Leutnant
Démocratie Participative
30 juillet 2019
Rien à faire, le gouvernement refuse de renvoyer les arabes même quand ils supplient.
« Je veux sortir de prison. J’en ai marre. Je veux retourner chez moi en Tunisie. » Ce lundi après-midi, Mabrouk, 27 ans, était jugé pour avoir saccagé à quatre reprises des cellules de la prison de Meaux-Chauconin où il est détenu.
Incrédule, la juge lui rétorque : « Mais, Monsieur, cela va avoir l’effet inverse. » Il a été condamné à huit mois de prison ferme, avec maintien en détention.
Le 12 avril, il met le feu à sa cellule et tente de mettre fin à ses jours. Il est changé de geôle. Le 15 avril, il casse tout dans sa nouvelle chambre : les toilettes, la fenêtre… Même la porte et l’œilleton subissent sa rage.
Il est de nouveau changé de cellule. Le 17 avril, de nouveau, il casse tout. Enfin, le 19 avril, sa cellule est une nouvelle fois le théâtre de son « énervement ».
L’homme était aussi poursuivi pour avoir tenté de s’évader, le 2 mars, une arme artisanale — un barreau de chaise doté d’une lame de rasoir — à la main. Lui explique qu’il voulait simplement récupérer un ballon près d’une clôture.
En fait, tout avait commencé pour Mabrouk le 1er mars. Il était dans un centre de rétention administratif car en situation irrégulière en France. Là-bas, il avait tout cassé.
Il avait été jugé. Et alors qu’il attendait la décision des juges au « dépôt » (les cellules du tribunal), il avait voulu dégrader les lieux, avait tenté de donner un coup de coude à un surveillant et avait fini par le faire choir, causant une entorse sévère chez ce fonctionnaire qui s’était vu prescrire trente jours d’incapacité totale de travail.
Ledit surveillant, pompier volontaire également, à cause de cette blessure, ne pourra pas devenir pompier professionnel.
Le magistrat représentant le ministère public a demandé contre lui un an et demi de prison ferme. Le psychiatre qui a examiné le prévenu parle d’une « personnalité asociale marquée par la polytoxicomanie, et une incapacité à supporter la frustration ».
Avant de partir délibérer, la juge a laissé à Mabrouk les derniers mots. « Il y a des choses qui ne sont pas vraies », a-t-il lâché en arabe.
Grâce à nos magistrats, Mabrouk va pouvoir rester encore un an de plus en France contre sa volonté.
Libérez Mabrouk !