La rédaction
Démocratie Participative
14 mai 2023
EN AVANT GUINGAMP !
Donatien Gomis, le défenseur d’En Avant Guingamp, ne jouera pas face à Sochaux, ce samedi. Le joueur de 28 ans refuse de participer à la campagne de sensibilisation contre l’homophobie.
Alors que sur le plan sportif En Avant Guingamp, déjà assuré d’évoluer la saison prochaine en Ligue 2 et trop loin de la tête pour jouer la montée, connaît une fin d’exercice particulièrement tranquille, ce n’est pas forcément le cas en dehors du terrain.
En déplacement à Sochaux, ce samedi, dans le cadre de la 35e journée, le club breton ne pourra pas compter sur Donatien Gomis, son défenseur central. Et pour cause.
Le Sénégalais de 28 ans a en effet refusé de porter un maillot teinté des couleurs de l‘arc-en-ciel comme il était prévu pour tous les joueurs de L1 et L2 ce week-end dans le cadre de la campagne de sensibilisation à la lutte contre l’homophobie : « Homos ou hétéros, on porte tous le même maillot ». Dans un communiqué, la Ligue de football professionnel (LFP) avait également expliqué « qu’à l’issue des matchs, ces maillots exceptionnels seront mis aux enchères au profit des associations Foot Ensemble, PanamBoyz & Girlz United, et SOS Homophobie ».
Donatien Gomis n’est pas musulman.
Il est simplement noir.
Et les rapports des Noirs avec l’homosexualité sont connus pour être délicats.
Ce courageux Guingampais est désormais dans l’oeil du cyclone.
Contacté ce samedi, Fred Le Grand a confirmé cette information. « Tout d’abord, nous soutenons cette opération menée par la Ligue, a rappelé le président guingampais. L’intégralité de l’effectif portera les couleurs de cette campagne. Donatien Gomis a fait part de son choix de ne pas porter ce maillot. Nous en avons pris acte. Je l’ai rencontré et nous serons amenés à nous revoir la semaine prochaine. » La saison passée, un autre Sénégalais Idrissa Gueye, alors joueur du PSG, avait été fortement soupçonné d’avoir esquivé l’opération, lui aussi pour des convictions religieuses.
Gueye avait reçu une sommation du conseil national de l’éthique (CNE) de la Fédération française de football, organe qui ne dispose pas, toutefois, de pouvoir disciplinaire, avant de quitter le club de la capitale quelques mois plus tard. Rappelons qu’au Sénégal, l’homosexualité est pénalement réprimée en tant qu’attentat aux mœurs. Elle y est qualifiée juridiquement d’« acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe », et punie d’un à cinq ans de prison.
Qu’en sera-t-il pour Gomis, qui ne peut pas ignorer les répercussions d’une telle prise de position sur un sujet toujours explosif ? Quoi qu’il en soit, voici une nouvelle affaire dont son employeur se serait bien passé…
Des « répercussions » ?
Pourquoi les journalistes utilisent le langage mafieux de la menace quand on refuse l’anal et la pédophilie ?