Captain Harlock
Démocratie Participative
08 novembre 2019
Les Russes n’ont pas mis longtemps à saisir la main tendue de Macron après son analyse détaillée sur la fin inéluctable de l’OTAN.
La Russie a salué jeudi les paroles «sincères» du président francais Emmanuel Macron qui a diagnostiqué la «mort cérébrale» de l’Otan dans une interview a l’hebdomadaire britannique The Economist.
«Ce sont des paroles en or. Sincères et qui reflètent l’essentiel. Une définition précise de l’état actuel de l’Otan», a écrit la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova sur sa page sur Facebook, commentant les propos sur l’Otan de Macron. Le président français a cependant eu dans la même interview des mots sévères sur la Russie dont le modèle n’est selon lui «pas soutenable».
Vous pouvez lire l’entretien de Macron. Faites-le, si ce n’est pas déjà fait.
C’est de la TNT.
Tous les think tanks atlantistes sont en alerte, tout comme les néo-conservateurs qui s’accrochent à leur chimère d’un monde unipolaire sous direction judéo-américaine.
Macron ne fait que répondre à la nouvelle réalité géopolitique qu’est le changement des priorités stratégiques des États-Unis. Si Trump est aussi attaqué, c’est d’abord parce qu’il fait les frais de la lutte entre les gérontes de la Guerre Froide et la nouvelle génération de stratèges américains qui se focalisent sur la Chine.
Pour une raison simple : dans 30 ans, l’économie de la Chine pèsera le double de celle des USA avec pour conséquence le double des moyens militaires américains.
Si la Chine consacre 5% de son PIB à sa défense, cela représentera 3,500 milliards de dollars par an.
Les données de la Banque Mondiale en donnent un aperçu.
Macron a mis les mots sur cette nouvelle donne.
Les Polonais, les Allemands, les Baltes, les Ukrainiens, tous ces gens essaient de se convaincre que l’Amérique les sauvera. Washington ne fera rien parce que l’Europe n’est plus sa priorité stratégique et que les USA n’auront pas les moyens financiers et militaires pour aider ces pays.
L’avenir est sombre.
L’UE moins la Grande-Bretagne pèsera un tiers de l’économie de la Chine et un peu plus de la moitié de celle des USA.
Si nous parvenions à former un bloc avec la Grande-Bretagne et la Russie, nous serions à égalité avec les USA. Mais ce ne serait toujours que la moitié de la puissance économique de la Chine.
Que pèserait la petite Europe dans un tel contexte si elle se libanisait totalement en une myriade d’états vieillissants et submergés par le tiers-monde ?
Si elle s’isolait, volontairement ou involontairement, la France, dans 30 ans, ne pèsera pas plus qu’une province chinoise. Nous serons des nains. Et les nains n’ont pas voix au chapitre, ils se font écraser impitoyablement par les géants.
C’est d’ailleurs ce qu’avait déjà brièvement indiqué Macron lors de son discours aux ambassadeurs, en août dernier.
L’Élysée :
Si on continue à faire comme avant pour le dire autrement, qu’on soit d’ailleurs une entreprise, un diplomate, un ministre, un Président de la République, un militaire, tous ici dans cette salle, si on continue à faire comme avant, alors nous perdrons définitivement le contrôle. Et alors, ce sera l’effacement.
Je peux vous le dire avec certitude. Nous savons que les civilisations disparaissent, le pays aussi. L’Europe disparaîtra. L’Europe disparaîtra avec l’effacement de ce moment occidental et le monde sera structuré autour de deux grands pôles : les États-Unis d’Amérique et la Chine. Et nous aurons le choix entre des dominations. Nous pouvons faire semblant de l’oublier. On peut le faire très bien. On l’a déjà très longtemps fait sur beaucoup de sujets. On expliquera que nous sommes souverains. On se battra pour maintenir les emplois dans notre pays en faisant des compromis bancals avec des groupes sur lesquels nous ne pouvons plus rien.
Il est grand temps que les gens dans nos milieux mettent à jour leur compréhension des affaires du monde au 21ème siècle ainsi que la véritable nature du rapport de force qui nous affronterons au milieu du siècle.
Nous ne devrons pas seulement tenir nos rues face à des hordes de sous-hommes venues du Pakistan ou de Somalie, nous devrons aussi lutter pour survivre face aux grandes puissances. La Turquie veut reprendre les Balkans, la Russie, si on ne négocie rien, pourrait attaquer l’est de l’Europe. La Chine nous colonisera totalement tandis que le monde musulman dominera notre politique intérieure.
Il est temps de sortir du pacifisme dogmatique.
L’extrême-droite que nous subissons actuellement divague comme si la France avait les armées de Napoléon Bonaparte en réserve.
Nous sombrons dans la sénilité, la dégénérescence complète.
Le nihilisme en réalité.
Et bien sûr, ce goût du tout ou rien qui ne produit jamais rien d’autre qu’une pétition de principes.
L’Allemagne, pas plus que la France ou la Russie ne sont en situation d’ambitionner quoique ce soit séparément. Nous en sommes en repli sur toute la ligne et d’abord démographiquement.
Poutine, qui sait tout cela, ne peut que réagir positivement aux déclarations radicales de Macron.
C’est un préalable.
Un futur radieux nous attend si nous nous entendons.
Avec des pogroms, comme avant.