La rédaction
Démocratie Participative
11 décembre 2023
Darmanin ne savait apparemment pas quoi dissoudre pour faire diversion après la razzia islamique de Crépol, il a donc décidé de dissoudre un truc au hasard avec des Kévin et des Mattéo dedans.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé dimanche qu’il présenterait dans «les semaines qui viennent» en Conseil des ministres la dissolution d’Academia Christiana, un mouvement de catholiques favorables à la messe Saint Pie V, et jugé comme proche de la droite identitaire.
«Nous présenterons leur dissolution en Conseil des ministres dans les semaines qui viennent», a déclaré sur le média en ligne Brut le ministre de l’Intérieur. Ce groupe serait connu pour ses «appels à la haine et à la discrimination», assure à l’AFP l’entourage du ministre.
Cette notion subjective de « haine » et de « discrimination », définie souverainement par le pouvoir établi, permet d’interdire n’importe quoi.
Fondée en 2013 par des jeunes proches de la mouvance identitaire, Academia Christiana se présente comme un institut de formation «intégrale», à la fois «spirituelle, morale, intellectuelle et sportive». Cette organisation est présidée par Victor Aubert, ancien professeur de français et philosophie dans un établissement scolaire privé hors contrat dans l’Orne. «Il y a au moins trois autres groupes d’ultradroite» dans le viseur des services de renseignement, a aussi déclaré le ministre de l’Intérieur, sans donner de détails.
Là non plus, personne ne sait ce que recouvre le concept « d’ultradroite », ni son périmètre.
Nous n’en saurons jamais rien.
«En voulant nous dissoudre, le gouvernement s’en prend une fois de plus aux catholiques, qu’il considère comme des citoyens de seconde zone», a réagi Academia Christiana sur son site internet, en accusant l’exécutif de chercher à «interdire toute pensée ou réflexion en dehors de l’idéologie laïciste et consumériste». «À l’heure où les coups de couteau fusent matin, midi et soir, la priorité de la République est de dissoudre un institut de formation dont les cadres sont tous d’honnêtes pères et mères de famille», a déploré l’organisation, qui prévoit de «contester cette procédure absurde» devant le Conseil d’Etat.
Il en faut peu.
Ce sont juste des cathos tradis.
J’imagine que les gens se sentiront plus en sécurité dans les rues quand cette association sera interdite ?
Darmanin le pense, même s’il ne connaît pas le dossier. Il confond cette association avec Civitas, qu’il a déjà dissout.
Le ministre @GDarmanin mentionne des faits totalement imaginaires. Cela montre que le dossier est à la fois vide, et motivé par de vieilles rengaines idéologiques. Cette affaire est de plus en plus absurde. Cet amateurisme pourrait lui coûter une condamnation pour diffamation. pic.twitter.com/MsCJKyvoJb
— Academia Christiana (@AcademiaChristi) December 11, 2023
C’est prévisible. Darmanin n’a aucune idée concrète de ce qu’il dissout dans les faits. Tous les ministres de l’Intérieur ont dans leurs tiroirs une pile de fusibles à dissoudre pour donner le change médiatique quand le besoin s’en fait sentir.
Darmanin a demandé à un bureaucrate quelconque de lui en donner 4 ou 5 à dissoudre, au rythme d’une toutes les deux ou trois semaines, pour occuper l’espace médiatique. À force de dissoudre des groupes, le régime vient à en manquer et il doit viser de plus en plus large, au risque de dissoudre n’importe quoi.
Ceci dit, ça ne change rien. Les scribes du ministère trouveront ce qu’il faut trouver, à présent que le ministre a annoncé la chose. Il faut éviter que l’intéressé ne perde la face.
La réponse du Conseil d’État sera intéressante. Il a sauvé la mise des « Soulèvements de la Terre », un groupe écologiste effectivement porté sur le sabotage.
La réponse était que la violence de ce groupe n’était pas si grave.
Le Monde :
Le Conseil d’Etat a annulé, jeudi 9 novembre, la dissolution des Soulèvements de la Terre. Le collectif écologiste avait été dissous le 21 juin en conseil des ministres, le gouvernement dénonçant le « recours à la violence » des membres du groupe. « Une mesure de dissolution porte une atteinte grave à la liberté d’association, principe fondamental reconnu par les lois de la République, a tenu à rappeler la haute juridiction administrative. Elle ne peut donc être mise en œuvre que pour éviter des troubles graves à l’ordre public. »
Selon le Conseil d’Etat, « aucune provocation à la violence contre les personnes ne peut être imputée aux Soulèvements de la Terre ». Le relais, avec une certaine complaisance, d’images d’affrontements de manifestants avec les forces de l’ordre, notamment contre la construction de retenues d’eau à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), « ne constitue pas une revendication, une valorisation ou une justification de tels agissements », a insisté le Conseil d’Etat.
La juridiction administrative a toutefois estimé que Les Soulèvements de la Terre « [s’étaient] bien livrés à des provocations, à des agissements violents à l’encontre des biens ». Néanmoins, leur dissolution ne constituait pas « une mesure adaptée, nécessaire et proportionnée à la gravité des troubles susceptibles d’être portés à l’ordre public », selon elle.
Le réchauffisme étant un dogme du système, ces provocateurs sont protégés. Darmanin a fait face à des intérêts supérieurs qui l’ont rappelé à l’ordre.
En revanche, les autres groupes ciblés au motif de « discrimination » avaient bien été dissouts.
Il suffit que des commentaires laissés sur Facebook ou Twitter soient « haineux » ou « discriminatoires » pour que l’organisation en porte la responsabilité par « association ».
L’Alvarium, qui entretient des liens avec des groupuscules appelant à la discrimination, a publié des messages justifiant la discrimination et la haine envers les personnes étrangères ou les Français issus de l’immigration par leur assimilation à des délinquants ou des criminels, à des islamistes ou des terroristes. Le Conseil d’État estime que sa dissolution, en tant qu’elle était fondée sur le 6° de l’article L. 212-1, n’était pas illégale.
La Coordination contre le racisme et l’islamophobie a publié des propos tendant à imposer l’idée que les pouvoirs publics, ou encore de nombreux partis politiques et médias, seraient systématiquement hostiles aux musulmans et instrumentaliseraient l’antisémitisme pour leur nuire. Ces publications ont suscité de nombreux commentaires haineux, antisémites et injurieux sans que l’association ne tente de les contredire ou de les effacer. Le Conseil d’État estime que sa dissolution, en tant qu’elle était fondée sur le 6° de l’article L. 212-1, n’était pas illégale.
Bref, c’est le règne du pilpoul. C’est aussi la preuve que des associations respectueuses de la législations en vigueur n’en retirent aucun avantage.
La stratégie des Unités de Propagande Autonomes est une première réponse à ce nouveau paradigme.
Dans un autre registre, le Hamas ne demande pas à l’occupant juif de lui reconnaître le droit d’exister.
L’organisation clandestine doit être la règle désormais, ce qui n’implique pas pour autant le recours à la violence. Uniquement le fait d’ignorer l’État juif.
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