Wolf
Démocratie Participative
11 juin 2017
Des limites de l’intégration, même à Neuilly…
Le locataire endetté de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) cachait de très lourds secrets. Depuis un an et demi, il vivait dans son deux-pièces rez-de-jardin avec le… corps de son fils, qu’il a très vraisemblablement tué à la fin de l’année 2015. Sans que personne ne s’inquiète de la disparition de l’adolescent. Ni à l’école, ni dans sa famille.
Dissimulée derrière les murs et la lourde porte de ce petit appartement d’un immeuble chic du quartier Bagatelle, l’horreur n’a pas filtré. L’odeur du corps en décomposition non plus, ou si peu que les voisins ne se sont pas alarmés. Tout juste a-t-on senti une mauvaise odeur dans la salle de bains du premier étage pendant une courte période. Le père, un homme de 65 ans qui se présentait toujours comme un homme important, distingué mais pas très avenant, que l’on croisait chaque jour dans le hall de l’immeuble ou dans le quartier, est clairement soupçonné du meurtre. Le parquet de Nanterre vient d’ouvrir une information judiciaire contre lui pour homicide volontaire.
Jeudi, en fin de journée, il a été interrogé en garde à vue à l’hôpital, où il est soigné pour des blessures qu’il s’est lui-même infligées en se poignardant l’abdomen. Et même s’il ne reconnaît pas avoir tué son fils, qui n’avait que 14 ans et demi, il admet «une dispute», selon un proche du dossier. Le père ne voulait pas l’autoriser à fêter la Saint-Sylvestre avec ses copains. La dispute a dégénéré en bagarre, a encore reconnu le père. Il affirme n’avoir aucun souvenir de ce qu’il s’est passé avant de réaliser la mort de son enfant. Toujours selon ses dires, la sidération l’a figé au point qu’il n’a rien fait. Pas d’appel aux secours, ni à la police. Le corps est resté là, dans l’appartement, dans un couloir menant à la chambre de l’adolescent. Le père a fermé la porte du couloir, le cadavre s’est décomposé au fil des mois, dans un tapis enroulé.
Le sexagénaire aurait pu garder son secret encore longtemps. Mais voilà, il ne payait plus son loyer depuis bientôt deux ans et la propriétaire a fini par obtenir son expulsion. Mardi, l’huissier s’est présenté chez lui. Acculé, il a saisi un couteau pour s’éventrer. Une fois la porte ouverte, l’huissier, accompagné d’un serrurier et de la police, ont vu le sang au sol. Puis, dans l’appartement, c’est le corps putréfié qu’ils ont découvert. «Asséché, presque momifié», détaille un proche de l’affaire. D’après les résultats de l’autopsie, des blessures mortelles à l’arme blanche apparaissent sur ce qu’il reste de peau, dans le dos et sur l’avant du corps.
Dans le cadre de l’information judiciaire, une expertise psy devrait être ordonnée. La personnalité de cet Algérien, au vague passé de diplomate, trouble. «C’est un intellectuel, quelqu’un qui a eu des fonctions importantes, décrit une connaissance. Mais il n’est pas facile, très fier.» «Très secret», abonde un voisin du quartier avec lequel il discutait régulièrement. De son histoire, on sait que son épouse est décédée au début de l’année 2015. Quelques mois plus tard, il a cessé de payer son loyer. L’agence de conseil en communication qu’il avait montée en Algérie, tout en habitant Neuilly, il y a une dizaine d’années, n’était visiblement pas lucrative. Pas plus que sa société française enregistrée à Neuilly.
A chaque fois, je me dis que ces histoires pourraient être écrites par un auteur d’extrême-droite.