Capitaine Harlock
Démocratie Participative
21 mai 2017
Rappelez-vous que la France est un pays raciste qui persécutent les nègres et les musulmans, à l’instar de Théo Luhaka.
Être condamné pour s’être exprimé sur les réseaux sociaux est une chose. Être privé de liberté pour ce genre d’infraction en est une autre.
Pour ceux qui ne connaissent pas ma situation : alors que j’étais fonctionnaire de police à Lyon, j’ai été dénoncé en septembre 2014 par une de mes collègues de travail à ma hiérarchie pour avoir publié anonymement sur le réseau social Facebook des textes vilipendant vertement les islamistes au lendemain de l’enlèvement et de l’assassinat de notre compatriote Hervé Gourdel en Algérie.
Ma hiérarchie m’a renvoyé devant un conseil de discipline et a saisi la justice. Renvoyé devant le tribunal correctionnel par le procureur de la République, j’ai été condamné à 5.000 euros d’amende. Ce dernier estimant que la peine était insuffisante à fait appel de la décision et la cour d’appel m’a condamné à 200 jours-amende à 25 euros.
Parallèlement, j’ai été suspendu provisoirement de mes fonctions sans traitement.
J’ai décidé de dénoncer cette situation et de me départir de mon obligation de réserve pour témoigner de ce que nombre de policiers subissent au quotidien.
Cela m’a valu une deuxième procédure disciplinaire aboutissant à ma révocation.
Ayant fait un pourvoi en cassation, je viens de me voir notifier sa non-admission. Par conséquent, la décision de la cour d’appel devient définitive, et à cette heure où je dispose à peine de moyens me permettant de survivre, la sanction est imparable : m’acquitter de 5.000 euros en une fois, somme qu’il m’est impossible de réunir, ou séjourner 200 jours en prison.
Au-delà de la certitude qui est la mienne quant à la manière dont sont traités les anciens policiers dans les établissements pénitentiaires, je n’imagine pas un instant séjourner en prison pour une infraction liée à la critique de l’islam ou des islamistes dans un pays qui se targue à chaque occasion d’être celui des droits de l’homme.
Ainsi, je me vois contraint de solliciter, sans garantie aucune de l’obtenir, l’asile politique à l’étranger, en l’occurrence la Suisse dans un premier temps, afin de ne pas me retrouver derrière les barreaux.
En effet, renseignements pris à ce sujet, il est impossible de solliciter un délai ou un étalement du paiement des jours-amende prononcés par une juridiction pénale.
Cet aboutissement du processus de mise à mort sociale dont j’ai été l’objet (j’ai volontairement été le plus synthétique possible dans la narration de ce que je vis depuis 2014) m’oblige donc à laisser derrière moi le peu qu’il me reste, dans l’espoir de le retrouver un jour.
Certains mal informés ont suggéré de lancer une souscription publique afin de me permettre de m’acquitter de l’amende qui m’a été infligée : je rappelle donc que cela constituerait un délit passible de six mois d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende.
Je ne considère pas ma démarche comme celle d’un délinquant qui choisit la cavale (loin de moi cette idée), il s’agit pour moi de solliciter l’aide d’une démocratie étrangère face à ce qu’il convient de considérer comme une pratique liberticide indigne de notre pays.
Être condamné pour s’être exprimé sur les réseaux sociaux est une chose. Être privé de liberté pour ce genre d’infraction en est une autre. Jamais je ne pourrai m’y résigner.
Demander l’asile dans une démocratie : chances de succès proches de 0. Les démocraties ne sont pas différentes des démocraties populaires du Bloc de l’Est. Elles appartiennent à un système cohérent qui détruit les opposants. Les dissidents soviétiques ne demandaient pas l’asile à la Pologne rouge.
Ce que ne précise pas le texte de cet ancien policier, c’est que c’est une ignoble moukère qui l’a dénoncé à sa hiérarchie.
Tout ceci n’empêche bien évidemment pas le gouvernement français d’organiser des rencontres mondaines dans ses ministères au sujet de la lutte « pour la liberté d’expression sur internet ». Dans des pays ennemis, bien sûr.
Le site du ministère des Affaires Étrangères est très volubile sur la question :
À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse (3 mai), le MAEDI, en partenariat avec CFI, RSF, France Médias Monde, TV5 Monde, France Culture et Slate.fr, a organisé le mardi 5 mai au Quai d’Orsay une conférence-débat consacrée à « La liberté d’expression sur Internet ».
En fait, la république française ne passe même pas ses propres tests :
De 9h à 13h, étaient organisées deux tables-rondes : l’une sur la protection des cyber-journalistes dans les conflits et face à la menace terroriste, l’autre sur la liberté d’expression face aux états « ennemis d’Internet ».
Les journalistes en ligne et les blogueurs sont les premières cibles des pays prédateurs de la liberté d’informer. Ils doivent aussi, dans les zones de conflit, ou face au terrorisme, affronter de nouvelles menaces, parfois au péril de leur vie.
Je n’aurais pas mieux décrit l’état français.
Cette élite qui gouverne ce pays mérite vraiment que l’apocalypse s’abatte sur elle. De les voir festoyer en persécutant ceux qui dénoncent leur politique suicidaire me donne, littéralement, la nausée.