Sigmar Polaris
Démocratie Participative
14 septembre 2022
La nation serbe se réveille contre le péril pédo-LGBT.
“Risque de violence”, c’est ce qu’avancent les autorités serbes pour justifier l’interdiction de la Marche des fiertés prévue le 17 septembre à Belgrade. Cette manifestation devait être l’apogée de l’Europride, événement paneuropéen rassemblant la communauté LGBTQI, qui se déroule dans la capitale serbe cette semaine.
“Des affrontements insensés dans les rues de Belgrade rendraient plus difficile la position de notre pays, mettraient en danger la sécurité des participants à la marche ainsi que celle de l’ensemble des citoyens.” C’est en ces termes que le ministre de l’Intérieur, Aleksandar Vulin, a justifié l’interdiction, relaie Kurir. La contre-manifestation annoncée par les opposants à la marche a, elle aussi, été prohibée par la police serbe, explique le quotidien de Belgrade.
Le 27 août dernier, le président serbe, Aleksandar Vucic, avait demandé la suspension de la Marche des fiertés, invoquant les tensions au Kosovo, ancienne province serbe devenue en 2008 un État indépendant mais qui n’est pas reconnu par Belgrade. Si la Première ministre serbe, Ana Brnabic, en fonction depuis 2017, est ouvertement homosexuelle, elle n’a pas tardé à se ranger du côté des autorités. Le mariage gay n’est toujours pas autorisé en Serbie.
Milosevic, revient !
L’interdiction de la Marche des fiertés survient quelques jours après une grande manifestation qui a rassemblé, le 11 septembre, à Belgrade, des milliers de personnes : mouvements pro-famille traditionnelle, prêtres de l’Église orthodoxe, nationalistes d’extrême droite, antimondialistes et antivaccins, tous réunis sous la bannière de la “défense des valeurs familiales”, rapporte le quotidien Danas.
“Vucic a-t-il vraiment perdu le contrôle de la droite ou se sert-il de l’Europride pour faire du marchandage politique : je donne le Kosovo à l’Europe [j’accepte, à la demande de l’Union européenne (UE), de reconnaître le pays], mais j’interdis la Marche des fiertés pour calmer les nationalistes et les populistes”, s’interroge Vreme.
“Entre 2015 et 2019, Vucic a autorisé la Marche des fiertés pour satisfaire aux conditions d’adhésion à l’Union européenne. Aujourd’hui, alors que l’UE s’efforce de mettre fin à la crise du Kosovo et de détourner la Serbie de la tentation russe, Vucic, de façon pragmatique, fait un geste en direction des populistes nationalistes, pour lesquels la pilule amère du Kosovo ne passe toujours pas”, explique l’hebdomadaire de l’opposition serbe.
Le 13 septembre dans l’après-midi, après l’interdiction de la marche, la Première ministre s’est exprimée en personne à la Conférence internationale des droits humains, organisée dans le cadre de l’Europride 2022. Conspuée par les participants, elle a voulu tirer les choses au clair, comme le rapporte Blic : “Je suis probablement la seule personne discriminée par les deux communautés [gay et hétéro], et la première femme politique, en Serbie et dans la région, à n’avoir eu ni peur ni honte de se déclarer LGBT. C’est mon combat.”
Devant la Maison de la jeunesse, où se tenait la conférence, les adversaires de l’Europride avaient déployé une grande banderole frappée de l’inscription : “Interdire la sodomie pour cent ans.”
Quelques heures avant l’interdiction de la marche, le patriarche Porphyre, chef de l’influente Église orthodoxe serbe, a demandé à ses ouailles de “prier ensemble, dans toutes les églises et les monastères de Serbie, contre les forces invisibles du mal, qui cherchent à profaner le caractère sacré du mariage et la pureté de la famille en imposant des unions anti-Dieu et contre nature”, relaie Vreme.
Les organisateurs de la marche ont annoncé que la “Belgrade Pride” utiliserait “tous les moyens légaux pour contourner l’interdiction”. Selon Blic, un changement d’itinéraire serait envisagé.
Pour prévenir toute forme de violences liées à l’homophobie, les organisateurs de l’Europride 2022 ont émis des consignes de sécurité destinées aux participants venus de l’étranger, qui ont été distribuées à l’aéroport de Belgrade. “Des consignes de sécurité comme si l’on entrait dans une zone de guerre, ou presque : ne portez pas d’écharpe ou de bandana aux couleurs de l’arc-en-ciel, ne vous tenez pas par la main, trouvez un prétexte à votre venue à Belgrade”, énumère Danas.
Génial, vive la Serbie anti LGBT.
Maintenant, il faut que le gouvernement serbe adopte les méthodes de Ramzan Kadyrov.
Il n’y a plus d’homosexuels violeurs d’enfants en Tchétchénie. Ils sont tous morts.
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