne sait pas si on va tomber sur un Paco Rabanne collapsologue ou un Philippulus de l’anthropocène. Mais Yves Cochet, 73 ans, a l’air parfaitement sain d’esprit, et même fringant avec ses yeux bleus de séducteur et sa marinière de Breton. L’ancien ministre de l’Écologie reconverti en « historien du futur » publie Devant l’effondrement (Les liens qui libèrent), essai qui ferait passer l’intégrale des Mad Max pour une ode au progrès. Ce « millénariste laïc » est formel : le monde tel que nous le connaissons se sera effondré d’ici à 2030, entraînant la mort brutale de la moitié de la population mondiale. Un scénario qu’il juge regrettable, mais parfaitement « rationnel ». Contrairement à d’autres écologistes, cet ancien mathématicien mène une vie conforme à ses idées : installé dans une ancienne ferme près de Rennes, où il s’apprête à s’essayer à la permaculture, il n’a plus fréquenté d’avion depuis le sommet de Copenhague de 2009 sur le climat. Durant une heure, nous l’avons un peu titillé, nous avons frémi en l’écoutant dérouler sa vision d’un futur proche sans électricité et sans gendarmes, avant de finir par nous donner rendez-vous dans onze ans pour savoir qui, des optimistes tempérés ou du pessimiste radical, aura eu raison. Entretien.
Le Point : Vous annoncez que le grand effondrement se produira en 2030. Sans dire, d’ailleurs, quelle forme il prendra exactement : pandémie, famine, crise financière…
Yves Cochet : Il n’y aura pas une cause unique, l’effondrement de notre civilisation thermo-industrielle sera systémique et global, car aujourd’hui tout est connecté. L’un des dominos, qu’il s’agisse d’une forte hausse du baril de pétrole, d’une faillite de grande ampleur du système bancaire ou d’une raréfaction brutale de la biodiversité, entraînera les autres avec lui. Mais, aux alentours de 2030 – je ne suis pas à quelques années près –, il n’y aura en effet plus d’États sur cette planète. Ni d’ONU.
Privés d’électricité, les survivants ne mangeront plus qu’un poulet par trimestre…
Entre autres choses. Mais ça, ce sont des détails, c’est « the big picture » qu’il faut considérer, la grande histoire, pas ce qui concerne 3 millions de Bretons, mais ce qui affecte 7,5 milliards d’êtres humains. Soit la nature, les énergies fossiles, les États, les services de santé ou la sécurité, les transports, les télécommunications… Il faut regarder les chiffres, lire les rapports du Giec, du PNUE, de l’IPBES. Ils ne cessent d’augmenter leurs prévisions vers le pire, ce n’est pas moi qui invente ! En trente ans, on a perdu 75 % des insectes. En quinze ans, 30 % des oiseaux. Et on croit que ça va durer comme ça jusque 2050 ? Non, on va mourir.
Toi, tu vas mourir, Yves. Pas les nouvelles générations.
Vous savez à quoi correspond 2030 ? A l’année où Cochet aura 85 ans. C’est-à-dire à l’âge qu’il compte atteindre avant de crever.
Face à la porte de sortie, ce Boomer illuminé est en train de retourner en enfance. Puisqu’il ne peut plus participer à la fête, il entend bien la foutre en l’air pour tout le monde.
Le désagréable goût de la mort obsède ce vieil égocentrique et il s’est convaincu de ce que le monde n’est que l’extension de son moi.
Autrement dit, il est persuadé de nous envoyer dans la tombe avec lui.
En 2005, dans Pétrole Apocalypse, vous annonciez la fin du pétrole à bon marché pour les années 2010. Vous vous êtes trompé, puisque le pic pétrolier a été repoussé…
Oui, mais comme tout le monde. Je parlais du pétrole conventionnel. Il y a eu entre-temps l’exploitation du pétrole de schiste. Là encore, c’est un détail dans l’histoire, un délai de quelques années. Il est très probable que ce peak oil, ou pic de Hubbert, pour tous les liquides hydrocarbonés soit atteint vers 2025.
Oui. Non.
En 2025, nous serons noyés sous le pétrole à bon marché. La production américaine va dépasser celle de l’Arabie Saoudite et de la Russie cumulée et les États-Unis vont devenir le premier producteur de la planète.
