Capitaine Harlock
Démocratie Participative
18 avril 2017
Les choses ont l’air de devenir de sérieuses en Corée du Nord. Les USA envoient trois porte-avions au large du pays en vue de frappes militaires contre ce pays.
Les États-Unis continuent de brandir les armes et envisagent une mesure sans précédent sur le plan militaire: le déploiement de trois porte-avions dans la région de la péninsule coréenne.
Pour opposer leur force de dissuasion face à la Corée du Nord, les États-Unis se proposent d’envoyer, dès la semaine prochaine, trois porte-avions vers les côtes coréennes, communique l’agence Yonhap se référant à une source gouvernementale sud-coréenne.
Selon l’agence, le porte-avions USS Carl Vinson entrera en mer du Japon vers le 25 avril, tandis que son déploiement initial dans la zone était prévu aux environs du 15 avril.
Outre le Carl Vinson, les États-Unis déploieront en mer du Japon les porte-avions USS Ronald Reagan et USS Nimitz.
Dimanche 16 avril, des sources en Corée du Sud et au Japon ont annoncé que Pyongyang avait raté un test de missile. Un nouveau test nord-coréen est attendu aux environs du 25 avril à l’occasion du 85e anniversaire de l’Armée populaire de Corée.
La présence dans la zone de trois porte-avions est sans précédent du point de vue militaire, les États-Unis tentent ainsi de démontrer leur approche vis-à-vis de la Corée du Nord, a signalé l’interlocuteur de Yonhap.
Compte tenu de la forte opposition que rencontre Trump aux USA, le recours à l’action militaire extérieure devient un moyen de créer une dynamique autour de sa présidence.
Le problème, c’est que la Corée du Nord n’est pas exactement la Syrie et que Kim Jong Un dispose déjà d’armes nucléaires, même si elles sont de puissance modeste. Il a suffisamment de réserves d’artillerie pour semer le chaos en Corée du Sud.
Globalement, nombreux sont les Occidentaux qui sous-estiment Kim Jong Un en basant leur jugement sur la seule base de son physique ou de sa coupe de cheveux. La façon dont il a liquidé les factions ennemies invite pourtant à la prudence.
Si je devais comparer la Corée du Nord à quelque chose, ce serait à Sparte. Le pays est totalement structuré autour de l’armée qui consomme 25% du PIB. Toute la société est militarisée depuis plus de 70 ans. Ils sont rompus aux privations et même à la famine.
Et Kim n’a pas l’air de se laisser impressionner.
Le représentant permanent de Pyongyang à l’Onu a estimé que les États-Unis avaient créé une situation dangereuse dans la région qui constituait une grave menace pour la paix sur la péninsule coréenne.
Selon lui, « une guerre nucléaire peut éclater à tout moment ».
Il a fermement condamné les États-Unis et la Corée du Sud pour avoir organisé des exercices militaires d’une échelle inédite et a mis en garde contre les conséquences de ces actions pour la paix dans la région.
« Cette situation présente une menace sérieuse pour la paix et la stabilité », a déclaré l’ambassadeur nord-coréen le lundi 17 avril.
L’essentiel du jeu nord-coréen repose sur la diplomatie, l’équilibre et le déséquilibre entre grandes puissances. Kim est au carrefour de la Russie, de la Chine, des USA et du Japon. Il peut jouer les uns contre les autres.
C’est ce que Trump a voulu rompre en menaçant la Chine d’une guerre commerciale si elle refusait de pressurer la Corée du Nord.
J’imagine mal les Chinois accepter de jouer le rôle de matons sur ordre des USA. Et je doute que les Chinois soient enthousiastes à l’idée de voir leur voisin – et allié – se faire bombarder sur leur pallier. Surtout si cela implique de détruire des sites nucléaires. La pression anti-US en Chine risque de monter très rapidement, ne serait-ce qu’en raison des retombées possibles.
Une simple lecture de la presse russe indique que Moscou n’est pas prête à faire de fleur à Trump après le coup de poignard en Syrie. Poutine sait que s’il laisse les USA bombarder unilatéralement la Corée du Nord, la Syrie sera la suivante.
Sputnik fait même l’éloge des forces spéciales nord-coréennes.
Ça risque de secouer dans les prochaines semaines.