« Je vais la buter. Je vais lui mettre une balle dans la tête » : né dans sa tête au Japon, Mohamed, condamné pour tentative de meurtre, veut se venger de sa psychiatre

Leutnant
Démocratie Participative
06 mai 2023

La Voix du Nord :

Dès les premières phrases, le climat est posé. « Vous êtes né à Sidi Bel Abbès, en Algérie », lance le président Benoît Vandermaesen à un prévenu tout juste arrivé dans le box. « Pas du tout, le corrige aussitôt Mohamed Brahmi. Je suis né au Japon, déclaré au consulat du Vietnam. » Les yeux de ce barbu de 32 ans tournent sans cesse, tels des billes. Du débat à la fin des débats, l’homme paraîtra mastiquer un bien invisible chewing-gum. En défense, Me Marie Urbanski se dresse. « Mon client n’est pas en capacité d’être jugé aujourd’hui », supplie la robe noire. « Ce dossier revient devant le tribunal pour la septième fois, lui lance le juge. Et depuis le 6 mai 2022. L’altération du discernement a été constatée, pas l’abolition. À un moment, il faudra le juger. »

Incarcéré au centre pénitentiaire d’Annœullin, Brahmi purge une peine de quinze ans de prison pour tentative d’assassinat. Condamné en 2013, il est libérable en octobre 2024. Sauf que… À Vivonne (Vienne), il a assuré : « La psychiatre, elle est folle de m’avoir donné ce médicament. Je vais la buter. Je vais lui mettre une balle dans la tête… » Transféré à Annœullin, le détenu a fini par mettre le feu à sa cellule. Des fouilles ont également permis d’y découvrir des armes tranchantes artisanales. Il expliquera ensuite aux enquêteurs : « Je n’arrive pas à supporter les mégawatts envoyés dans ma cellule ». Brahmi a également sollicité une « libération-expulsion ». D’être exclu de France. « Cela a été rejeté car vous n’êtes pas sous obligation de quitter le territoire français », pointe le président. Face à ce type de situation, les autorités françaises savent cependant prendre les devants. Là, elles ont encore plus d’une année pour agir.

Les propos du suspect demeurent elliptiques de bout en bout. « Coup d’État » ; « droit d’asile en Espagne », ânonne Brahmi. « Savez-vous ce que vous faites ici ? », lui demande Me Urbanski qui plaide la reconnaissance de l’abolition du discernement. « Je suis là pour mon expulsion », rétorque son client. Sanction : un an de cellule supplémentaire.

L’État français ne veut même pas expulser les Algériens qui le supplient de les expulser.

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