« Je vais passer à l’acte, trouver des armes si vous me trouvez pas un logement » : Sid Ali témoigne du racisme au tribunal

Capitaine Harlock
Démocratie Participative
25 avril 2017

 

Le fléau du racisme continue de sévir.

Le Parisien :

Sid Ali, dont le père a été éloigné de France après le sanglant attentat du RER à Saint-Michel en 1995, a proféré des menaces à l’encontre d’une policière.

Tout à coup, le silence envahit la salle d’audience. Un silence glaçant, à l’image de ces menaces proférées il y a quelques jours par Sid Ali, 33 ans, et dont le président de la 17e chambre du tribunal de Bobigny donne lecture ce lundi. «Je vais te tuer te mettre dans un hachoir, te manger, et boire tout ton sang à la paille», «je vais te tuer avec une Kalachnikov», «je vais passer à l’acte, trouver des armes si vous me trouvez pas un logement», «je me souviendrai de ton visage, tu vas être orpheline, je vais revenir avec une kalachnikov et Noisy-le-Grand va être comme les Champs Élysées… Boom».

Les dernières menaces ont été prononcées au commissariat de Noisy-le-Grand où cet homme n’a pas apprécié le regard d’une policière. Les autres promesses de mort, par téléphone ou en face-à-face, étaient destinées à une directrice de centre de réinsertion à Saint-Prix dans le Val-d’Oise, ou à du personnel de probation et d’insertion pénitentiaire à Créteil dans le Val-de-Marne, s’ils ne l’aidaient pas à récupérer ses affaires, ou à trouver un logement. Il a même promis de «faire un mort de plus qu’Anders Breivik», le terroriste qui a fait 77 morts en 2011 en Norvège.

L’enquête rapide avant l’audience a mis en lumière une «haine de la France» après que son père, présenté comme terroriste du GIA impliqué dans le sanglant attentat du RER à Saint-Michel en 1995, a été éloigné du pays. Sid Ali avait 12 ans. Un père terroriste et absent, une mère violente, une consommation de cannabis allant jusqu’à 25 joints par jours et déjà quinze ans derrière les barreaux de toutes les prisons d’Ile-de-France. Vingt-six condamnations depuis 2001, dont 9 menaces de mort, une apologie du terrorisme, 5 outrages… «Pourquoi ?» lui demande le président. «Je sais pas», répond le prévenu, qui à la surprise générale, finit par évoquer «une voix intérieure» qui lui commanderait ces menaces.

Sans l’avoir évoqué au préalable, son avocate réclame une nouvelle expertise, si on «ne veut pas que le pire arrive et je ne veux pas endosser cette responsabilité». Sid Ali ajoute : «Je peux retourner en prison, mais après, quand je vais ressortir, qu’est ce que je deviens ?» Après réflexion, le tribunal prononce 15 mois de prison et maintien en détention. «Il faut être réaliste, lui dit le président. Vous avez sans doute des difficultés, mais vous avez agressé des gens qui vous ont aidé.»

Une fois dehors, tout devrait rentrer dans l’ordre.