Fière de se « recentrer », Marine Le Pen dénonce la radicalité de CNews et rappelle qu’elle croit en l’islam républicain

Captain Harlock
Démocratie Participative
25 juin 2021

Après le crash des régionales, Marine Le Pen ne me déçoit pas.

Elle accélère son virage à gauche.

L’Express :

C’est une règle imparable de la politique : dans la bourrasque, le danger vient moins des adversaires que des concurrents. Déjà Eric Zemmour accélère la cadence au rythme d’une vidéo quotidienne qui le voit abandonner ses habits d’éditorialiste pour ceux de candidat. Le polémiste avait prévenu ses proches : il attendait les résultats des régionales (et de meilleurs sondages le concernant) pour décider s’il se lançait dans la course à la présidentielle, espérant secrètement qu’une fois encore Marine Le Pen échoue à conquérir un exécutif. Le signe, selon lui, d’une incapacité de la présidente du RN à accéder un jour à la fonction suprême, et donc la preuve qu’il existe bien un espace pour une candidature concurrente. « Si Nicolas Dupont-Aignan fait 4 % et qu’Eric Zemmour se lance et fait 2 %, on perd six points et on peut oublier la qualification au second tour », calcule avec inquiétude un lieutenant de la présidente du RN. En privé, celle-ci ne veut pas y croire, même si le polémiste multiplie les signes de sa détermination, allant jusqu’à amorcer un processus de recrutement pour sa future équipe de campagne. « Bien sûr qu’il y pense encore ! On lui répète toute la journée qu’il est le plus beau et le plus intelligent, alors il se prend pour Robert Redford. Mais il n’ira pas« , a-t-elle encore assuré récemment.

Elle semblait un peu moins sûre de son fait l’autre jour sur France Inter.

Bousculée, Marine Le Pen l’est aussi parce que ses électeurs se sont démobilisés au moment précis où elle en cible d’autres. Or il faut toujours consolider sa base si on veut l’élargir – les fondamentaux ont la vie dure. « Dommage qu’il n’y ait eu personne au RN pour expliquer à Marine Le Pen […] que c’est la clarté et la radicalité qui permettent de mobiliser, non la pasteurisation », a commenté avec sévérité l’ex-frontiste Jean-Yves Le Gallou après les résultats de dimanche. Ces derniers lui rappellent qu’avant de penser au second tour de la présidentielle il lui faut songer au premier…

Sauf que Marine Le Pen, connue pour son humilité et son sens politique, croit à ce que le miroir des sondages manipulés par Macron lui disent : elle est (presque) la plus belle.

Un an à l’avance, elle fait donc une campagne de second tour au point d’être indistinguable d’une radsoc Ben Chirakienne.

Sauf que la candidate ne pense plus qu’au duel annoncé, depuis que les sondages lui promettent entre 45 et 48 % des intentions de vote au second tour face à Emmanuel Macron. Du jamais-vu, mais cela ne suffit pas. Alors, elle cherche à se dévêtir du costume de grand méchant loup de la vie politique française. Elle veut convaincre les récalcitrants, mais aussi ses adversaires, ces électeurs de gauche fatigués de faire barrage, qu’elle n’a ni les habits ni l’appétit d’un monstre des contes de Grimm. Elle veut parler aux catégories socioprofessionnelles supérieures, aux habitants des métropoles, aux personnes âgées, ces électeurs qui pour le moment ont toujours détourné le regard à son passage. Et si l’insécurité ou, pis, le délitement de la société incitaient ces publics à la voir différemment ? Marine Le Pen espère.

Vous avez bien lu : le génie politique Marine Le Pen a bazardé l’invasion migratoire, la sauvagerie afro-maghrébine de banlieue et l’islamisation pour démarcher ces « nouveaux électeurs » (théoriques) que sont les bobos de centres urbains et les Boomers macronistes obsédés par leurs pensions.

C’est-à-dire les deux classes qui président au naufrage racial et financier de la France et qui haïssent les petits Blancs.

C’est logique, Marine Le Pen est une parvenue, culturellement gauchiste, qui n’a qu’une obsession : être enfin acceptée par l’élite parisienne, avec ses pédés, juifs et autres encocaïnés jet setteurs, ce dont son patronyme l’a toujours privé.

Ce n’est pas seulement une tactique, c’est son véritable surmoi qui s’exprime.

Le rêve de Marine Le Pen est de faire élire par la gauche pour enfin être validée et aimée.

Sauf que la gauche la hait, le marais la hait et bientôt, toute l’extrême-droite la haïra.

Ses déclarations tonitruantes contre les banques, « le système » et l’oligarchie lui donnaient des airs de populiste d’extrême gauche ? Marine Le Pen s’engage désormais à rembourser la dette française « coûte que coûte » et ne se présente plus comme « antisystème », à la manière d’un Alexis Tsipras ou d’un Beppe Grillo. Celle qui ambitionnait de jeter les accords de Schengen à la poubelle promet aujourd’hui d’y regarder de plus près, en gardant par exemple la libre circulation des citoyens à l’intérieur de l’UE. Idem sur la Cour européenne des droits de l’homme. En janvier 2019, elle dénonçait cette « camisole », « impossible à faire évoluer ». Désormais, l’instance est présentée comme « un gardien du droit », dont il faut simplement corriger « une dérive de la jurisprudence ». « Nous nous sommes débarrassés des éléments de langage qui étaient le propre d’un parti groupusculaire », se félicite son conseiller et beau-frère Philippe Olivier. Et le député européen d’ajouter : « Désormais, le terme ‘compromis’ n’est plus un gros mot, nous offrons une démarche plus positive. »

Rembourser la dette aux financiers juifs qu’ont contracté les Boomers pour s’éclater pendant un demi-siècle, quitte à réduire en esclavage les actifs blancs : voilà le mirobolant programme lepéniste.