Il n’y a aucun problème d’alimentation en pétrole. En revanche, ce délire millénariste anti-réchauffiste pousse l’UE à rendre quasiment obligatoire l’introduction massive de voitures électriques sur le marché avec pour effet à terme une hausse considérable de la consommation d’énergie électrique.
Sauf que, comme vous le savez, la même secte écolo-communiste a émis une fatwa contre tout usage de l’énergie nucléaire, en Allemagne comme en France. Nous foutons maintenant en l’air des programmes nucléaires d’avant-garde qui ont coûté une fortune au contribuable. Apparemment pour sauver les ours polaires qui par ailleurs se portent très bien.
Comme je n’imagine pas que les Khmers Verts valident la construction généralisée de centrales à charbon, j’en déduis que nous allons tous nous remettre au vélo.
Ce n’est pas très problématique si vous êtes un bobo du 16ème arrondissement. Si vous êtes un ouvrier dont l’usine est à 10 kilomètres de votre domicile avec beaucoup de côtes, vous allez devoir vous mettre au pot belge.
Vous pronostiquiez aussi, en 2008, que les JO de 2012 à Londres n’auraient pas lieu, et ce fut une édition mémorable… Pourquoi est-ce que vous auriez raison cette fois-ci ?
Vous pouvez penser que j’ai tort. C’est même pour cette raison que l’effondrement va arriver, parce que le déni est absolument universel. Chez M. Trump, chez M. Bolsonaro, même chez M. Macron. Ces gens n’ont pas cessé de se tromper, beaucoup plus que moi d’ailleurs, et continuent de penser qu’avec plus de marché, plus de technologie, plus de croissance on va régler les quelques problèmes écologiques et sociaux qui se posent à nous. Plus ils croient à la croissance, plus on court vers le pire.
Pendant que des Boomers paranoïaques comme Cochet prophétisent la fin du pétrole depuis le 14ème arrondissement, Trump investit dans la production et va placer son pays en tête des nations productrices en 10 ans.
En France cependant, on écoute les premiers et on se fout de la gueule du second.
Vous parlez du Giec, mais ses rapports n’aboutissent pas du tout aux mêmes conclusions que vous. Son ancien vice-président, le climatologue Jean Jouzel, vous désavoue, estimant qu’il n’est pas nécessaire d’en rajouter dans le catastrophisme…
Évidemment : ce sont des consensus de savants, des gens qui ont besoin qu’on continue de financer leurs recherches. Il y a de l’autocensure, aussi.
Ce GIEC a été surpris tellement de fois en train de trafiquer ses recherches que c’en est devenu ridicule.
Ces dingues font maintenant dans la divination plus qu’autre chose.
Ils en sont à annoncer une montée des eaux si cataclysmique que plus d’un demi-milliard de gens se mettraient à fuir on ne sait où.
Sauf si on fait baisser la température de l’air.
Probablement en marchant le vendredi midi pour conjurer les dieux d’intervenir. Ou en se levant et s’asseyant.
« Assis, assis pour le climat… Debout, debout pour le climat »#strikeforclimate #Luxembourg pic.twitter.com/Z3gnZA2MVF
— Thomas Toussaint (@ThomToussaint) September 20, 2019
J’avoue humblement ne pas avoir vu venir cette folie collective en Occident.
J’imaginais plutôt la désintégration du système comme en URSS. L’écroulement du système soviétique était rationnel tout comme les acteurs, des deux côtés.
La désintégration de l’Occident judéo-socialiste relève de la psychopathie de masse. Le système prétend remplacer des ingénieurs par des nègres musulmans hirsutes du Soudan, les travelos deviennent l’archétype de la famille idéale tandis que les gouvernements appellent à racketter le peuple pour qu’il fasse moins chaud.
Et la famille royale d’Angleterre est composée de végans et de mulâtres.
Sénèque a raison. « Ceux que les dieux veulent perdre, ils les rendent fous ».
La colère des dieux est totale.
Je m’en félicite d’ailleurs car cela signifie que nos ennemis actuels, tous ces gens qui nous toisent et nous insultent en riant, vont au devant de très graves déconvenues.
