Etterbeek (Belgique) : après l’avoir fait sortir de taule, Éléonora, 53 ans, est égorgée par Hassan, son mec

Leutnant
Démocratie Participative
07 avril 2023

Il n’y a aucun Belge dans ce drame amoureux.

Sudinfo.be :

Un homicide s’est déroulé ce mardi après-midi à huis clos dans un appartement de la rue Philippe Baucq, à Etterbeek.

La victime est Eleonora Schillaci, une Bruxelloise d’origine italienne qui est âgée d’une cinquantaine d’années et également surnommée Nora. Son bourreau n’est autre que son ex-compagnon. Il s’agirait d’un certain Hassan qui serait âgé d’une vingtaine d’années et déjà fort bien connu défavorablement de la police et de la justice, lui qui serait d’ailleurs sorti de prison tout récemment.

Eleonora Schillaci était « une femme battue », nous dit-on, et elle a été égorgée au sein de son domicile dans lequel elle sous-louait « depuis environ deux ans » une chambre à Oussama, un sans-papiers d’origine marocaine qui est âgé d’une trentaine d’années.

Sudinfo a pu rencontrer le colocataire d’Eleonora Schillaci, Oussama, qui a accepté de témoigner. « C’est Nora qui a fait sortir de prison Hassan il y a un peu plus d’un an. Après, il y a eu quasiment tous les jours des bagarres entre eux. La police est intervenue à plusieurs reprises. Hassan a été remis en prison et on n’en a plus entendu parler jusqu’en mars dernier lorsqu’il a refait surface un peu avant le début du ramadan. Il a alors passé une nuit chez Nora et elle l’a dégagée dès le lendemain. Il avait le visage tuméfié, tout bleu, et sa veste était remplie de sang. Nora m’a expliqué qu’il venait tout juste de sortir de prison et qu’il s’était fait massacrer en voulant vendre de la cocaïne à quelqu’un », se souvient Oussama.

« Ce mardi, il était aux alentours de 12 h 40, 12 h 45, lorsque Hassan est revenu sonner chez Nora. Elle lui a parlé par l’interphone en italien, il est rentré, il est resté avec elle. Moi, j’ai pris ma douche et, puis, j’ai fait ma prière et je suis resté de mon côté, dans ma chambre. Un peu plus tard, Hassan a toqué à ma porte pour demander si je savais lui ramener un dix euros de shit ! J’ai refusé, je lui ai dit d’aller lui-même à Porte de Namur ! Après, j’ai regardé des vidéos sur Facebook et, à un moment, j’ai entendu « aïe, aïe », mais je me suis dit qu’ils faisaient peut-être l’amour et je ne m’en suis pas préoccupé », explique Oussama.

La suite ? « C’est finalement lorsque j’ai voulu sortir, vers 15 h 00, que j’ai découvert le crime. Je voulais nourrir mes deux chats et, comme je ne les trouvais pas, je suis allé voir chez Nora s’ils n’étaient pas chez elle. La porte était fermée, la musique allait fort, elle ne répondait pas, et j’ai donc fini par ouvrir la porte pour voir ce qu’il se passait : Hassan n’était plus là et Nora était sur son canapé sous une couverture qui la recouvrait de la tête aux genoux. Lorsque j’ai soulevé cette couverture, j’ai vu qu’elle avait été égorgée et, sous le choc, je suis immédiatement sorti ; je ne savais pas quoi faire, comme je n’ai pas de papiers, j’ai eu peur qu’on pense que c’était moi le meurtrier. J’ai ensuite croisé une voisine à qui j’ai expliqué ce qu’il venait de se passer et elle m’a aidé à alerter la police », poursuit Oussama.

La police est arrivée, les secours sont arrivés, mais il n’y avait malheureusement plus rien à faire pour sauver la victime (qui est décédée sur place). Le meurtrier avait quant à lui déjà pris la poudre d’escampette, mais les intervenants qui ont interrogé Oussama semblaient déjà bien savoir à qui ils avaient affaire. « La police m’a dit que Hassan était dangereux et on m’a demandé si j’avais peur de lui, j’ai dit que je n’avais pas peur de lui, mais peur de ses réactions. Parce que Hassan disait parfois de trucs louches. Une fois, il m’a dit qu’il voyait le diable et il en était vraiment persuadé. Je lui ai demandé s’il était bien dans sa tête et il m’a répondu que « oui » ! Je ne sais pas pourquoi il a tué Nora. Elle ne travaillait pas, elle était malade, handicapée. Elle vivait grâce à ses allocations, mais, souvent, avant la fin du mois, elle n’avait plus d’argent et elle venait me demander si je ne savais pas lui prêter cinquante euros. Bref, elle n’avait pas d’argent. La seule chose qui est certaine, c’est que tous les deux avaient un problème de consommation d’alcool », conclut Oussama.

Aujourd’hui, Oussama se retrouve en tout cas dans l’embarras suite au meurtre de sa colocataire. Il n’a plus accès ni à la cuisine ni à la toilette (qui se trouvent dans la partie de l’appartement mise sous scellés). Il craint même de se « faire dégager » de sa chambre… Et, en sus, il dit ne plus parvenir à trouver le sommeil depuis le crime, l’image de Nora égorgée lui revenant sans cesse en tête.

Questionné, le parquet de Bruxelles n’avait pas encore répondu à nos questions à l’heure d’écrire ces lignes.

L’amour a ses raisons que la raison ignore.

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