Leutnant
Démocratie Participative
01 août 2020
Cet acharnement s’explique par la haine anti-musulmane qui règne en France.
A 38 ans, dont au moins les trois dernières années passées en France, Lakhdar va au contact des femmes de façon très directe, dans l’espoir de relations intimes… voire trouver celle avec laquelle il fera sa vie. C’est sa méthode de séduction. Soit.
« Soit ». Journalisme français 2020.
Mais les faits pour lesquels il comparaît ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Tours, n’ont rien à voir avec de la drague, même lourde.
Le 27 novembre 2018, il suit une adolescente de 15 ans qui vient de monter dans le bus, carrefour de Verdun, s’assoit à côté d’elle, lui met la main sur la cuisse. Pour être plus tranquille, il l’emmène ensuite tout au fond du bus pour lui mettre la main dans le pantalon, dans la culotte.
Au cours de l’instruction, la qualification de viol sera abandonnée au profit de celle d’agression sexuelle sur personne vulnérable. Vulnérable parce que non seulement la victime est mineure, mais elle souffre également d’un déficit… que le prévenu est bien le seul à ne pas avoir remarqué. A 15 ans, elle a le niveau scolaire et intellectuel d’une élève de CM1. Difficile de croire Lakhdar quand il prétend avoir pensé qu’elle avait 19 ans. Qu’elle était consentante ou qu’il pensait qu’elle l’avait cherché dans le bus.
Isolement, grande précarité, absence de référents sociaux et moraux… Pour l’expert psychiatre, la dangerosité n’est pas au niveau psychiatrique mais au niveau criminologique. L’absence de sens moral et une conduite de prédation sexuelle lui font craindre la récidive.
Pour le procureur Pierre Gérard, « le peu de bonne foi qu’on pouvait prêter [au prévenu] a complètement disparu » au fil de ses déclarations à l’audience. L’apparence juvénile et la visibilité du handicap d’un côté, la rapidité avec laquelle il l’agresse (« deux minutes et vingt-quatre secondes ») puis va à la recherche d’autres proies (sept ou huit secondes seulement) de l’autre, le conduisent à requérir une peine ferme de trois ans (avec maintien en détention) et un éloignement définitif du territoire national.
Me Maurice Ngamakita, en défense, estime qu’il n’y a pas d’élément qui dise que, sur le moment, son client a vu chez cette personne un déficit mental. Il ne voudrait pas qu’on le condamne « pour ses manières peu académiques d’aborder les femmes » et demande une peine avec sursis probatoire, ou avec une partie ferme limitée à la détention provisoire déjà effectuée (soit seize mois).
Après délibéré, le tribunal a déclaré Lakhdar Yadel coupable d’agression sexuelle sur personne vulnérable et a suivi le parquet dans ses réquisitions. Soit trois ans ferme avec maintien en détention, interdiction définitive du territoire national et inscription sur le fichier des délinquants sexuels.
C’est une déception pour l’avocat africain Ngamakita mais comme Lakhdar ne sera jamais expulsé, il faut rester positif.