Leutnant
Démocratie Participative
22 août 2019
Le bonheur est dans la brousse.
À Pessan, dans le Gers, un octogénaire a tué son épouse, âgée de 49 ans, ce mardi matin, avant de retourner l’arme contre lui. Le couple s’était marié en juillet 2018.
Loi d’une série morbide ? Un nouveau drame vient de frapper le Gers, un mardi, et quasiment à la même heure. La semaine dernière, un dramatique et rarissime accident touchait la commune de Ramouzens : le décès d’un enfant de 14 ans tué par la chute d’un arbre dans une colonie. Cette fois-ci, c’est dans la commune de Pessan, dont certains habitants se sont endormis difficilement après avoir appris le terrible scénario, que s’est produit un féminicide, suivi d’un suicide. Au numéro 7 de la route de Roquetaillade, un homme a tué sa femme au moyen d’une arme à feu, puis a mis fin à ses jours.
La scène du drame a été découverte mardi matin par la fille aînée de l’auteur des faits. Cet homme, âgé de près de 81 ans, s’était remarié pour la troisième fois en juillet 2018 avec une dame venue spécialement du Gabon, le 26 juin de la même année avec ce projet dans les bagages. Sauf que la dame en question affichait 32 ans de moins à l’horloge de la vie.
La relation qui s’est installée démarrait donc sur des bases compliquées, voire ambiguës, et sans doute fort éloignées des aspirations des deux concernés. Elle s’est donc assez vite dégradée et distendue. La dame d’ailleurs s’était récemment rapprochée du Centre d’information des droits de la femme (CIDF). Le monsieur, lui, a fini par découvrir que son épouse avait entamé une relation avec un autre. Une certitude que les enquêteurs ont appris de sa main sur des documents laissés par lui peu avant la mise en œuvre de son acte irréversible.
Mardi, alors qu’elle était encore allongée sur son lit, il lui a tiré une balle dans la tête avec son fusil. Puis, il s’est assis au sol, adossé à une armoire, et a appuyé une seconde fois sur la gâchette. Autant dire que la scène découverte par la fille du défunt comme par les enquêteurs de la gendarmerie était assez insoutenable.
« Nous avons bien entendu procédé aux vérifications d’usage, pour en conclure, comme on pouvait le supposer, qu’il n’y a pas a eu l’intervention d’un tiers », indique la procureur de la République d’Auch, Charlotte Beluet. Ainsi donc, d’un point de vue judiciaire, l’affaire devrait s’éteindre rapidement, mais au sein de la petite communauté pessannaise, elle devrait plomber l’ambiance encore un certain temps.
Et plus particulièrement ce week-end, qui s’avère être celui de la traditionnelle fête du village. « C’est un drame épouvantable », lâche, consterné, le maire Jacques Sérés, qui vient de rentrer de ses vacances ce mercredi. « Lorsque mon adjoint, Didier Rouch, qui s’est rendu sur les lieux, m’a averti de ce qui venait de se passer, j’étais abasourdi. »
L’octogénaire décédé s’était installé dans le village dans les années 80. Retraité de la fonction publique (ancien agent du centre hospitalier spécialisé de Gers), il avait eu trois enfants nés de ses deux premiers mariages: deux filles et un garçon. « Il s’était un temps investi dans la vie sociale de la commune en participant aux activités du foyer culturel et laïque », se souvient Didier Rouch.
Ce mugu s’est vengé définitivement.