Captain Harlock
Démocratie Participative
08 novembre 2019
Il est temps de diversifier les pays de l’Est.
Comme vous le savez, l’important, c’est de préserver la préséance accordée au petit Jésus. On y importe donc des bouddhistes.
Casque jaune vissé sur la tête, une trentaine d’hommes s’affairent sur un chantier au sud de Bucarest, échangeant quelques mots en vietnamien : confrontée à une pénurie croissante de main d’œuvre qui menace de gripper son économie, la Roumanie déroule le tapis rouge aux travailleurs asiatiques. «My friend, my friend», lance Costel, un ouvrier roumain à un «ami» vietnamien, dans un effort de briser la barrière linguistique sur ce chantier géré par la mairie du 4ème arrondissement.
En dehors du travail, les moments d’échange entre les deux groupes sont limités : à la pause cigarette, les Asiatiques plébiscitent un calumet improvisé à partir d’un tuyau en PVC ; au déjeuner, ils partagent dans une salle à manger un repas consistant de plusieurs plats préparés par un chef vietnamien.
«Nous avions de l’argent pour rénover des dizaines de HLM mais pas la main-d’œuvre nécessaire», explique à l’AFP le maire Daniel Baluta qui a décidé de recruter loin des frontières européennes. Terres d’émigration et de faible natalité, tous les pays du flanc est du continent sont confrontés à la même carence de main-d’œuvre.
La Hongrie voisine prévoit d’accorder 75.000 permis de travail en 2019 à des travailleurs hors Union européenne, soit trois fois plus qu’en 2017. La majorité d’entre eux continue de venir d’Ukraine mais ils sont de plus en plus nombreux à être originaires du Vietnam, de Chine, d’Inde, de Mongolie. Le gouvernement du Premier ministre nationaliste Viktor Orban, communique peu sur ce sujet alors que le refus de l’immigration constitue le fil rouge de sa politique depuis 2010.
Et dire que Viktor est violemment critiqué par les juifs pour son racisme et son antisémitisme.
« Les campagnes dans les rues de Budapest contre George #Soros rappellent les énormes campagnes antisémites dans les années 1930″ @BHL dans #Conversations pic.twitter.com/SUN286iQEe
— i24NEWS Français (@i24NEWS_FR) March 6, 2019
C’est très injuste.
Désertée par environ quatre millions de ses habitants, eux-mêmes travailleurs émigrés dans des pays occidentaux aux emplois mieux rémunérés, la Roumanie a délivré plus de 11.000 permis de travail au cours du premier semestre 2019, contre 10.500 pour l’ensemble de 2018. Les Vietnamiens, les Moldaves et les Sri-Lankais en ont été les premiers bénéficiaires.
Les Cingalais du Sri Lanka ont vocation à s’intégrer dans la société roumaine.
11,000 par semestre, c’est encore faible mais il suffit d’une décision du gouvernement pour que cela passe de 20,000 à 100,000 par an. Puis 200,000, etc..
En France, nous avons l’expérience de ce genre de « décision » prise en toute discrétion entre le grand patronat et les démocrates.
Ensuite, c’est à la population d’apprendre à vivre avec le tiers-monde.
La plupart de ces embauches passent par des sociétés de recrutement, spécialisées dans la main d’oeuvre asiatique, dont le nombre a explosé. «Au début nous étions sollicités pour de projets de taille modeste mais depuis trois ans, la demande de travailleurs pour de grands projets a fortement progressé», indique à l’AFP Corina Constantin, directrice de la société roumaine Multi Professional Solutions.
Selon une récente étude de la société américaine de travail temporaire Manpower, quatre employeurs roumains sur cinq rencontrent des difficultés à pourvoir des postes. En Hongrie, le manque de bras dans le seul secteur de l’industrie est estimé entre 40.000 et 50.000 personnes. «Il est impossible de mener des projets d’envergure sans travailleurs étrangers», explique Eva Toth, du syndicat hongrois de l’industrie chimique.
Pour la construction d’une usine de polyols à Tiszaujvaros, dans l’est de la Hongrie, l’un des plus gros chantiers industriels du moment, MOL, la principale entreprise pétrolière et gazière hongroise, prévoit d’employer 2.500 travailleurs étrangers, soit 25% de l’effectif, au plus fort de l’activité.
Selon le maire roumain Daniel Baluta, les quelque 500 Vietnamiens travaillant sur le chantier de son arrondissement touchent l’équivalent de 900 euros net par mois, soit un tiers de plus que le salaire moyen en Roumanie.
Mais le syndicaliste Dumitru Costin, responsable de l’une des principales confédérations du pays (BNS), fustige le «comportement abusif» de nombreux patrons envers les immigrés. Selon lui, les inspecteurs du travail ne peuvent vérifier si les «normes minimum de travail» sont respectées, vu l’impossibilité de communiquer directement avec les employés. «Lorsqu’ils ont voyagé des milliers de kilomètres pour trouver un emploi, il est évident qu’ils vont obéir sans broncher et travailler des heures supplémentaires non payées pour ne pas être renvoyés dans leur pays», estime M. Costin.
Zoltan Laszlo, chef du syndicat de la métallurgie (VSZSZ), affirme que les salariés hongrois sont mis sous pression de leurs chefs qui leur «disent qu’on peut facilement les remplacer» par des Ukrainiens, des Mongols ou des Vietnamiens. «Nous ne sommes pas contre l’embauche de travailleurs étrangers car autrement les entreprises n’auraient plus qu’à mettre la clef sous la porte, explique à l’AFP la syndicaliste hongroise Eva Toth, mais si les salariés locaux étaient mieux payés, ils ne quitteraient pas le pays».
Le grand patronat n’a pas l’intention de mieux payer les travailleurs. Importer des millions de larbins d’Inde, du Pakistan ou du Sri Lanka pour des emplois sous-qualifiés avant de les lâcher dans la nature est beaucoup plus profitable et plus rapide que de soutenir massivement la natalité blanche.
Et puis les travailleurs s’accoutument vite aux hausses de salaire.
Ces démocraties aux mains du capital ne changeront pas de direction tant qu’une main de fer ne se décidera pas à faire prévaloir les intérêts de long terme des peuples concernés.