Vous êtes un malthusien assumé, expliquant qu’il faut une réduction massive de la population mondiale…
Un néomalthusien ! Je n’en ai rien à faire de Malthus, qui était un vieux curé réactionnaire du XIXe siècle. Ce n’est pas « il faut », mais « il va y avoir » une réduction massive de la population, avec la disparition en moins de dix ans, je pense, de la moitié de la population mondiale, ce qui laissera environ 3 milliards d’êtres humains sur Terre. Pendant un temps, c’est vrai, j’ai dit que j’étais pour la grève du troisième ventre européen. Européen, uniquement, et non pas africain, car la question n’est pas le nombre d’habitants, mais ce nombre multiplié par l’empreinte écologique. À Paris, il y a 2 millions de personnes. Or leur empreinte n’est pas équivalente à 100 kilomètres carrés, la surface de la ville, mais à 10 000 kilomètres carrés et plus ! (Il montre notre smartphone.) Rien dans ce téléphone n’est produit ici à Paris.
Voilà, Cochet a fini par cracher.
Ces vieux Boomers aigris ne mettent jamais très longtemps à vomir leur fiel, il suffit de les bousculer un peu.
Ce qui va se produire est l’exact inverse de ce qu’annonce cette cervelle endommagée par l’âge.
L’Afrique, en dix ans, va gagner l’équivalent de la totalité de la population de l’UE.
C’est-à-dire 500 millions de bouches à nourrir en plus, en une seule décennie. Et ce n’est que l’apéritif.
Cochet sait qu’il va bientôt mourir et, comme tous les soixante-huitards hédonistes, il est absolument indigné à l’idée que ses voisins Dupont et Durand lui survivent ne serait-ce qu’une année.
Si effectivement il croit à ce qu’il dit à propos de la mort imminente de « la moitié de la population mondiale », pourquoi vient-il empoisonner les jeunes Blancs déjà plongés en plein hiver démographique avec son appel à la dénatalité ?
Ce vieux fourbe parle de faire « la grève du troisième enfant » quand les Blancs d’Europe en sont à moins de 1,5. Dans le même temps, l’Afrique est en train d’exploser.
Ce que nous voyons, il le voit aussi.
Il a une autre idée en tête : mettre de l’arsenic dans notre flotte.
Les Boomers de son genre sont en train de sombrer collectivement dans la dépression lourde. Leur dernier petit plaisir consiste à poser autant de mines anti-personnelles que possible pour faire de la vie de leurs descendants un véritable enfer sur terre.
Hélas, je dois bien dire qu’ils ont largement atteint leur objectif.
L’apocalypse a été annoncée maintes fois. Un néomalthusien comme Paul Ehrlich annonçait en 1968 dans La Bombe P qu’il y aurait des centaines de millions de morts de famines dans les années 1970. Ce n’est pas arrivé, tout au contraire. Ça ne vous fait pas réfléchir, l’échec systématique des prévisions catastrophistes ?
Non, parce que, « this time, it’s different ». Le géographe et biologiste Jared Diamond, auteur de Collapse, a observé des situations locales d’effondrement dans l’histoire, comme la chute de la civilisation maya ou celle des habitants de l’île de Pâques. Mais, cette fois-ci, l’effondrement sera systémique et global.
Mais que fait-on alors du présent ? Vous écrivez, par exemple, que le problème du logement dans les grandes villes est un faux problème puisque, dans 15 ans, nous serons tous en train d’essayer de survivre par petits groupes dans la forêt de Fontainebleau. Ne fait-on plus rien ?
Si, on se prépare ! On organise le rationnement des denrées alimentaires et de l’énergie. 50 litres d’essence par tête et par mois, une bouteille d’huile d’olive, 2 kilos de semoule. On divise par dix tout ce qu’on a, y compris dans le transport et l’habitat. On me rétorque que les gens n’accepteront jamais une telle politique. C’est vrai. On ne peut pas imposer une économie de guerre avant la guerre. Donc il y aura la guerre.
J’espère de tout mon cœur me tromper.
Ce rationnement porte un nom : la collectivisation.
L’État prétend réorganiser militairement l’économie en s’emparant de tous les biens et moyens de production qu’il « redistribue ».
Évidemment, la « répartition équitable » est organisée par ceux qui contrôlent l’État et pas ceux qui sont contrôlés par L’État.
Cela a toujours très bien fonctionné.
Dans le système bolchevique, le Goulag étudiait les rations pour faire progressivement mourir de faim les déportés après usage. Le calcul était le suivant : comment rendre le plus profitable possible l’élimination d’une bouche à nourrir dans un système économique déficitaire tel qu’une économie collectivisée ?
