Leutnant
Démocratie Participative
30 janvier 2024
Les DOMTOM sont une source de richesse culturelle exceptionnelle.
Jugé pour le viol de deux femmes dans la même nuit à La Rochelle, en septembre 2021, Aston Valin a continué d’affirmer que le premier acte était consenti.
Il s’est fait tatouer le visage en prison pour « paraître plus méchant ». Aston Valin, 28 ans, est à l’isolement. Les crimes de viols pour lesquels il est jugé depuis ce lundi 29 janvier devant la cour d’assises de la Charente-Maritime à Saintes ne l’aident pas à se faire des amis en détention.
En ce premier jour de procès, il maintient avoir eu une relation consentie avec une première inconnue et minimise les accusations pour la deuxième, au petit matin à La Rochelle. Laure (1), 24 ans, et Odette (1), 86 ans, se tiennent fermement la main sur le banc des parties civiles. Depuis le 12 septembre 2021, elles sont dramatiquement liées à vie. Deux ans et demi plus tôt, les deux femmes décrivent une scène abominable avec, pour similarité, une violence inouïe.
À La Rochelle, il est environ 6 heures du matin quand, par un mauvais concours de circonstances, Laure se retrouve seule à traverser les parcs au niveau de l’avenue Maurice-Delmas. Son petit ami avec qui elle s’est disputée à la sortie de la boîte de nuit l’Oxford est resté bouder sur un banc, le colocataire de celui-ci s’est arrêté pour uriner contre un arbre. Vulnérable, elle raconte que c’est à ce moment-là qu’un individu la traîne dans un petit chemin sombre, la plaque au sol, main contre la bouche, et la viole par pénétrations vaginale et anale.
À peine trente minutes plus tard, avenue de Fétilly, Odette revient de sa balade matinale avec son petit chien lorsque, dans le hall de sa résidence, elle est agressée, violée par pénétration vaginale. À la barre, Aston Valin laisse entrevoir une évolution. « J’ai passé deux ans et demi en prison, j’ai eu le temps de réfléchir, Madame la présidente. » Mais son récit n’a pas bougé d’un pouce.
En septembre 2021, l’accusé traverse une période « insécurisante », déclare à la cour le psychologue de la police nationale qui avait assisté à ses gardes à vue. Il vient tout juste d’être papa, sa mère est morte un an plus tôt, il ne s’épanouit pas dans son travail, il prend des drogues.
Plus jeune, une carrière de sportif de haut niveau de handball s’était envolée le jour où il a été impliqué dans une affaire de viols sur des enfants et agressions sexuelles sur une femme à La Réunion, son île de naissance. Il avait 14 ans. Condamné en 2016 à six ans de prison par la cour d’assises des mineurs, il arrive en France pour purger sa peine et se rapprocher de sa mère, installée à Tonnay-Charente.
Le 11 septembre, il traîne sur la plage de la Concurrence. Il a une idée en tête. « J’avais prévu d’aller à la résidence de l’avenue Fétilly pour des cambriolages, dit-il. Comme j’avais travaillé là-bas sur un chantier, j’avais les codes d’entrée. Je suis parti vers 5 heures du matin, j’étais arrêté au feu sur mon scooter. Une fille m’a tapé sur l’épaule. On parle deux ou trois minutes et elle m’attire dans un chemin. Elle me dit qu’elle s’est disputée avec son petit copain, elle pleurait. Je l’ai prise dans les bras, on s’est embrassé, on a eu une relation sexuelle parterre. C’était… bizarre. Rapide. Pour moi, il y avait consentement. J’ai tenté une pénétration anale, elle a dit non et je n’ai pas insisté. » Cette fille qu’il décrit, c’est Laure. Mais tous les autres témoignages anéantissent sa défense.
La Réunion
Laure est trouvée dans les parcs par des jeunes qui sortent aussi de l’Oxford. « Elle avait l’air complètement perdue, témoigne celle qui est allée à sa rencontre. Elle était ébouriffée, en larmes, traumatisée. Elle disait en boucle : « ils m’ont couchée, ils m’ont violée, ils m’ont traînée par terre ». Son attitude était authentique. » Pour tous, il est inconcevable que Laure ait joué la comédie. « En état de choc », décrit son petit copain arrivé plus tard sur les lieux. « Je ne l’avais jamais vue comme ça. Je n’ai d’ailleurs jamais vu quelqu’un dans cet état-là. »
Les constatations gynécologiques font état de multiples lésions sur le corps, une fissure anale. « Elle a perdu la vie qu’elle avait en elle », ajoute sa maman, en larmes. Laure a abandonné sa formation de cuisinière. Une carrière fauchée en pleine ascension. Elle venait tout juste de décrocher un stage dans un grand étoilé de la ville.
Ce mardi 30 janvier, les faits commis sur l’octogénaire seront plus longuement étudiés.
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