Leutnant
Démocratie Participative
03 avril 2020
Peter Cherif, le marie de Soulef A. récemment libérée
Wesh, niquez vos mères les cisras.
Incarcérée depuis janvier 2019 après six ans passés au sein d’Al-Qaïda au Yémen, Soulef A. a été libérée ce jeudi pour raisons médicales. C’est l’une des premières libérations de personnes poursuivies pour djihadisme, depuis la crise du coronavirus.
Après six années dans les déserts yéménites, une à la prison des femmes de Fleury-Mérogis (Essonne), Soulef A. recouvre la liberté dans une France sous pandémie de Covid-19. Mise en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » et « financement du terrorisme » depuis le 3 janvier 2019, cette Française de 35 ans est l’épouse religieuse de Peter Cherif, figure du djihad et intime des frères Kouachi, les auteurs de la tuerie de Charlie-Hebdo. A l’issue d’un long exil auprès d’Al-Qaïda au Yémen (AQPA), le couple avait été intercepté avec ses deux enfants à Djibouti à l’hiver 2018, sous de fausses identités, puis expulsés vers la France.
Selon une source judiciaire, la cour d’appel de Paris a ordonné mercredi la remise en liberté de Soulef A. pour raisons médicales, contre l’avis du parquet de Paris et du parquet général. La jeune djihadiste présumée, atteinte d’une maladie grave, a donc été libérée ce jeudi de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis et placée sous contrôle judiciaire dans un endroit tenu confidentiel, avec obligation de pointage hebdomadaire au commissariat. Il s’agit d’une des premières libérations de djihadiste depuis le début de la crise sanitaire, alors que Peter Cherif, lui, reste incarcéré à Bois-d’Arcy.
La cour d’appel avait été saisie par les avocats de Soulef A., Mes Rachid Madid et Moad Nefati, lesquels entendaient contester l’ordonnance du juge d’instruction qui avait initialement refusé la libération de leur cliente en février. Contactés, Mes Rachid Madid et Moad Nefati n’ont pas souhaité s’exprimer.
De source judiciaire, l’arrêt de la chambre de l’instruction n’évoque pas le contexte de l’épidémie de coronavirus pour justifier la libération de Soulef A. Il est en revanche indiqué que sa situation médicale et sa lourde pathologie nécessitent un suivi hors prison. Depuis son incarcération à Fleury-Mérogis, la jeune femme a été hospitalisée à plusieurs reprises et des expertises médicales contradictoires sur la compatibilité d’une détention ont été diligentées. « Il est certain que tout est intégré dans la réflexion des magistrats qui statuent sur les remises en liberté, y compris la situation sanitaire actuelle. C’est un élément de fait, pas un élément juridique, qui est apprécié au cas par cas », observe un connaisseur du milieu.
Les conseils de Soulef A., eux, ont justifié leur demande de remise en liberté par l’état de santé de leur cliente mais aussi l’absence d’avancée des investigations la concernant, celle-ci n’ayant été interrogée que deux fois par le juge d’instruction en un an. L’enquête, de fait, se concentre surtout sur le parcours de son époux, Peter Cherif. Née à Marseille, Soulef A. avait discrètement rejoint son compagnon au Yémen à l’automne 2012, alors que Cherif venait se soustraire à sa condamnation dans l’affaire de la filière des Buttes-Chaumont. Une cellule djihadiste parisienne à laquelle appartenaient également les auteurs de l’attentat de Charlie-Hebdo.
Le couple avait passé ensuite six ans auprès d’Al-Qaïda au Yémen où Peter Cherif est soupçonné d’avoir occupé un poste important dans l’organigramme djihadiste, notamment de geôlier d’otages français. Selon ses dires en garde à vue, il a également rencontré l’un des frères Kouachi sur place avant les tueries au siège du journal satirique. Tous deux avaient finalement quitté le Yémen en 2019 et gagné Djibouti dans l’espoir de rejoindre le Maghreb.
Les demandes de remise en liberté dans les dossiers de terrorisme sont rares. Depuis l’épidémie du Covid-19, deux suspects mis en examen dans le dossier de l’attentat de Strasbourg ont été remis en liberté le 19 mars sous contrôle judiciaire.
Subhanallah !