Le système était aussi vicieux que les juifs avaient pu le rendre. Dans les camps de Sibérie, il y avait des rations « améliorées » pour ceux dont la productivité était supérieure. Mais c’était une carotte empoisonnée : ces rations étaient toujours calculées pour rendre l’organisme caloriquement déficitaire. Plus l’esclave se démenait pour manger à sa faim, plus il dépensait d’énergie, plus il s’affamait.
D’une pierre deux coups : l’élimination des opposants allait plus vite pour une productivité plus grande.
Seul le Diable en personne aurait pu mettre au point un tel stratagème.
Imaginez maintenant ce que serait un état qui se donnerait pour objectif rationnel de réduire par la force sa propre population, étant entendu que cet état ciblerait exclusivement les Blancs, nouvelle classe de koulaks à éradiquer ?
Pour la gauche juive occidentale, nous, les Blancs, sommes des koulaks et nous devons disparaître pour permettre au prolétariat marron de vivre après la redistribution des terres. C’est-à-dire le transfert des pays blancs aux masses prolifiques d’Afrique et d’Orient.
Vous insistez beaucoup sur la rationalité, soyons donc rationnels. Avec le réchauffement climatique, l’urgence est aujourd’hui la réduction des émissions de CO2. Or il existe une énergie vertueuse sur ce plan : le nucléaire…
Le nucléaire, c’est toute une chaîne, de la mine d’uranium au retraitement. Il demande du pétrole, d’abord, et surtout il nécessite une société très technologique, très sûre, très démocratique. Pensez-vous que le XXIe siècle, y compris en Europe, sera absolument pacifique ? Qu’il n’y aura pas de guerre ? Moi, je pense que l’humanité n’est pas raisonnable à ce point-là. Qui peut prédire que, dans 50 ans, la société française sera stable ? Imaginez un épisode comme l’ouragan Katrina, mais étendu au monde entier. S’il y a une défection générale des fonctionnaires, avec des réacteurs nucléaires laissés à l’abandon, il peut y avoir 250 Fukushima en 2030 ! Encore une fois, je ne suis ni pessimiste ni optimiste : je regarde les chiffres, et les chiffres disent qu’on va vers le pire. On ne veut pas y penser : on veut vivre, on veut jouir.
Même chez EELV, ils me prennent pour un vieux fou.
Là ça devient marrant.
Cochet pose une question pertinente mais situe bien évidemment sa cause dans l’absurde « réchauffement climatique » associé à cette histoire à dormir debout de fin du pétrole.
Mais oui, en effet, qui peut dire qu’en 2070, dans une France devenue majoritairement nègre et musulmane, que la société française sera stable ?
Les quelques 58 réacteurs nucléaires français commenceront à être une source légitime d’inquiétude. D’autant que le démantèlement ordonné d’un réacteur prend au minimum 50 ans.
Le plus ironique, c’est que ce qui empêcherait des djihadistes de les faire sauter ne serait pas tant l’armée française, devenue intégralement mahométane de toute façon, que la crainte de blesser les quelques 35 millions de musulmans qui vivront en France à ce moment-là.
Vous-même, êtes-vous heureux dans votre ancienne ferme près de Rennes ?
Bien sûr, très heureux. Je parle beaucoup avec ma fille, qui a 45 ans, mes petits-fils, qui ont 13 et 19 ans. Je discute aussi avec mes voisins paysans, nous avons des échanges non monétaires : ils nous prêtent leur tracteur, par exemple, et ma fille, qui est ostéopathe, soigne les lumbagos. La solution n’est pas nationale ni internationale, elle est locale. Car l’effondrement marquera la fin de l’État central qui détient le monopole de la violence physique légitime. C’est avec nos voisins géographiques qu’il faudra créer des réseaux de solidarité. Il n’y aura pas le choix : il faudra s’entraider ou s’entretuer. Il faut donc créer des biorégions, des écolieux, des biotopes de guérison humaine.
Nous allons certainement devoir nous entretuer mais, encore une fois, non pas parce qu’il fera chaud mais parce que les arabes et les nègres ne sont jamais bien dans leur peau quand le sang blanc ne coule pas.
La vue du sang blanc apaise les nerfs de nos amis sémites et de leurs auxiliaires nègres. Tout ce qui frustre cette soif de sang les rend très volatiles émotionnellement.
Donc, oui, l’état central va entrer en état de déliquescence et ses flics se rabattront toujours plus sur la tonte agressive des koulaks blancs, laissant la faune allogène présider au crime organisé.