Et vous savez quoi ? Avec les mêmes arguments, elle nous vendra l’immigration positive de Sarközy, parce que l’immigration est exigée tout à la fois par le CAC40 et les quelques 18 millions de retraités qui nous sucent le sang pour que le remboursement des dettes soit honoré.

Avec Marine Le Pen, les petits Blancs vont enfin pouvoir réaliser leur rêve : payer les retraites des profs de gauche et la CAF des nogres

Marine Le Pen est une menace beaucoup plus grave pour nous que Macron car elle utiliserait la caution des classes populaires blanches pour mener une terrifiante politique cosmopolite à base de saignée financière et d’immobilisme sur la question migratoire.

Ce serait du sous-Sarközy.

Marine Le Pen est très à l’aise avec l’idée de faire du sous-Sarközy et même, du sous-Chirac.

Le climat politico-médiatique, qui fait la part belle aux idées de la droite radicale, crée aussi un cadre, un contexte. « Vous pouvez constater que je ne suis pas sur la même ligne que CNews, qui professe toute la journée que nous sommes au bord de la guerre civile et que l’islam est incompatible avec la République », pointe Marine Le Pen, bien obligée de reconnaître par la même occasion que la chaîne de Vincent Bolloré installe un climat propice à ses idées. « Cette chaîne me recentre », sourit-elle.

Voilà.

Marine Le Pen se recentre à coup d’islam républicain et ne croit pas à la guerre civile.

C’est du Macron, du Mélenchon ou du Bertrand.

A côté d’un Eric Zemmour, qui a fait de son émission quotidienne Face à l’info un meeting cathodique et dénonce un soir sur deux le « grand remplacement » et l’effondrement du pays, d’un Philippe de Villiers qui assure que la pandémie de Covid-19 a été planifiée et souhaitée par les géants du numérique et les laboratoires pharmaceutiques, Marine Le Pen prendrait presque des airs de centriste bon teint avec ses appels aux compromis et à la retenue. « Vous avez vu qu’elle se présente comme la candidate de la paix civile ?«  glisse le député européen Jérôme Rivière. Cet ancien député UMP a défendu auprès de la candidate cette stratégie « positive » contre ceux qui prônaient, en interne, un discours plus offensif. « Marine peut aller aussi loin qu’elle le souhaite dans la modération, elle s’appelle Le Pen ! » s’esclaffe-t-il. Comprendre : ce patronyme porte en lui-même la charge de la radicalité, pas besoin d’en rajouter.

L’alcoolo-tabagique a recyclé des chevaux de retour gaullistes qui, ô surprise, prônent une chiraquisation totale.

Il va sans dire qu’ils s’en vantent.

D’autant que le risque de voir resurgir les vieux démons de l’extrême droite n’est jamais loin. « Je voudrais vous appeler à la prudence », exhortait ainsi dès novembre 2020 Marine Le Pen, lors d’une réunion interne à destination des cadres locaux, au sujet des élections départementales et régionales de juin. « Les Français cherchent la paix et la sécurité : ils n’attendent pas de nous des solutions radicales qui mettent une allumette sur le feu« , avait-elle recommandé.

Marine Le Pen à l’Elysée, la première consigne qu’elle donnerait aux flics, c’est d’éviter toute escalade avec les racailles de banlieue pour préserver « la paix civile ».

Cette femme est une catastrophe.

Un dernier point sensible demeure : l’image de la candidate. Comme en 2017, la question obsède son état-major. « Nous devons faire un effort supplémentaire pour montrer qui est Marine, comme femme, comme avocate, comment sa pensée s’est construite », estime Philippe Olivier.

S’il montre cette femme comme elle est, l’électorat partira en courant.

En outre, Marine Le Pen ne « pense » pas.

Elle a des chats.

Selon nos informations, un livre d’entretiens est à l’étude, même si le nom de l’intervieweur (elle préférerait un intellectuel à un journaliste) n’est pas arrêté. Marine Le Pen aimerait notamment insister sur son statut de mère qui a élevé trois enfants seule, qu’elle estime méconnu des Français. Un sujet qu’elle entend développer lors d’entretiens longs et intimes, à la manière de l’émission de Karine Le Marchand, Une ambition intime, en 2017.

Du drama façon Gala.

Au secours.

Une séance photo à la Trinité-sur-Mer (potentiellement pour Paris Match) est à l’étude depuis plusieurs mois : en interne, plusieurs proches poussent la candidate à accepter un portrait de famille (la candidate s’est toujours refusée à médiatiser ses enfants), histoire d’effacer l’ombre du « Menhir » (son père) au profit de l’image moderne d’une mère de famille divorcée.

Le divorce moderne, une image positive de la Française qui réussit.

Inutile de dire que c’est idée est une idée d’homosexuel, c’est-à-dire une idée de ses « conseillers ».

Caroline Parmentier, sa nouvelle attachée de presse, veille à ce que rien ne vienne troubler cette mise en scène. « Vous pouvez m’expliquer pourquoi, sur vos photos, Marine Le Pen ressemble à un gros monstre sans lèvre ? » interpelle-t-elle, fin janvier, un photographe de l’AFP lors d’une conférence de presse à Nanterre. « Vous ne pouvez pas faire de jolies photos, comme pour Brigitte Macron ? Non mais regardez, Marine est belle, elle est en jupe, elle a maigri, et vous, vos photos sont toujours horribles ! » s’emporte l’ancienne journaliste de Présent. Etre et avoir été : plus qu’une image, tout un programme.

Bon, bref.

Il est temps d’en finir avec les femmes en politique et avec Marine Le Pen en particulier.

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