Gard : accusé d’avoir touché le sexe d’un enfant de 5 ans, le SDF invoque une « pratique roumaine »

Leutnant
Démocratie Participative
27 Janvier 2021

Codreanu revient !

Objectif Gard :

Un sans domicile fixe de 50 ans, né en Roumanie, était jugé ce mardi en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour une agression sexuelle sur un enfant de 5 ans. Il a été relaxé.

L’affaire part d’un bon sentiment. Un peu avant 18h, ce jeudi 21 janvier, un petit garçon de 5 ans sort d’un supermarché de Saint-Laurent-des-Arbres avec sa mère et la cousine de celle-ci. Généreusement, sur les conseils des adultes, l’enfant apporte un sac de provision à un SDF, prénommé Iancu, qui fait la manche devant le commerce. Pour le remercier, ce dernier lui fait un « check ». C’est à ce moment-là que deux versions s’affrontent. D’après les deux femmes et l’enfant, le marginal aurait touché le sexe du petit garçon. Iancu, lui, a d’abord expliqué pendant sa garde à vue qu’il s’agissait d’une « pratique roumaine » avant de soutenir qu’il voulait seulement jouer avec l’enfant.

C’est ce qu’il a maintenu ce mardi à l’audience. Par le biais d’un traducteur roumain, il explique qu’il a « voulu faire Donald » et imite même le célèbre canard comme pour convaincre le président Jean-Michel Perez. Il clame ensuite son innocence : « Peut-être que je l’ai touché, mais ce n’était pas intentionnel, je voulais le mettre sur mes genoux », explique-t-il.

Lors de l’examen de sa personnalité et de son casier judiciaire qui comporte deux anciennes condamnations pour des violences, le juge évoque une affaire qui s’est déroulée un mois plus tôt sur le parking d’un autre supermarché, à Rochefort-du-Gard cette fois. Le quinquagénaire aurait montré son sexe à deux jeunes femmes, mais l’affaire n’a pas été plus loin puisque Iancu a été déclaré pénalement irresponsable et interné en hôpital psychiatrique.

Pour le procureur, Romain Domingues, il n’y a pas de doute possible : « Cette agression sexuelle a bien été commise et l’intention est bien réelle », assure-t-il avant de requérir 2 ans de prison contre Iancu qu’il qualifie au passage de « dangereux ». Seulement, pour Me Fahd Mihih, l’avocat du quinquagénaire, l’affaire n’est pas si simple : « Nous sommes sur le terrain de la méprise. Ce qui me conforte dans ma position, c’est que les faits ont été commis au vu et au su de tout le monde ». Autrement dit, si son client avait voulu faire quelque chose de mal, il aurait au moins pris la peine de se cacher. Il demande donc la relaxe au bénéfice du doute et invite le tribunal à ne pas « céder à la tentation de l’émotion ».

À l’issue du délibéré, celui-ci va dans son sens : « Le tribunal n’a pas été convaincu de l’intention perverse », argumente le juge. Iancu est donc relaxé. Les parents et proches du petit garçon, présents à l’audience, sont révoltés et crient au scandale, menaçants au passage l’avocat et son client de représailles. Le parquet a décidé de faire appel de cette décision.

Un jour comme un autre dans le paradis des roms.

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