Des greluches blanches à cuche sont activement recrutées pour siphonner le blé des racistes sur les routes : voilà l’horizon des forces « de l’ordre républicain ».
La collapsologie est très à la mode : c’est vous qui avez gagné sur le plan médiatique contre ceux qui croient encore à l’idée de progrès…
Mais non, les effondristes restent très minoritaires ! Même chez EELV, ils me prennent pour un vieux fou. Mélenchon vient de la gauche productiviste. Il a été très étonné quand je lui ai dit il y a quelques années que le capitalisme sera bientôt vaincu non par la lutte des classes, mais par la géologie. Partout, on nous dit « plus de croissance, plus de technologie ». Si j’avais gagné sur le plan des idées, je serais aujourd’hui à la place de Macron. On m’appellerait au pouvoir, un peu comme de Gaulle en 1957.
Cochet a beaucoup plus de semblables qu’il ne veut bien le dire.
C’est juste qu’avec son programme de rizières organisées en kolkhozes, les écolo-communistes sont encore hésitants. Ils préfèrent la bonne vieille formule de la planification soviétique internationale.
« TUER CAPITALISTES »
Et puis ils ont de l’appétit. La frugalité à la cambodgienne de Cochet ne les intéresse pas.
La vie locale post-effondrement que vous décrivez dans votre livre est tout de même un peu effrayante : des milices tournantes de citoyens, de grandes fêtes où on gaspille ensemble pour purger les tensions… Est-ce ça, une démocratie désirable ?
On ne peut plus lutter contre l’effondrement, on ne peut qu’essayer de minimiser les conséquences, réduire le nombre de morts de 50 à 49 % de la population. S’il reste un peu d’humanité civilisée après cela, oui, je pense que cela pourra ressembler à ça. Certains pensent que les riches s’en sortiront en se réfugiant dans des forteresses, comme dans le film Soleil vert, mais je n’y crois pas. L’élite ne sera pas plus protégée de l’effondrement.
Vous faites partie d’une génération bénie qui a largement profité de la vie, et vous vieillissez. N’est-ce pas votre propre crépuscule que vous projetez sur le reste de l’humanité ?
C’est une hypothèse psychanalytique digne du café de commerce dans lequel nous nous trouvons (rires). Lévi-Strauss estimait d’ailleurs que l’on devenait pessimiste en vieillissant, et lui-même l’est devenu. Pouvez-vous penser que c’est le livre d’un vieux qui perd la tête ? Mais j’espère être encore là en 2030 et alors… rira bien qui rira le dernier.
Le journaliste a visé juste.
Relevez la réponse de ce Boomer : « Ma génération a créé les conditions de votre anéantissement, je compte bien être là en 2030 pour vous voir privés d’avenir, tout comme moi du haut de mes 84 ans. »
« Bingo ! Ces sales jeunes vont crever avant nous ! »
Cochet doit avoir réserver une place dans un laboratoire pour y faire cryogéniser son corps.
Seriez-vous prêt à faire un pari avec nous sur le fait qu’en 2030 l’effondrement aura bien eu lieu ?
Bien sûr. Mais, si je gagne ce pari, nous aurons du mal à nous revoir, il sera difficile de se déplacer. Tout le monde rit quand je dis ça, mais le principal moyen de transport en 2030, ce sera le cheval. L’automobile ne servira plus à rien. Si j’étais Mme Borne, d’ailleurs, je multiplierais dès aujourd’hui les grands haras nationaux et je développerais les élevages privés. Il y a un million de chevaux en France, c’est très insuffisant. Il faudra en tout cas que vous trouviez un moyen de me rejoindre. Je ne sais pas où vous serez, mais il est certain que Paris sera devenue complètement inhabitable. Si je perds, nous boirons du champagne dans la capitale.
Pour le coup, ce serait bien la seule chose de positive.
Piétiner l’envahisseur sous les sabots de milliers de chevaux, voilà qui aurait de l’allure.
En tout cas, Cochet est l’hyperbole du Boomer radicalisé mais il exprime le sentiment général d’un nombre croissant de vieux qui s’indignent à la fois de la tombe et de la baisse inéluctable des pensions à mesure que les dettes s’empilent.
Je suis convaincu que Cochet veut transformer les Blancs de moins 60 ans en protéines pour nourrir les nègres.
Absolument convaincu.